Holger Rune à Tennis Majors : “Mon objectif est d’atteindre le Top 25 en 2022”
Holger Rune a gagné 371 places au classement ATP en 2021. Lors d’un entraînement à la Mouratoglou Academy, le Danois a parlé à Tennis Majors de ses progrès et de ses objectifs pour 2022.
Holger Rune, vous êtes presque dans le Top 100 (103e), ce qui est une énorme progression. Quel bilan tirez-vous de votre saison 2021 ?
Une saison incroyable. Lorsque j’ai commencé la saison 2021, j’étais 474e et j’ai joué beaucoup de Futures au début. J’ai vraiment joué beaucoup de matchs, je me suis battu et je suis remonté (dans le classement). J’ai gagné les matchs dont j’avais besoin et maintenant, je suis tout près du Top 100 et j’espère faire partie du tableau principal pour l’Open d’Australie. Je suis donc très fier de cette saison.
Quel était l'objectif au début de la saison ?
L’objectif au début de la saison était d’être dans le Top 100. Mais c’était compliqué avec le classement gelé, sinon je serais déjà 60e. Mais être proche des 100 et avoir 18 ans, c’est une belle réussite. L’année prochaine, ça ne sera pas plus facile de gagner des places, mais on est revenu à l’ancien système donc ça sera plus juste. Je suis donc très enthousiaste à ce sujet.
Quel sera votre objectif pour 2022 ?
L’année prochaine, mon objectif est d’atteindre le Top 25.
Vous n'avez pas peur de vous fixer des objectifs ambitieux, manifestement.
Non. Je suis un homme ambitieux, mais si vous regardez les choses en face, passer de la 474e à la 103e place, ça représente beaucoup plus que de passer de 103e à 25e. J’ai battu des joueurs du Top 100 et j’ai bien joué contre Carreño Busta et Novak (Djokovic). Je crois que j’ai le jeu, il me faut juste plus de régularité et de constance dans chaque match.
J’ai le jeu pour jouer à ce niveau
Holger Rune
Quels sont les domaines dans lesquels vous devez progresser pour atteindre le Top 25 ?
Je pense que c’est une question de régularité. Chaque point compte. Même si on est mené, même si l’adversaire est à 40-0, il faut simplement le faire jouer, le fatiguer et faire en sorte qu’il vous regarde en se disant “Ok, il est coriace”, c’est l’une des choses les plus importantes.
Parlons un peu de l'US Open (où il a perdu contre Novak Djokovic en quatre sets), c'est là que la plupart des gens vous ont découvert. Vous avez beaucoup parlé de ce match, mais il est maintenant derrière nous depuis trois mois. Que retenez-vous avec le recul ?
Sans aucun doute, le public. C’était un soutien incroyable. Je n’ai jamais rien vu de tel. Et le fait d’affronter le meilleur joueur du monde était aussi quelque chose de (bon) car cela me donne la conviction que j’ai le jeu pour jouer à ce niveau. Jouer contre un aussi grand joueur que Novak a été une expérience énorme. Je pense que j’ai vraiment saisi ma chance. La seule chose que je voulais améliorer, c’était ma condition physique.
Vous ne sembliez pas si impressionné (par le niveau de Djokovic). Comment avez-vous préparé l'événement ?
J’ai une grande confiance en moi. Évidemment, j’ai été impressionné parce que c’est un très grand joueur, mais c’est aussi un humain qui fait des erreurs. Ce n’est pas un Dieu. C’était un très bon moment.
Outre votre match contre Novak Djokovic à l'US Open, quels ont été les moments clés de cette saison ? Quels ont été les moments-clefs ?
Le match que j’ai disputé cette année et qui m’a vraiment permis de percer est celui du deuxième tour d’un Challenger en Italie (contre Caruso). J’étais mené 6-2,4-1 et j’ai fini par gagner 2-6, 7-6, 6-2 et j’ai remporté le tournoi. Cela m’a donné beaucoup de confiance. Il a été la preuve qu’il ne fallait jamais abandonner, continuer à se battre pour chaque point parce que ce n’est pas fini tant que la balle de match n’a pas été jouée. J’étais gonflé à bloc sur le moment et après le tournoi parce que je me disais : ” Oh, je peux vraiment battre les meilleurs “, et ça m’a donné encore plus de motivation après ça.
Vous avez joué 105 matches en 2021. C'est incroyable. Comment avez-vous fait ?
Je sentais que j’en avais besoin à cause du système de classement. Et je pense que c’est quelque chose de positif de jouer des matchs et d’essayer de nouvelles choses en match.
Je prends parfois un match comme un entraînement
Holger Rune
Lorsque vous jouez autant de matches et que vous voyagez autant, comment trouvez-vous le temps de vous entraîner correctement et de progresser ?
C’est difficile, je vous l’accorde. Mais je pense que c’est une bonne chose car nous travaillons aussi des choses en match. Je le prends parfois comme un entraînement. Et nous avons toujours pris quelques semaines de repos, deux semaines par exemple, pour nous entraîner. Et maintenant, j’ai eu une bonne pré-saison pour me préparer. C’est ce que j’ai fait lors du tournoi de Bergame que j’ai gagné. J’ai vraiment réfléchi à ce que je voulais améliorer et à ce que je voulais utiliser lors du Masters Next Gen et j’ai vraiment essayé de travailler sur ces choses, et ça a très bien marché.
Avez-vous des exemples de ce que vous avez pu travailler en jouant en compétition ?
Oui. Ce sur quoi je travaillais, c’était de toujours m’avancer au retour de service et d’aller très souvent au filet. Même si je jouais contre des joueurs qui étaient probablement très bons en passing, je le faisais quand même. Je me suis dit que c’était ce que je voulais (développer) pour être meilleur. Et je me suis amélioré et j’ai gagné le tournoi, donc c’était un pari gagnant.
J’adore ma vie sur le circuit
Holger Rune
En 2022, vous pourrez vous inscrire directement pour les Grands Chelems. Ce sera une saison complètement différente pour vous. Quel est votre plan ?
L’idée est assez simple : commencer en Australie et faire aussi bien que possible. J’ai eu quelques semaines pour me préparer et faire tout ce que je pouvais pour être prêt pour l’Open d’Australie. Et après cela, la saison continue. Après l’Australie, il y a l’Amérique du Sud sur terre battue. J’ai vraiment hâte d’être à l’année prochaine.
Vous avez pris des vacances ?
J’ai pris des vacances la semaine dernière. Une semaine.
C'était suffisant ?
Oui, c’était suffisant.
Vous n'aimez pas tant que ça les vacances ?
J’aime les vacances. Je suis un peu dans le genre paresseux parfois. Mais j’aime retourner au travail dès que possible.
Que faites-vous quand vous ne jouez pas au tennis ?
Je regarde du tennis ! Et il y a beaucoup de choses que je fais avec ma famille, je fais des choses normales, aller au cinéma, jouer à des jeux de société… En fait, je me sens encore mieux quand je suis loin de chez moi. J’aime ma vie sur le circuit. Je me sens très bien dans mon corps et dans ma tête quand je suis sur le Tour.