“J’ai pu voir qui étaient mes vrais amis, et qui ne l’étaient pas” – Sinner trouve du positif dans son affaire de dopage
L’Italien a déclaré que rien n’arrivait par hasard, et que cette affaire de dopage avait peut-être pour but de l’aider à faire le ménage dans ses relations.
Dans une période difficile comme celle traversée par Jannik Sinner depuis la révélation, fin août, juste avant l’US Open, de traces de produit dopant trouver dans son corps à Indian Wells en mars – où il s’était incliné en demi-finale contre Carlos Alcaraz – il serait difficile pour quiconque de tirer du positif. Néanmoins, l’Italien a pu se servir de cette situation pour identifier ses vrais amis sur le circuit ATP.
Le numéro 1 mondial avait été testé positif au clostebol, un stéroïde anabolisant, suite à une négligence de son préparateur physique, Umberto Ferrara, et de son kiné, Giacomo Naldi, comme l’a établi l’enquête de l’International Tennis Integrity Agency (ITIA) à la suite de laquelle il a été totalement blanchi. Ferrara et Naldi ont ensuite été évincés de son équipe.
Lors d’une interview récente pour Sky Italia, le Transalpin est revenu sur les semaines compliquées vécues avant le début du dernier tournoi du Grand Chelem de la saison.
Le moment le plus difficile a été quand la nouvelle est sortie (dans la presse). C’est devenu très délicat pour moi, juste avant un tournoi du Grand Chelem.
Jannik Sinner
“Au départ, c’était difficile parce que je ne pouvais pas en parler à beaucoup de gens”, a-t-il confié. “C’était une période très délicate, très difficile au début parce que je ne savais pas comment me comporter et ce qui allait sortir. Je ne savais pas ce qui allait se passer, même pas un petit peu, avec mon équipe. Le moment le plus difficile a été quand la nouvelle est sortie (dans la presse). C’est devenu très délicat pour moi, juste avant un tournoi du Grand Chelem.”
“Je voulais m’entraîner le mercredi, mais la nouvelle est tombée un mardi. C’était donc mieux de ne pas aller m’entraîner, parce qu’il y aurait eu trop de tumulte au stade. Donc je suis allé m’entraîner le jeudi, en soirée parce qu’il y avait moins de monde. Nous y sommes allés, et toutes les caméras étaient après nous, c’était très dur.”
Le joueur de 23 a su gérer la tempête au point d’aller chercher le titre à Flushing Meadows, le deuxième de sa carrière en Grand Chelem après celui remporté à l’Open d’Australie en début de saison. En outre, il a pu voir se révéler le vrai visage de certaines personnes à son égard.
Je me suis rendu compte qu’un nombre assez important que je pensais être mes amis ne l’étaient pas en réalité.
Jannik Sinner
“J’ai un peu observé les autres joueurs pour essayer de savoir ce qu’ils pensaient réellement de moi, et je me suis posé beaucoup, beaucoup de questions”, a-t-il ajouté. “C’était difficile de se préparer pour un tournoi du Grand Chelem dans ces conditions.”
“Mais je suis convaincu que rien n’arrive par hasard, et peut-être que cette affaire (de dopage) est survenue pour me permettre de comprendre qui étaient mes vrais amis et qui ne l’étaient pas”, a-t-il continué. “J’ai pu faire la différence.”
“Je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup de joueurs que je ne voyais pas comme des amis (mais qui l’ont soutenu), et un nombre assez important que je pensais être mes amis mais qui ne l’étaient pas en réalité”, a-t-il ajouté.
Même si je ne dirais pas que tout ça m’a fait du bien, ça m’a quand même permis de comprendre beaucoup de choses.
Jannik Sinner
“Même si je ne dirais pas que tout ça m’a fait du bien, ça m’a quand même permis de comprendre beaucoup de choses. Au final, mon job a été de séparer mes problèmes de mon travail. J’essaie toujours de me sentir bien sur le court. Je me suis toujours entraîné et préparé mentalement pour essayer de produire du bon tennis. C’est grâce à ça que j’ai réussi.”
Sinner, également vainqueur du Masters 1000 de Shanghai mi-octobre, n’est pas débarrassé des problèmes. Fin septembre, l’Agence mondiale antidopage (AMA) a fait appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS).
L’AMA a contesté la décision de l’ITIA disculpant Jannik Sinner de toute responsabilité, et a demandé un à deux ans de suspension. Le TAS a débuté les procédures légales dans cette affaire, sans annoncer de délai quant à l’annonce du verdict.