Marozsan : “J’ai dit à mon coach : ‘Je ne peux pas croire ce qui s’est passé !'”
Tombeur d’Holger Rune 6-1, 6-1 en 59 minutes, Fabian Marozsan a fait sensation dimanche à Miami. Dix mois plus tôt, il s’était révélé en créant une surprise plus impressionnante encore pour battre Carlos Alcaraz à Rome. S’il n’a pas d’explication à ses excellents résultats lors des grands tournois, le Hongrois de 24 ans est heureux d’en parler.
Fabian, vous avez signé une victoire exraordinaire contre Holger Rune. Qu'est-ce qui vous rend si bon en Masters 1000 (à chacune de ses participations en Masters 1000, Marozsan a atteint, au moins, les huitièmes de finale) ?
Fabian Marozsan : Je prends beaucoup de plaisir à jouer les plus grands tournois. C’était un super journée aujourd’hui (dimanche), j’ai pu profiter de chaque instant sur le Stadium court (le court central à Miami). J’ai joué contre un top 10 qui a le potentiel pour être un jour top 3. J’ai essayé de le mettre sous pression, et j’ai produit un tennis à haute intensité. Il n’a pas réussi à trouver un moyen de revenir (dans le match), de faire quelque chose de différent. Quand je joue, j’essaie de me concentrer sur mon jeu, pas sur l’adversaire.
Avez-vous senti assez tôt que vous pourriez boucler ce match rapidement ?
Fabian Marozsan : Pas vraiment. J’ai juste fait tout ce que j’ai pu pour gagner le plus de points possibles, et c’était l’un de ces jours où ça s’est produit (il a gagné 58 des 91 points joués, soit 64 %). J’ai un peu poussé pour prendre son service (5/5 sur les balles de break). J’ai eu un peu de chance parfois. Chaque point, j’avais l’impression que c’était du 50-50. Je me sens tellement heureux d’avoir battu ce gars.
Évidemment, vous croyiez en vos chance en débutant le match, mais pouviez-vous imaginer un tel écart, 6-1, 6-1 ?
Fabian Marozsan : Non, et quand j’ai quitté le stade, j’ai dit à mon coach : “Je ne peux pas croire ce qui est arrivé !” C’était du genre bam bam, en une heure (59 minutes). C’est une sensation nouvelle pour moi que de jouer ainsi.
Vous avez affronté quatre joueurs du top 10 dans votre carrière, vous en avez battu trois : Alcaraz à Rome, Ruud à Shanghai et Rune ici. Comment est-ce possible ?
Fabian Marozsan : C’est une bonne stat ! Mais je ne sais pas ce qui me rend spécial dans ces matchs. J’essaie de faire de mon mieux sur le court, et parfois ça se concrétise. Je me vois comme un gars nouveau sur le circuit ATP (âgé de 24 ans, Marozsan est passé pro en 2017, mais n’avait jamais joué régulièrement sur le circuit principal avant 2023). J’essaie de profiter de chaque moment ici. Ce type de tournoi est comme ceux du Grand Chelem, vous avez un jour de repos entre chaque tour, c’est bon pour moi. J’ai très faim (de victoires), c’est la clef. J’ai réussi un bon parcours à Indian Wells, je suis en confiance (il a perdu tour contre Carlos Alcaraz, après avoir battu Jurij Rodionov, Nicolas Jarry et Thiago Seyboth Wild).
Voyez-vous des points communs entre cette victoire et celle contre Alcaraz à Rome, lorsque vous vous êtes révélé aux yeux du grand public ?
Fabian Marozsan : Jouer contre Alcaraz à Rome, c’était une expérience complètement nouvelle pour moi. Très différente. Maintenant, je suis dans le top 100, j’ai l’expérience de Shanghai à mon actif (il a atteint les quarts de finale de ce Masters 1000 en octobre). Je me rappelle ces moments, et ça m’aide à être confiant lors de ce type de tournoi, de match. Miami, c’est nouveau pour moi, mais pas autant que l’a été Rome, si vous voyez ce que je veux dire (sourire). J’ai progressé plus que ce que à quoi je m’attendais lors des six, sept derniers mois. La victoire contre Alcaraz a été un tournant, mais je suis toujours un gars nouveau sur le circuit ATP. Les gars ne me connaissent pas, j’essaie de tirer profit de cet avantage.
Vous êtes vous fixé des objectifs précis cette saison ?
Fabian Marozsan : Bien sûr. Je veux intégrer le top 50. Peut-être que j’en suis proche désormais (il sera 50e mondial, au minimum, après Miami), donc la prochaine étape sera le top 30.
Votre prochain match est contre Alexei Popyrin. Comment le sentez-vous ?
Fabian Marozsan : J’étais censé l’affronter à Indian Wells, mais il a dû déclarer forfait à cause d’une blesure. Ici, à Miami, c’est une belle opportunité, aussi bien pour lui que pour moi, que d’affronter un joueur non tête de série en huitième de finale. Je vais donner mon maximum pour atteindre le prochain tour. Je vais essayer de profiter de chaque moment, comme je l’ai fait aujourd’hui (dimanche).