Fritz s’affirme en cauchemar de Zverev pour atteindre sa première finale au Masters
L’Américain s’est imposé 6-3, 3-6, 7-6³ en 2h22 contre l’Allemand, samedi, à Turin.
Huitième de finale de Wimbledon – après avoir eu deux sets de retard –, quart de finale de l’US Open, demi-finale du Masters. Pour la troisième fois de suite (quatre en comptant la Laver Cup), Taylor Fritz a stoppé Alexander Zverev. Pas dans des tournois champêtres, qui plus est. Après avoir atteint sa première grande finale à Flushing Meadows début septembre, l’Américain s’est qualifié pour sa deuxième en écartant l’Allemand, titré à Paris-Bercy et restait sur huit succès de rang, 6-3, 3-6, 7-6³ en 2h22 à Turin. De quoi s’assurer de prendre, au nez et à la barbe de Daniil Medvedev, la 4e place mondiale. Son meilleur classement.
“Je pense avoir joué un premier set presque parfait, mais les choses peuvent changer tellement vite quand vous affrontez quelqu’un comme ‘Sascha’ (le surnom d’Alexander Zverev)”, a déclaré le Californien de 27 ans lors de l’Interview sur le court. “Au cours du troisième, je me suis retrouvé dans des situations difficiles, quand nous avons tous les deux commencer à nous bousculer sur nos services. Quand j’essayais d’être agressif, j’avais la sensation que ça ne faisait pas grand-chose”, a-t-il ajouté. “À la fin, je me suis juste dit de me battre, être solide, essayer de m’occuper de mon service du mieux possible et de ne lui donner absolument rien du fond de court.”
Dans les deux premiers actes, les échanges ont été rares. Très rares. Autant qu’un revers gagnant Ivo Karlović. Pluis d’aces – 15 pour Fritz sur l’ensemble du duel, 10 côté Zverev – et services gagnants. Lors du round initial, le natif de Rancho Santa Fe a fait le break à 3-2, en profitant, enfin, de deuxièmes balles d’un adversaire qui avait passé toutes ses premières lors des jeux précédents, et d’erreurs. Il a ensuite déroulé sans concéder la moindre occasion de débreak, et en concassant régulièrement la balle avec son coup droit lors de sa seconde frappe quand l’engagement n’avait pas suffi (un seul point perdu derrière sa première balle 18/19).
Zverev a choisi de reculer à partir du deuxième set
Lors de la manche suivante, le protégé de Michael Russell et Paul Annacone – ancien coach de Pete Sampras et Roger Federer – a eu plus de difficultés à déborder un opposant qui a alors changé de tactique en décidant de reculer. Résultat, à 6-3, 1-2, il a cédé son engagement en étant pris par un passing dans les pieds. S’il a eu une occasion de débreak à 6-3, 2-4, ses espoirs ont été annihilés par un service gagnant.
Lors du troisième set : place aux échanges. Enfin. Alors que Zverev a encore reculé de 67 cm pour se retrouver 1,50 m derrière sa ligne de fond d’après les données affichées par l’ATP pendant la partie –, Fritz a d’autant plus de mal à le prendre de vitesse et ses retrouvé embarqué dans de nombreux rallyes. Téméraire, il a accepté le bras de fer, y compris dans la diagonale revers – point fort de l’Allemand – où, surprise, il a régulièrement eu le biscotto plus solide.
Fritz s’est sorti d’un premier guêpier à 6-3, 3-6, 2-2, 0-40 sur sa mise en jeu. À 6-3, 3-6, 4-3, il n’est pas passé loin de piquer l’engagement de Zverev en se procurant trois opportunités de break, dont deux consécutives. La troisième s’envolant sur un enchaînement première balle, volée liftée osée, et un tantinet décentrée, terminant de peu dans les limites du court. À 6-3, 3-6, 5-5, Fritz a dû mettre la gomme pour effacer deux nouveaux dangers de break – les quatrième et cinquième contre lui dans cette manche – en se montrant agressif à l’échange. Une mentalité qui a fini par faire la différence dans cette empoignade.
“Contre les meilleurs du monde, lors des derniers tours, j’ai désormais bien plus de matchs dans les jambes. Je gagne en expérience, en confiance.
Face un numéro 2 du classement ATP globalement un peu plus défensif, le 5e de la hiérarchie planétaire a su ne pas retenir son bras dans les moments importants. En jouant un tie-break de très haut niveau. Menant 2-0 mini break après un revers manqué par son adversaire, il n’a perdu aucun point sur son engagement – avec notamment trois services gagnants – pour mener 6-3, puis boucler l’affaire en patron. Avec un dernier éclair en coup droit décroisé pour foudroyer Zverev. Son septième jeu décisif remporté en neuf disputés contre l’Hambourgeois, pour mener désormais 7-5 au total dans leur face-à-face après une joute très serrée : 97 points glanés par chacun des deux hommes.
Dimanche, pour tenter de remporter le 9e titre de sa carrière, qui serait son plus prestigieux devant le Masters 1000 d’Indian Wells 2022, Fritz a pris rendez-vous avec Casper Ruud ou l’homme face à qui il s’est incliné en finale de l’US Open : Jannik Sinner. “Contre les meilleurs du monde, lors des derniers tours, j’ai désormais bien plus de matchs dans les jambes”, a rappelé l’Américain. “Je gagne en expérience, en confiance quand je suis sur le terrain.”
Cette saison Taylor Fritz a remporté 9 de ses 18 matchs contre des membres du top 10 (25 victoires, 40 défaites sur l’ensemble de sa carrière, sans compter la Laver Cup). En ayant remporté son seul affrontement contre Ruud – 3-6, 6-4, 6-3, 6-2 en huitième de finale de “l’US” – et en s’étant incliné lors des deux face à Sinner. En phase de poule du Masters, et en finale à New York après s’être, déjà, montré très en confiance. “J’ai le sentiment que je vais très bien jouer et gagner“, avait-t-il déclaré avant de s’incliner 6-3, 6-4, 7-5, dans un fracas de rêve brisé.