1h12, 6-4, 6-4, aucune balle de break concédée : Zverev lance son Masters avec autorité contre Rublev
L’Allemand a pris la deuxième place du groupe John Newcombe derrière Casper Ruud vainqueur 6-1, 7-5 contre Carlos Alcaraz.
Ce n’était pas une raquette qu’il avait entre les mains, mais un scalpel. Opposé à Andrey Rublev pour débuter son Masters 2024, Alexander Zverev a été chirurgical lundi soir à Turin. Tel un as du bistouris, il n’a rien raté. Vainqueur 6-4, 6-4 en 1h12 sans concéder la moindre balle de break et en convertissant les deux qu’il s’est procurées, le gagnant du Masters 1000 de Paris-Bercy a signé sa sixième victoire de suite. En terminant en patron, par son neuvième ace du jour.
Grâce à ce succès plein d’autorité, le numéro 2 mondial a pris la deuxième place du groupe John Newcombe. Derrière le 7e du classement ATP, Casper Ruud, qui a lâché deux jeux de moins – 6-1, 7-5 – un peu plus tôt dans la journée afin de s’offrir Carlos Alcaraz pour la première fois en cinq rencontres, et ouvrir son compteur contre le top 3 sur dur.
“J’ai fait un match très solide”, a déclaré Zverev lors de l’interview sur le court. “Face aux meilleurs du monde, il faut être à son meilleur niveau pour avoir une chance, et rester fort mentalement. Je pense avoir réussi tout ça, et je crois avoir bien su saisir mes opportunités.”
Impérial sur ses engagements, l’Allemand, aucune double faute, n’a eu que peu d’échanges à jouer. En tuant les points bien souvent grâce à son service, ou juste derrière avec son deuxième coup de raquette. Il a remporté 80 % (28/35) des échanges suite à sa première balle qui est passée lors de 70 % de ses tentatives. Et il n’a jamais été bousculé après sa seconde, en connaissant également 80 % de réussite (12/15) contre un Rublev un peu tendre à la relance.
Contre un joueur comme Zverev, qui sert à 220 km/h et vous met un coup gagnant de l’autre côté si vous arrivez à relancer, Peu importe votre tactique, vous ne pouvez pas la mettre en place.
“Il n’y a pas eu beaucoup de rallyes”, a analysé le vaincu en conférence de presse. “Peut-être un par jeu. Sinon, c’était un coup, deux coups, service, ace, ace. Côté égalité, il a servi extérieur à 220 km/h. Normalement, tout le monde met du slice pour trouver cette zone (en tant que droitier), et ça descend à 190. Lui, il trouve un moyen de servir à 220 km/h.”
“Même si vous partez du bon côté, quand vous prenez un service à plat à 227 km/h, ou un slice qui arrive à 219, 215 km/h, c’est difficile de voir la balle arriver”, a-t-il ajouté. “Même si vous avez une tactique, ça ne peut plus fonctionner quand vous affrontez un joueur comme ‘Sascha’ (le surnom d’Alexander Zverev), qui sert à 220 km/h (et même au-delà, ndlr) et vous met un coup gagnant de l’autre côté si vous arrivez à relancer. Peu importe votre tactique, vous ne pouvez pas la mettre en place.”
Au retour, le natif d’Hambourg, vainqueur des éditions 2018 et 2021, a su sauter sur ses occasions, en faisant parler sa régularité et en profitant des erreurs de son adversaire. Après trois jeux blancs encaissés sur les mises en jeu du Russe, il a bénéficié de fautes directes pour mener 15-40 à 3-3. La première occasion a été la bonne.
Rublev reste sur cinq défaites et dix sets perdus au Masters
Lors du second set, rebelote : à 6-4, 4-4, Zverev s’est retrouvé à 15-40 sur le service de Rublev, et a saisi saisi sa chance dès sa première opportunité. En bénéficiant d’un coup droit trop long du Moscovite, qui s’est retenu, au dernier moment, après avoir enclenché son geste destructeur, d’en fracasser sa raquette. Sa seule manifestation de frustration du jour.
Signe de nouveaux progrès concernant l’aspect mental sur lequel il s’est de plus en plus penché cette saison, ou de résignation ? Comme si – alors qu’il nous avait habitués à sembler constamment au bord de la crise de nerf, telle une cocotte-minute prête à exploser au moindre grain de sable dans sa soupape – il ne se sentait pas capable de pouvoir rivaliser dans cette partie. Au point même d’afficher un sourire, très rare chez lui en cas de défaite, lors de la poignée de main.
Arrivé peu en confiance dans le Piémont – six victoires en onze matchs -, Rublev, demi-finaliste en 2022, a subi son cinquième revers de suite aux ATP Finals. Il est même devenu le premier joueur à perdre dix sets consécutifs dans cette compétition depuis Guillermo Coria entre 2003 et 2005, comme l’a déniché Jeu Set et Maths.
Mercredi, dans le duel des perdants des premiers matchs, Andrey Rublev défiera Carlos Alcaraz. Dans celui des gagnants, Alexander Zverev se mesurera à Casper Ruud sur la surface rapide du Pala Alpitour ; en espérant que cette empoignade ne vire pas a l’anesthésie générale, à coups d’aces et services gagnants, pour les amoureux du jeu.