Medvedev : “Si Sinner continue comme ça, il va gagner des titres du Grand Chelem et être numéro 1 mondial”
Après sa défaite en demi-finale du Masters, Daniil Medvedev est revenu sur plusieurs épisodes du matchs, en louant les qualités de son adversaire.
Jannik Sinner a trouvé la clef contre lui, et Daniil Medvedev n’arrive pas à changer les serrures. Après six succès en autant de rencontres entre 2020 et avril 2023, le Russe s’est incliné trois fois de suite face à l’Italien. En un mois et demi. Après les finales de Pékin et Vienne, l’actuel numéro 3 mondial a été battu en demi-finale du Masters ce samedi : 6-3, 6-7⁴, 6-1.
Après la défaite, Medvedev est revenu sur plusieurs épisodes du match. Comme la deuxième manche, où, plutôt que tenter de faire déjouer Sinner à l’instar de leurs six premiers duels, il a complètement changé de style de jeu en se muant en lance-parpaings le battre Sinner à son propre jeu. Au point d’afficher une vitesse moyenne de coup droit supérieur à celle de l’Italien – 131 kmh contre 122 kmh, a indiquié Eurosport à 6-3, 5-6, 30-30.
Sur ce court, être agressif est la seule façon de jouer et d’avoir une chance.
Daniil Medvedev
“Dans le premier set, je ne jouais pas mal, mais il avait un meilleur rythme que moi”, a-t-il déclaré en conférence de presse. “Je suis très fier de mon deuxième set. J’ai bien joué, en étant agressif. Je pense que sur ce court (très rapide, à Turin), c’est la seule façon de jouer et d’avoir une chance. Dans le troisième set, mon service m’a un peu laissé tomber ; ou c’est moi qui l’ai laissé tomber (sourire). Je n’ai pas assez bien servi, et j’ai concédé deux breaks. J’étais fatigué.”
Breaké d’entrée de troisième round, le surnommé “Danya” s’est retrouvé mené 2-0 après une double faute. en ayant tenté la deuxième balle en puissance. Une audace non payante, qui a logiquement provoqué les clameurs du public italien, et qui a un tantinet irrité le Moscovite. Deux points plus tard, à 6-3, 6-7⁴, 2-0 15-15, après un rallye perdu, il en a maltraité son outil de travail. De quoi s’attirer quelques sifflets, avant de pointer un spectateur du doigt, énervé.
J’ai un peu perdu la tête.
Daniil Medvedev
“J’ai un peu perdu la tête, à cause du break”, a-t-il confié devant les journalistes. “Le public a été très agréable à Turin tout au long de la semaine. Comme je l’ai dit avant le match, c’est normal que les fans soutiennent Sinner. Et quand j’ai réussi des bons coups, ils m’ont aussi applaudi, ce qui était très sympa.”
Rien à voir, donc, avec sa bagarre contre le public de Paris-Bercy terminée en troisième doigt dressé – “Je vérifiais mon ongle”, avait-t-il ensuite lâché, malicieux, pour poursuivre le sketch – deux semaines plus tôt. Et avant cette troisième manche, Medvedev, dans la foulée du gain du jeu décisif, avait quitté le court pour prendre un temps mort médical.
J’ai ressenti une douleur au fessier droit, mais ça n’a pas affecté mon jeu.
Daniil Medvedev
“Malheureusement, lors du dernier point avant le tie-break, ou le premier point de celui-ci, j’ai ressenti une douleur au fessier”, a-t-il expliqué. “Ça m’a un peu gêné, mais je ne pense pas que ça a affecté mon jeu dans le premier set. Parce que c’est au (fessier) droit, et je pousse sur le gauche (en tant que droitier) au service.”
“Je me suis demandé si je devais faire appel au kiné”, a-t-il continué. “Je ne crois pas vraiment au ‘momentum’ ; ces trucs-là. J’étais dans une bonne dynamique, mais j’ai senti une douleur donc j’ai pensé que le kiné pourrait m’aider. Je pense que pour la douleur, ça m’a aidé. Mais pour le score, pas vraiment. La prochaine fois, je verrai comment je gèrerai ça. Et je ne l’ai clairement pas fait pour tenter de déstabiliser Jannik.”
Si Jannik continue comme ça, il va gagner des titres du Grand Chelem et être numéro 1 mondial
Daniil Medvedev
Un adversaire, notamment vainqueur contre Novak Djokovic quatre jours en amont, qui lui a (de nouveau) fait forte impression. “Oui, j’ai été très impressionné”, s’est-il exprimé. “Il joue vraiment très bien. Même aujourd’hui, il n’a pas beaucoup raté. Il court bien. Si vous lui donnez une balle facile, il vous envoie à l’autre bout du court. Il est capable de bien volleyer. Son service a beaucoup progressé.”
“S’il continue à jouer comme ces dernières semaines, tout le temps, il va gagner des titres du Grand Chelem et être numéro 1 mondial. La question étant : avec quelle régularité pourra-t-il évoluer à ce niveau, comment jouera-t-il quand il ne surfera plus sur la même vague ? C’est ça, le tennis. Mais actuellement il est très, très bon. Il n’y a pas grand-chose d’autre à ajouter.” Dimanche soir, Jannik Sinner, qui reste sur 17 victoires en 18 matchs et deux titres depuis l’US Open défiera Carlos Alcaraz ou Novak Djokovic. Pour tenter de soulever le trophée le plus important de sa carrière.