Gilles Simon : “Je suis prêt, mais ce n’est pas pour autant un moment agréable”
Gilles Simon aborde ce lundi (19h30), face à Andy Murray, le dernier tournoi et donc peut-être dernier match de sa brillante carrière. Le Français aborde l’événement sûr de lui, mais non sans une certaine fébrilité.
Depuis qu’il a annoncé, en mai dernier, son intention de mettre fin à sa carrière en cette fin de saison, le Français a toujours parlé de cette échéance avec décontraction et même détachement. Sûr de lui, le Français l’est toujours, bien sûr. Mais alors qu’il se retrouve aujourd’hui pour de bon face à lui-même et à sa “petite” mort, à la veille de disputer au Rolex Paris Masters ce qui pourrait être, contre Andy Murray (une vieille bête noire), le dernier match de sa carrière, “Gillou” n’a pas caché une certaine fébrilité ce dimanche à l’occasion de sa conférence de presse de pré-tournoi :
“Ce sont beaucoup de sentiments qui se mélangent, un peu contradictoires aussi. J’essaie de me laisser porter et de ne pas contrôler alors qu’en général, j’aime bien tout contrôler. Mais là, il y a trop de choses et ce n’est pas facile de mettre de l’ordre dedans. Je préfère déconnecter complètement et me concentrer sur les seules choses que je sais faire.”
A savoir, la préparation d’un match que le coquin de sort lui a intimé de jouer face à Andy Murray, l’un des symboles de sa génération finissante, le joueur aussi qui lui a infligé le plus de défaites durant sa carrière (16-2).
“Andy a toujours été un joueur difficile pour moi, je n’ai jamais vraiment aimé son jeu “, poursuivait l’ancien 6ème joueur mondial (en 2008), qui va donc d’autant plus se recentrer sur sa préparation que celle-ci a été perturbée cette semaine au Challenger de Brest où il est tombé malade, victime de quintes de toux qui ont dégénéré en douleurs au dos.
“Je vais faire en sorte de me présenter dans le meilleur état possible sur le terrain, parce qu’il faudra faire un grand match pour battre Andy. C’est un match qui génère peut-être plus de stress que d’habitude. Mais ma logique ne change pas : je vais jouer ce match pour le gagner.”
Peut-être que j’aurai des opportunités à certains moments, mais je n’ai pas d’objectif en particulier d’entraîner un tel ou un autre, d’avoir ce poste-ci ou ce poste-là. J’ai le temps.
Gilles Simon
La logique ne change pas, mais l’enjeu, si, évidemment. S’il le perd, il n’y aura plus de “tournoi d’après” pour tourner très vite la page et passer à autre chose. Il n’y aura plus qu’un grand vide, et un saut à faire dans l’inconnu. Gilles Simon le sait, et s’y prépare psychologiquement depuis plusieurs mois.
“Je suis prêt, je suis sûr de moi”, dit-il. Après, ce n’est pas parce que tu es sûr de toi et que tu es prêt que c’est un moment agréable. Je n’ai pas de regret. Une partie de moi est impatiente que ça s’arrête, parce que ça devient dur. Mais il y a un match à jouer et un match, ça reste inquiétant. J’aurai peut-être la banane demain soir ou peut-être pas, on verra aussi en fonction du résultat.”
Seule (quasi) certitude : l’ancien numéro 1 français ne prendra pas de décision à chaud quant à son après-carrière, et surtout pas en se lançant trop hâtivement dans une reconversion de coach, domaine dans lequel il est (entre autres) très attendu. “J’ai envie de rester tranquille, au moins l’année prochaine, certainement l’année d’après encore. Peut-être que j’aurai des opportunités à certains moments, mais je n’ai pas d’objectif en particulier d’entraîner un tel ou un autre, d’avoir ce poste-ci ou ce poste-là. J’ai le temps. Ma seule priorité est d’être chez moi et de faire un truc qui m’intéresse.”