Le retour sur terre en douceur de Medvedev : comment l’ex-n°1 mondial s’est rebâti une caisse
Opéré d’une hernie inguinale au début du mois d’avril, Daniil Medvedev a connu une convalescence et une préparation sans histoire. Ses objectifs de court terme : conforter la belle impression laissée sur terre battue à Roland-Garros 2021 et gagner trois titres ATP sur gazon.
Si on leur avait dit ça le 2 avril, quand Daniil Medvedev a annoncé devoir se faire opérer d’une hernie inguinale, son coach Gilles Cervara et son préparateur Eric Hernandez auraient signé tout de suite.
« Ça », c’est un processus de convalescence et de préparation qui s’est ensuite déroulé sans accroc, et qui va permettre au numéro 2 mondial d’aborder le tournoi de Genève (dès ce mardi contre Richard Gasquet) puis Roland-Garros avec l’ambition d’être digne de son rang, même s’il serait plus simple de dire que c’est une simple reprise.
« J’ai l’impression que Daniil revient de vacances et pas de blessure, sourit Gilles Cervara, tellement le processus a été fluide et crescendo. Chaque jour, on constatait qu’il pouvait exécuter plus de choses que la veille. Le service a été le dernier coup à être testé. A la quatrième semaine, on a repris l’entraînement normal et une vraie phase de préparation. »
Medvedev loin de la lutte pour la première place à l’ATP
La semaine dernière, Daniil Medvedev a pu se livrer à des séances de 3 heures 30 mêlant tennis et physique. Il a renoué avec le tennis à haute intensité sur la terre battue de la Mouratoglou Academy, contre des profils comm Holger Rune, Gianluga Mager, Elliott Benchetrit, Jules Marie ou des jeunes joueurs de l’académie comme le Français Pablo Trochu.
L’avant-veille du départ pour son tournoi de reprise à Genève, une séance de musculation a révélé une douleur au pied gauche mais les examens ont invalidé toute inquiétude.
Pendant que les médias de tennis spécialisés – dont nous sommes – calculaient à quelles conditions Medvedev pouvait reprendre la place de numéro un mondial à Djokovic, le Russe a mené ses semaines à des années-lumières de ces gesticulations. Jusqu’à vendredi, il pouvait encore y revenir en cas d’échec du Serbe à Rome avant les quarts de finale, mais lui comme son staff l’ignoraient.
Plus tolérant avec la terre battue
Medvedev, confronté à l’interdiction de jouer Wimbledon faite à tous les joueurs russes et biélorusses, a profité de ces jours de printemps loin du Tour pour passer du temps avec ses parents, qui vivent à quelques kilomètres de l’académie Mouratoglou, et pour enregistrer un morceau de rap avec Denis Shapovalov.
Même si tout ceci demande confirmation en situation de compétition, le Russe a donné l’impression de pouvoir être plus philosophe donc efficace avec le terre battue, qu’il maudissait explicitement l’an passé à la même époque à Madrid (« Ça vous plaît d’être dans la poussière comme un chien ? »), Rome (« disqualifie moi, ce sera mieux pour tout le monde ») ou lors d’UTS4 (« je suis nul sur terre battue »).
C’est plus facile de l’entraîner cette année sur terre battue.
Gilles Cervara
« C’est plus calme cette année, plus facile de l’entraîner, nous confie Cervara. Daniil est conscient que reprendre sur terre l’oblige à être plus tolérant. Il se dégage un peu de pression, même s’il sait que cette surface le rend moins performant contre certains types de joueurs. »
Medvedev croise les doigts pour la météo à Roland-Garros
Cela n’avait pas empêché Medvedev d’atteindre les quarts de finale à Paris en ne laissant qu’un set en route et de conformer la certitude de son staff que son tennis peut s’y exprimer s’il ne se met pas de barrière psychologique. « Roland-Garros est un objectif en soi, confirme Cervara. On va à Genève pour avoir le plus de repères possibles compte tenu de la situation. L’idée est de faire au moins aussi bien que l’année dernière. »
Le staff du Russe nous est apparu très attentif à l’idée de voir Nadal, Djokovic, Alcaraz et Tsitsipas occuper une moitié de tableau et déserter la sienne.
L’objectif est de gagner les trois tournois sur gazon auxquels il est inscrit.
Gilles Cervara
Medvedev aura un regard intéressé sur la météo, critère-clef de son bon « Roland » en 2022, a pu analyser Cervara avec le recul. « Daniil est comme Sampras. Quand il arrive à Paris, il espère une météo sèche pour que la balle aille plus vite. Un rebond plus haut facilite l’efficacité de leur jeu. »
Après la terre, malgré l’interdiction de jouer Wimbledon, Medvedev évoluera autant qu’il lui est possible de jouer sur gazon. « L’objectif est de gagner les trois tournois sur gazon auxquels il est inscrit, affirme Cervara. Il a 1000 points à prendre à s’Hertogenbosch, Halle et Majorque. » La première place mondiale, finalement, devrait rapidement revenir à l’agenda.