Trois jeux perdus : Sinner écarte Ruud au Masters pour affonter en finale, comme à l’US Open, Fritz
Le numéro 1 mondial s’est imposé 6-1, 6-2 contre le Norvégien en demi-finale, samedi soir, à Turin.
Il a marché sur Casper Ruud, pour gravir une marche supplémentaire des escaliers de la gloire. Vainqueur 6-1, 6-2 en 1h09 en demi-finale samedi soir, Jannik Sinner s’est offert la possibilité de devenir l’empereur du dur en 2024, et le troisième homme de l’histoire sacré à l’Open d’Australie, l’US Open puis au Masters au cours d’une saison. Une triple couronne portée respectivement trois et deux fois par Roger Federer (2004, 2006, 2007) et Novak Djokovic (2015, 2023).
“Ça aurait pu être un match plus compliqué”, a déclaré le numéro 1 mondial lors de l’interview sur le court. “Il a eu des balles de débreak dans le premier set. Dans le deuxième, je suis resté bien concentré, dans mon match. Je suis très satisfait d’avoir pu m’en sortir rapidement.”
Sinner n’a eu qu’un moment délicat à gérer
Parti sur les chapeaux de roue, l’Italien, avec un volée lobée de fond de court touchée par la grâce pour mener 15-40 dès le premier jeu de service adverse, a breaké d’entrée. Enchaînant les coups gagnants, il a eu son seul moment délicat du match à gérer à 3-1. À 15-40 sur son engagement, il a écarté le danger en venant au filet les deux fois. Sur la deuxième, il a eu le bonheur de voir Ruud manquer un passing de revers à sa portée.
Par la suite, le natif de San Candido, malgré seulement 56 % de premières balles, n’a fait qu’une bouchée du Norvégien. Imposant un rythme infernal pour le cuire à l’étouffée, cherchant l’uppercut dès que possible, Sinner a aussi su appuyer sur le revers de son opposant, joué avec des prises fermées lui permettant d’imprimer beaucoup de lift – le seul qui rivalise avec ceux à une main dans ce domaine d’après les données de Data Driven Sports Analytics – mais l’handicapant par son temps d’exécution plus long moins adapté pour réagir promptement sur surface rapide.
Il (Jannik Sinner) vous envoie sans cesse des fusées. (…) Je n’ai pas appris à jouer au tennis en tentant le coup gagnant dès la première ou deuxième frappe
“Chacune de ses frappes du fond de court donne la sensation d’être des fusées qu’il (Jannik Sinner) vous envoie”, a déclaré le vaincu, finaliste de l’édition 2022, en conférence de presse. “Je ne l’avais plus affronté depuis trois ans (Ruud avait auparavant perdu deux fois contre Sinner, déjà sur dur intérieur, à Vienne en 2021 et 2020). Il a progressé dans tous les domaines. (…) S’il vous envoie des coups gagnants en coup droit, en revers, vous pouvez juste applaudir et dire ‘bien joué’.”
“Il y va à fond dans ses frappes”, a-t-il ajouté. “Je peux apprendre de lui sur cet aspect. Je suis parfois un peu trop hésitant. Surtout sur cette surface, je n’ose pas être aussi agressif que lui. (…) J’ai appris le tennis de façon différente pendant 20 ans. Je n’ai pas appris à jouer en tentant le coup gagnant dès la première ou deuxième frappe (comme le fait Jannik Sinner). J’ai grandi sur terre battue, en Espagne, avec un tennis plus patient. Et contre Jannik, vous êtes puni avec ce style.”
Deuxième finale de suite au Masters pour Sinner
L’an passé, le Transalpin avait battu Novak Djokovic en poule, avant de s’incliner devant le Serbe en finale. “Oui, je suis dans une situation similaire à celle de la saison dernière”, a répondu l’idole des Carota Boys en conférence de presse. “Mais j’ai beaucoup grandi en tant joueur depuis douze mois. J’espère pourvoir profiter du moment, et nous verrons bien.”
Cette année, rebelote. Jannik Sinner va affronter un joueur dont il est venu à bout quelques jours plus tôt en groupe : Taylor Fritz. Un Américain face à qui il s’était également imposé lors de leur duel précédent. Sèchement – 6-3, 6-4, 7-5 – début septembre, en finale de l’US Open.