Basilashvili : “Le tennis n’est pas très populaire en Géorgie, j’ai dû emprunter des routes vraiment difficiles”
Tombeur de Taylor Fritz à Indian Wells la nuit dernière, Nikoloz Basilashvili est le premier Géorgien à atteindre la finale d’un Masters 1000.
Expression faciale figée dans la neutralité, tels deux points et un trait droit en guise de bouche dessinés sur un morceau de bois, Nikoloz Basilashvili ne laisse jamais rien transparaître sur un court. Une façade. Contrairement aux apparences, il est loin d’être “mort” à l’intérieur. “Les émotions sont très positives, je suis vraiment heureux”, a-t-il expliqué après sa victoire 7-6, 6-4 face à Taylor Fritz en demi-finale d’Indian Wells.
Alors qu’il n’avait jamais passé les huitièmes de finale en Masters 1000 avant d’arriver dans le désert californien, le Géorgien a su faire fi de l’enjeu. S’il s’était dit “pas si heureux de son niveau de jeu” pour réussir la plus belle perf’ de sa carrière face à Stéfanos Tsitsipás en quarts de finale et “très tendu” lors du dernier set, il s’est montré plus réjoui après sa qualification pour la finale.
Être en finale d’un tel tournoi en venant d’un tout petit pays comme la Géorgie, c’est un super accomplissement.
“Taylor m’a fait jouer beaucoup de longs échanges, j’ai dû produire un très bon tennis pour le battre”, a analysé Basilashvili. “Je suis content d’être resté relâché dans les moments importants pour lâcher mes coups. Je suis aussi très heureux de mon service. Je travaille beaucoup pour améliorer mon service, notamment ma vitesse en première balle. En progressant encore au service, je peux être très dangereux.”
Alors qu’Irakli Labadze avait atteint les demi-finale d’Indian Wells en 2004, Nikoloz Basilashvili est devenu le premier Géorgien à se qualifier pour une finale de Masters 1000. “Ça signifie beaucoup pour moi”, a-t-il confié. “Être en finale d’un tel tournois, c’est un super accomplissement, surtout en venant d’un tout petit pays comme la Géorgie. Le tennis n’y est pas très populaire. Je me suis frayé un chemin. J’ai dû emprunter des routes vraiment difficiles pour y arriver.”
J’avais calculé que je pourrai évoluer à un bon niveau à un âge plus tardif.
“Je savais que je je jouerai jamais un très bon tennis dès mes jeunes année, parce que j’avais besoin d’expérience”, a détaillé l’actuel 36e mondial. Je n’ai jamais eu la chance d’avoir des wild cards. Je devais jouer les Futures, puis passer en Challenger. Je n’avais aucun soutien de mon pays, ni sponsor. Je suis très heureux d’être là où j’en suis. Je calcule mon évolution. J’avais calculé que je pourrai évoluer à un bon niveau à un âge plus tardif.”
“J’avais besoin de beaucoup de matchs pour gagner en vécu”, a ajouté le joueur de 29 ans. “Je suis en train de l’avoir. Le niveau de stress en demi-finale ou finale de Masters 1000 est très élevé. Avec l’expérience engrangée, j’espère pouvoir être de plus en plus calme dans ce genre de rencontre à l’avenir. Si j’arrive à être relâché demain (dimanche), je peux bien jouer.” Et qui sait, en cas de victoire face à Cameron Norrie pour soulever le trophée, peut-être qu’une légère esquisse de début de sourire viendra fendiller la carapace.