Medvedev, nouveau n° 1 mondial, avant ses retrouvailles avec Nadal : “Non, ce n’est pas le début d’une nouvelle ère”
Avant de retrouver Rafael Nadal en demi-finale à Acapulco, Daniil Medvedev a refusé de corréler son accession au rang de n° 1 mondial à la fin du Big 3.
Prenez vos émotions, foutez-les dans une machine à looping infernale, et poussez le bouton “on”.
C’est à peu près ce que Daniil Medvedev a vécu jeudi. Au saut du lit, il a d’abord appris la nouvelle de la guerre lancée par son pays, la Russie, contre l’Ukraine. “Dans ces moments, vous comprenez que le tennis n’est pas si important, c’était beaucoup d’émotions (négatives) en me réveillant”, a-t-il confié après sa victoire contre Yoshihito Nishioka en quarts de finale de l’ATP 500 d’Acapulco ce vendredi.
Plus tard dans la journée, il a de nouveau été chamboulé. Positivement, cette fois. “Avant le match de Novak (Djokovic, contre Vesely à Dubaï), je ne savais pas que s’il perdait je deviendrai d’office numéro 1 mondial (à partir du 28 février). C’est quand j’ai commencé à recevoir plein de messages que j’ai compris. C’était encore plus d’émotions, mais des meilleures. Après ça, ce n’était pas facile d’aborder la rencontre (contre Nishioka). Je suis heureux d’avoir réussi à gagner, parce que c’était un peu une journée montagnes russes (pour ses émotions.)”
Ma finale gagnée contre Novak à New York est mon seul succès en Grand Chelem contre le Big 3.
Daniil Medvedev
Bien que nouveau tsar du circuit ATP en mettant fin à l’hégémonie du Big 4 – Federer, Nadal, Djokovic, Murray – qui régnait sans discontinuer depuis le 2 février 2004, Medvedev a refusé de parler d’un début de nouveau chapitre pour le tennis. “Je pense que c’est un peu tôt pour dire que nous entrons dans une nouvelle ère”, a-t-il expliqué. “Si nous regardons les derniers tournois du Grand Chelem, la plupart ont été gagnés par des membres du Big 3. Je suis heureux d’avoir réussi à remporter l’US Open (2021).” Depuis le titre de Dominic Thiem à Flushing Meadows en 2020, six des sept trophées du Grand Chelem suivants ont été remportés par Djokovic (4) et Nadal (2).
“D’ailleurs, ma finale gagnée contre Novak à New York est mon seul succès contre un membre du Big 3 en Majeur (1-2 contre Djokovic, 0-2 contre Nadal, aucun match contre Federer en Grand Chelem)”, a-t-il ajouté. Samedi, à un horaire très matinal en France, aux alentours de 5h du matin, le natif de Moscou a rendez-vous avec Rafael Nadal pour leurs premières retrouvailles depuis la finale épique de l’Open d’Australie. Avec la volonté de continuer à s’inspirer des monuments les plus solides pour ériger sa carrière le plus haut possible.
Je dois apprendre des meilleurs, Rafa, Roger, Novak, Andy.
Daniil Medvedev
“Jouer contre le Big 4, c’est toujours un honneur et un super défi”, a-t-il déclaré. “Je dois apprendre des meilleurs, dont il (Rafael Nadal) fait partie avec Roger (Federer), Novak (Djokovic) et Andy (Murray). Quand ils perdent un match important, ils essaient toujours d’avoir leur revanche. Parfois ils y parviennent, d’autres fois non. Contre Rafa, c’est ce que je vais essayer de faire. En Australie, j’aurais pu gagner, ce n’est pas passé loin. Mais j’ai perdu. C’était une défaite difficile à encaisser, mais c’est le sport. Je n’ai pas été assez fort à certains moments cruciaux. Maintenant, j’ai une chance de prendre ma revanche.”
Lors des cinq affrontements entre Daniil Medvedev et Rafael Nadal – ce dernier menant 4-1 – quatre rencontres ont connus des scénarios dingues. Outre leurs deux finales rocambolesques en Majeur – US Open 2019, Open d’Australie 2022 – leurs deux duels au Masters ont flanqué des frissons aux amateurs de tennis. Lors du premier, en 2019, l’Espagnol s’était imposé 6-7, 6-3, 7-6 après avoir été mené 5-1 dans l’ultime set ; dans le second, le Russe l’avait emporté 3-6, 7-6, 6-3 après que le surnommé “Rafa” ait servi pour le match dans le deuxième round.
De quoi espérer un nouveau scénario digne d’une attraction à sensation, et riche en émotions.