Humbert : “Quand je joue comme ça, tout est possible”
Soucieux de ne pas s’enflammer mais parfaitement conscient de ses qualités sur surface rapide, Ugo Humbert savoure sa victoire contre Carlos Alcaraz et n’a aucune envie de s’arrêter là.
Ugo Humbert, Rolex Paris Masters 2024 | © Chryslène Caillaud / Panoramic
Ugo, cette victoire contre Carlos Alcaraz au Rolex Paris Masters est-elle la plus belle victoire de ta carrière ?
C’est la plus belle victoire de ma carrière et c’est le meilleur moment que j’ai vécu sur un court de tennis. C’était incroyable ! Je m’entraîne pour cela. C’est ce que je me suis répété tout le troisième set. Je voulais que l’histoire se termine mieux que l’année dernière. J’ai repensé aussi au match contre Zverev, cela m’a donné de la force. Je suis super fier de moi.
Comment expliquer ce premier set assez incroyable où tu lui marches dessus ?
Jérémy (Chardy, son coach) m’avait dit : “Surtout ne fais pas comme en Coupe Davis à vouloir surjouer”. Mais tout rentrait. Je mettais coup gagnant sur coup gagnant. J’étais ultra-agressif dès le retour. Au début du deuxième, j’ai commencé à rater un peu. Lui a commencé à mieux jouer. Je pense que j’avais dépensé tellement d’énergie que j’ai eu un petit contrecoup et je me suis battu jusqu’au milieu du troisième pour que ça passe. Après, je me suis parlé tout le troisième set, je me parlais tout seul. J’en avais besoin pour me dire que j’étais avec moi, que j’étais là, que je ne me lâcherais pas jusqu’à la fin. Cela a marché, cela m’a fait du bien, je l’ai senti comme cela. C’était la bonne solution.
L'avoir bien accroché à Wimbledon t'a-til donné confiance aussi pour aborder ce match ?
Oui. De toute façon, avec mon jeu, sur ces surfaces, comme sur gazon, je peux vraiment embêter les tout meilleurs au monde. Après, en Coupe Davis, il avait fait un match incroyable. Je n’avais pas eu trop d’occasions, il m’a fait forcer partout et je n’avais pas vu le jour. Là c’était un match différent avec l’appui du public, qui a été incroyable. C’était juste fabuleux.
Carlos Alcaraz a constaté que contre lui, tu jouais très bien, que ta qualité de frappe le gênait énormément, d'où cela vient-il?
C’est mon jeu ! Je joue bien. Je joue très bien sur ces surfaces. J’ai deux frappes qui vont très vite des deux côtés. Je pense qu’il n’est pas le seul à ressentir ça quand on joue contre moi. J’ai fait un super match et j’adore jouer les meilleurs joueurs au monde. C’est pour cela que je m’entraîne, pour jouer dans ces conditions-là, à Bercy, mon tournoi préféré. Ce sont des matches que j’adore jouer.
Ce genre de victoire donne-t-il des idées pour la suite du Rolex Paris Masters ?
Aucune, c’est ça qui est beau et ce que j’aime par-dessus tout dans le sport et le tennis. Je n’ai pas envie de faire de prédictions, de savoir ce qui va se passer. J’essaie de vivre le moment à fond. Je suis venu à Bercy pour vivre ce genre d’émotions, ce genre de match. Quand je joue comme ça tout est possible. Je ne sais pas jusqu’où je vais aller, on verra bien. Je vais préparer mon quart comme d’habitude. J’essaie d’être ultra concentré, de profiter du moment. On verra bien. Thompson joue très bien. C’est un super joueur, il faut le respecter. Il m’a battu cette année. Je vais essayer de redescendre assez vite.
