Mais au fait, qui est Carlos Gomez-Herrera, le partenaire de double de Djokovic à Majorque ?
Carlos Gomez-Herrera vit la plus belle semaine de sa carrière à Majorque, où il est qualifié pour la finale du double avec Novak Djokovic. Mais qui est vraiment cet Espagnol de 31 ans, et pourquoi est-il associé au numéro 1 mondial en simple ?
Carlos Gomez-Herrera prend la lumière cette semaine comme jamais cela ne lui était arrivé au cours de sa carrière, à maintenant 31 ans. L’Espagnol, actuellement 355e mondial en simple et 258e en double, disputera vendredi la finale du double du tournoi de Majorque, en compagnie de Novak Djokovic, numéro 1 mondial en quête à compter de lundi à Wimbledon d’un 20e titre du Grand Chelem pour égaler Roger Federer et Rafael Nadal dans le livre des records du tennis.
Même dans ses songes les plus fous, Gomez-Herrera n’avait pas imaginé avoir un jour cette opportunité. “J’ai de la chance, merci encore à Novak d’être ici, parce que c’est comme un rêve pour moi”, avait-il souri après la qualification de la paire pour les demi-finales, aux dépens de Marcel Granollers et Horacio Zeballos, têtes de série numéro 1 du tournoi. “Je suis éveillé, mais je suis en plein rêve. Il est à côté de moi sur le court et c’est énorme.”
Surtout que Gomez-Herrera avait initialement un autre plan pour cette semaine. “Je pensais venir au tournoi pour voir s’il y avait une possibilité d’entrer dans le tableau”, a-t-il expliqué à Marca. “Novak m’a appelé depuis Paris pour me demander si j’aimerais jouer avec lui. Pour moi, c’est un cadeau, parce qu’on ne joue pas tous les jours avec quelqu’un comme Djokovic.”
Gomez-Herrera est un ancien partenaire de double régulier de Marko Djokovic
Pourquoi Djokovic, qui n’avait plus joué en double depuis février 2020 avec Marin Cilic à Dubaï, a souhaité s’associer à Gomez-Herrera pour son seul tournoi de préparation sur gazon cette année ? Parce que l’Espagnol était déjà sur place et parce que les deux hommes se connaissent particulièrement bien. Ils se sont rencontrés à Madrid, par l’intermédiaire de Manolo Santana, l’ancien directeur du Masters 1000 madrilène, alors qu’ils n’étaient encore qu’enfants.
Depuis, s’est nouée une amitié solide, qui dure dans le temps. “Je crois que la première fois que je me suis entraîné avec lui, c’était en 2010. Quand je l’ai connu à Madrid, je ne savais pas qui il était. Ce qui ressort le plus chez Novak, c’est qu’il est transparent. Ce que tu vois, c’est ce qu’il est.”
Gomez-Herrera est proche de l’ensemble de la famille Djokovic. Il a joué le double avec Marko Djokovic, frère de Novak, sur le circuit Futures pendant toute la saison 2012, avec trois titres à la clé. C’est cette même année que l’Espagnol avait disputé son seul match en simple dans le grand tableau d’un tournoi ATP, à l’Open de Serbie (défaite en trois sets contre Victor Hanescu).
Gomez-Herrera est retourné à Belgrade cette année. Il y bénéficiait d’une invitation pour le tableau de qualifications en simple, envoyée par Djordje Djokovic, directeur du tournoi et benjamin de la fratrie. Gomez-Herrera y avait passé un tour avant de s’incliner contre Alex Molcan, 255e mondial et futur finaliste malheureux… contre Novak Djokovic.
Djokovic et Gomez-Herrera aussi liés par Pepe Imaz
Novak Djokovic et Gomez-Herrera sont aussi liés par Pepe Imaz. Le coach aux méthodes singulières, dont l’académie de tennis basée à Marbella revendique une philosophie d’amour et de paix, est très proche du numéro 1 mondial. Il s’occupe aussi à temps plein de l’Espagnol. Gomez-Herrera fait ainsi partie de ceux à qui Djokovic veut donner davantage de poids avec la PTPA, ce que le principal intéressé valorise fortement. “Il fait quelque chose que personne n’avait fait auparavant, donner de la visibilité à un groupe de joueurs qui n’en ont pas.”
Vainqueur de dix titres sur le circuit Futures, Gomez-Herrera n’a en revanche jamais réussi à s’installer au niveau supérieur. Son bilan en Challenger s’établit à 39 victoires pour 52 défaites. Un ratio bien évidemment insuffisant pour réellement passer un cap, ce qui explique pourquoi il n’a jamais été mieux classé que 268e mondial en simple au cours de sa carrière. Gomez-Herrera a fait légèrement mieux en double (249e), notamment en remportant un tournoi Challenger en duo avec Teymuraz Gabashvili en 2019, à Portoroz.
Il n’est désormais plus qu’à une victoire du plus grand titre de sa carrière, sept ans après une première tentative en équipe avec Djokovic, à Dubaï en 2014. “Je me souviens que nous avions perdu au super tie-break”, se rappelle Gomez-Herrera. La paire qu’il composait avec le Serbe s’était incliné dès le premier tour contre Tomasz Bednarek et Lukas Dlouhy (7-5, 1-6, 10-5). A Majorque, Djokovic et Gomez-Herrera ont remporté les deux super tie-breaks qu’ils ont joué. Pour se retrouver dans une situation qu’aucun des deux n’avait probablement imaginée en s’inscrivant dans le tournoi.