Le boss tape du poing : Sinner “éteint” Draper et jouera à l’US Open sa 2ème finale en Grand Chelem
Après deux sets âprement disputés, Jannik Sinner a fini par essorer physiquement Jack Draper pour s’imposer en trois sets (7-5, 7-6(3), 6-2) et se qualifier pour la finale de l’US Open, sa deuxième en Grand Chelem.
Et soudain, Jack Draper a hissé le drapeau blanc. Trop de violence, trop de courses répétées, trop d’énergie dépensée à essayer de rester à flots face au déluge de coups adverses. Trop de Jannik Sinner, quoi. Le numéro 1 mondial, plus que jamais implacable et impitoyable, l’a littéralement essoré physiquement pour s’imposer en trois sets et plus de trois heures de jeu (7-5, 7-5(3), 6-2), vendredi soir, se qualifiant ainsi pour la finale de l’US Open, sa deuxième en Grand Chelem après l’Open d’Australie en début de saison. Ce sera face à Taylor Fritz ou Frances Tiafoe, qui s’affrontent cette nuit dans la deuxième demi-finale.
La durée du match suffit à résumer l’âpreté du combat – pendant deux sets essentiellement -, joué une fois de plus dans des conditions de moiteur assez étouffantes, qui ont fini par peser bien davantage sur la résistance physique de Draper que sur celle de Sinner.
Mais ce dernier, premier Italien à atteindre la finale de l’US Open, ne s’est pas baladé, loin de là. S’il a toujours fait la course en tête et si, à vrai dire, on ne s’est jamais vraiment inquiété pour lui, il a dû néanmoins batailler ferme pour finir enfin par décrocher son sparadrap d’adversaire. La faute notamment à un certain manque de réalisme sur les balles de break (4/11), notamment au deuxième set (0/4), qui l’a empêché de prendre plus vite le large.
Reste qu’il a fini par gagner en trois manches et par breaker à sept reprises, alors que Draper, rappelons-le, n’avait jusqu’à présent pas concédé le moindre set et n’avait perdu que trois fois son service depuis le début du tournoi. Sinner a encore fait du Sinner en se montrant particulièrement “clutch” dans les moments importants, notamment lors d’un tie break du deuxième set négocié à la perfection : le Transalpin, qui a par ailleurs aligné un dixième succès après son titre à Cincinnati, n’a plus laissé filer un jeu décisif depuis son quart de finale perdu à Wimbledon contre Daniil Medvedev, alors qu’il était malade.
Entre ces deux “vieux” rivaux et néanmoins amis de la promotion 2001, la partie a été jouée, comme on pouvait s’y attendre, à vive allure. Mais avec trop d’inconstance de part et d’autre pour en faire véritablement un grand match. Y compris du côté de Sinner, victime d’un petit trou d’air en perdant son service – pour la seule fois du match – juste après avoir lui-même breaké, au milieu du premier set. Sans conséquence, Draper craquant à nouveau à 5-5 en commettant l’une de ses 10 doubles fautes du match, signe de sa nervosité pour ce qui était, à 22 ans, sa première demi-finale majeure.
“Galette” sur le court, chute a l’arriere et passing stratosphérique : le match s’emballe en deux jeux
Le Britannique s’accrochait comme un damné au début du deuxième set pour rester dans la roue de son adversaire qui faisait pourtant un sacré forcing pour le décramponner. Un bel effort, mais un effort violent dans lequel il allait laisser des plumes, au point de vomir sur le court à 4-3, au beau milieu d’un jeu disputé. Une défaillance qui lui était déjà arrivée en début d’année à l’Open d’Australie, preuve que sa résistance aux conditions difficiles reste perfectible, probablement le point sur lequel il devra travailler pour accéder aux sommets auxquels il peut désormais légitimement prétendre, lui qui sera top 20 lundi .
Dans une fin de deuxième set décidément agitée, Sinner, lui, connaissait sa plus grosse frayeur au jeu suivant, à 4-4 : sur un mauvais appui en défense, il chutait au cœur de l’échange, près de la bâche de fond de court, se relevait pour frapper un passing de coup droit stratosphérique – assurément le point du match – mais se tenait aussitôt le poignet, avant d’appeler le kiné au changement de côté suivant. Plus de peur que de mal finalement pour l’Italien qui reprit sans ciller son entreprise de démolition, décrochant finalement, on l’a dit, ce deuxième set au jeu décisif.
Le plus dur était alors fait. Car derrière, Draper calait net physiquement, laissant Sinner dérouler sans trembler vers une victoire devenue inéluctable. A 23 ans, Jannik jouera donc sa deuxième finale en Grand Chelem après celle, dantesque, remportée en début d’année face à Daniil Medvedev. Dimanche, il tentera un doublé Open d’Australie-US Open qui, en dehors de l’inclassable Big Three, n’a plus été réalisé depuis Mats Wilander en 1988. Un exploit que visera également Aryna Sabalenka de son côté, pour un “double doublé” homme-femmes pour le coup jamais réalisé depuis cette même année 1988 (Wilander et Steffi Graf).