“Aidé psychologiquement par Safin” et “heureux d’avoir pris une revanche contre Arnaldi”, Rublev va jouer sa 6e finale de Masters 1000

En demi-finale du Masters 1000 de Montréal, Andrey Rublev, plus apaisé grâce à Marata Safin, s’est imposé 6-4, 6-2 contre Matteo Arnaldi. L’homme qui l’avait éliminé sèchement à Roland-Garros.

Andrey Rublev, Montréal 2024 Andrey Rublev, Montréal 2024
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Andrey Rublev visera, face à la surprise Alexei Popyrin, un troisième sacre en Masters 1000, le premier sur dur après Monte-Carlo 2023 et Madrid 2024. Dans la nuit de dimanche à lundi, heure française, le Russe s’est qualifié pour sa sixième finale dans cette catégorie de tournois.

Après avoir vaincu le numéro 1 mondial Jannik Sinner en quart de finale, le 6e du classement ATP a confirmé en s’imposant 6-4, 6-2 contre Matteo Arnaldi. L’homme qui lui avait infligé un 7-6⁶, 6-2, 6-4 au troisième tour de Roland-Garros.

“Matteo est un super joueur, il m’avait battu la fois précédente”, a rappelé Rublev en conférence de presse. “Il aime casser le rythme. Il fait beaucoup de slices, de balles plus hautes et lentes, et tout d’un coup il peut envoyer un coup très puissant sorti de nulle part, où vous contrer.”

Je suis heureux d’avoir pris ma revanche après ma défaite à Roland-Garros.

Andrey Rublev

“C’est difficile quand l’adversaire ne vous donne pas beaucoup de rythme”, a ajouté celui qui avait été disqualifié pour avoir hurlé sur un juge de ligne à Dubaï en mars. “Il faut être très concentré. Surtout avec le vent aujourd’hui. Mais j’ai réussi à dicter le jeu, à être plus agressif. Je suis heureux d’avoir pris ma revanche après ma défaite à Roland-Garros.”

À Paris, l’actuel 6e joueur mondial avait totalement perdu ses nerfs contre l’Italien. Au point de donner l’impression d’être à deux doigts de se faire bouffer de la terre comme il pouvait le faire gamin. “En plus de balancer ma raquette, je chouinais, pleurais et il m’est même arrivé d’attraper une poignée de terre battue et de la manger”, a-t-il confié à Sports.ru en 2021.

À Wimbledon, battu d’entrée par Francisco Comesana, 122e mondial qui n’avait jamais gagné un match sur le circuit principal auparavant, le natif de Moscou avait de nouveau fondu un boulon. La folie mêlée de rage s’emparant de son corps, il s’était servi de sa raquette comme d’un marteau pour meurtrir sa cuisse gauche d’une une rafale de coups violents.

J’ai fait appel à différents psychologues, mais celui qui m’a vraiment aidé : c’est Marat Safin.

Andrey Rublev

Après son succès contre Sinner, il est revenu sur ces épisodes d’auto-destruction. En expliquant qu’après s’être battu “contre la dépression pendant plusieurs années”, il avait “perdu le contrôle cette saison” au point de “commencer à exploser.”

“J’ai essayé de trouver des solutions pour régler ce problème par moi-même, j’ai aussi fait appel à différents psychologues, mais celui qui m’a vraiment aidé et m’a fait prendre conscience de tout : c’est Marat Safin”, a-t-il révélé en conférence de presse après son succès contre Arnaldi.

“Je sais que ça peut faire sourire (quand on sait que Safin a cassé 1055 raquettes en 689 matchs, un record), mais c’est vrai”, a-t-il ajouté. “C’est lui qui m’a aidé. Après Wimbledon, on a eu une conversation très agréable.”

au plus profond de soi, on sait que quelque chose cloche tout en refusant de voir la vérité en face.

En quête d’un peu plus de sérénité, Rublev a dû chercher à comprendre ses émotions. “La chose que j’espère avoir apprise, et que j’aurais aimé comprendre plus jeune est, comment dire… tout faire en conscience”, a-t-il expliqué. “Être conscient de chaque décision prise, chaque sentiment, chaque émotions, savoir d’où ils viennent.”

“Les gens peuvent vous mettre quelque chose dans la tête et vous pensez alors comme eux, sans comprendre que ce n’est pas réellement votre opinion, parce qu’ils vous ont éduqué ainsi ou autre”, a-t-il continué. “Il faut être conscient de chaque étape, chaque sensation, être certain que ça vous est propre, car lorsque vous vivez votre vie de la façon dont vous le voulez, vous vous sentez beaucoup mieux.”

S’il connaît ses adversaires sur le court, Andrey Rublev a donc dû en identifier un autre en dehors avant d’espérer pouvoir le vaincre. “Sinon, on se ment à soi-même en quelque sorte”, a-t-il continué. “C’est pour ça, je suppose, qu’on commence à être en lutte avec soi-même, parce qu’au plus profond de soi on sait que quelque chose cloche tout en refusant de voir la vérité en face.”

L’autre demi-finale à Montréal (Masters 1000, Stade IGA, dur, 6.795.555 USD) :

  • Alexei Popyrin bat Sebastian Korda : 7-6⁰, 6-3

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