Federer prêt à se surprendre de nouveau : 4 choses à retenir de sa conférence de presse à Genève
En conférence de presse à Genève, Roger Federer a parlé de sa forme actuelle, ainsi que ses attentes pour Roland-Garros et Wimbledon.
Cette semaine, sur la terre battue du Gonet Geneva Open, le tant attendu Roger Federer fait son retour à la compétition. Alors qu’il entame une aventure qu’il espère réussie à Roland-Garros puis, surtout à Wimbledon, tous les regards sont braqués sur lui. Voici quatre à choses à retenir de sa conférence de presse ce lundi en Suisse.
1 – “Je me concentre sur moi-même”
La performance de Rafael Nadal, tombeur de Novak Djokovic en pour soulever son 10e trophée à Rome dimanche, a marqué le circuit avant le début des hostilités à Roland-Garros à la fin du mois.
Mais Roger Federer, de retour aux affaires deux mois après sa reprise à Doha mettant fin à une absence de 13 mois en raison de deux opérations du genou, jouit de cette confiance intérieure innée, caractéristique des champions. En dépit de la forme affichée par certains rivaux, celui qui fêtera ses 40 ans le 8 août estime qu’avec plus de matchs dans les pattes, il pourra de nouveau prétendre aux titres.
“Je suis simplement concentré sur moi-même, a-t-il confié. Je me focalise sur mon jeu, où j’en suis. Les gars du circuit sont tous dans un très bon rythme. Le niveau produit est super. Évidemment, je veux moi aussi atteindre celui-ci. Mais je dois faire mon truc. J’ai besoin de jouer dix matchs avant de pouvoir vous donner une meilleure réponse.”
2 – “Je me suis un peu surpris moi-même à Doha”
Federer découvrira réellement où en est son genou, comment il se sent, quand il mettra à nouveau les pieds sur le court en compétition. Néanmoins, sa performance à Doha en mars a boosté sa confiance. Sa victoire contre Dan Evans a montré qu’il pouvait encore rivaliser au haut niveau, et, malgré une fatigue criante au tour suivant, il s’est procuré une balle de match contre Nikoloz Basilashvili, futur vainqueur du tournoi. Avec une paire de mois en plus pour améliorer sa condition physique et de nombreux sets d’entrainements joués, il peut le faire. Il le sait.
“En allant à Doha, j’étais particulièrement soucieux du niveau (affiché sur le circuit), a-t-il expliqué. Et puis, lors du premier set d’entraînement avec Danny (Dan Evans), j’ai réussi à gagner. J’étais genre : ‘Quoi ? Je suis capable de jouer à ce niveau ?’ Je me suis un peu surpris moi-même. Maintenant, nous sommes sur terre battue. Je suis presque plus concentré sur la surface que sur l’adversaire. Mais dès que je serai en bonne condition physique ou capable d’enchaîner les matchs, servir pendant des heures, récupérer, puis recommencer ; ça ne fera qu’augmenter ma confiance. Et, alors, je crois que je pourrai à nouveau faire partie de l’élite.”
“Mais, évidemment, pour aller tout là-haut, il faut jouer 50 bons matchs pendant la saison, et ça c’est une autre étape. En vieillissant, ça devient plus difficile de jouer ces 50, 80 voire 100 matchs comme j’en avais l’habitude. Donc la situation est totalement différente. Une chose est sûre, la génération des Tsitsipás, Zverev, Rublev, Medvedev est devenue encore meilleure, ils ont plus d’expérience. Dans le même temps, Dominic (Thiem) a gagné son premier titre du Grand Chelem (US Open 2020), tandis que Rafa et Novak sont toujours là.”
“Naturellement, il y a des interrogations autour de mon niveau actuellement. Nous en saurons un peu plus à ce sujet demain (mardi). Mais à l’entraînement, les choses se passent bien, je suis content. Quand vous revenez d’une blessure, vous êtes à un stade très différent des autres joueurs. Je suis ici en ce moment (il fait signe avec sa main), et eux sont là (plus haut, en montant sa main). Je suis excité par mon retour à la compétition. C’est là-dessus que je dois me concentrer, et non pas sur essayer d’être tout de suite au même niveau que Rafa et Novak.”
3 – “J’espère que la terre battue va aussi m’aider pour le gazon”
Ça peut sonner illogique, mais jouer à Genève puis à Roland-Garros pourrait aider Federer à se construire en vue de son objectif principal : Wimbledon. Un but qu’il a de maintes fois rappelé ces derniers mois.
“J’espère aussi que ça m’aidera pour le gazon, a-t-il expliqué en Suisse. Je suis convaincu que frapper énormément de balles, les traverser avec beaucoup de puissance comme il est nécessaire de le faire sur terre pour espérer faire une différence, me sera bénéfique en vue de la saison sur herbe.”
Bien vu. Accumuler des rencontres sur n’importe quelle surface ne pourra qu’être bénéfique, mais le faire sur ocre permettra de renforcer ses jambes, et jouer de longs rallyes lui donnera confiance pour tenir plus facilement les échanges, généralement plus courts, sur gazon.
Gagner un 9e titre record à Wimbledon à 39 ans pourrait presque paraître impossible, mais, il n’y a pas si longtemps, en 2019, Federer avait atteint les demi-finales de Roland-Garros avant de passer à un point du sacre contre Djokovic à Wimbledon.
4 – “Je ne me sens pas super à l’aise pour parler de ça (les allégations envers Zverev)”
Pour clôturer la partie anglaise de sa conférence de presse, Federer a été interrogé au sujet d’Alexander Zverev et les accusations de violences conjugales émises à son encontre par Olga Sharypova, son ex-petite amie, fin 2020.
Jusqu’à début 2021, Zverev faisait partie de Team8, l’agence de management créée par Federer et Tony Godsick, son agent. Le Bâlois aux 20 titres du Grand Chelem a été questionné sur un lien possible entre les allégations de Sharypova et la séparation du duo Team8 – Zverev, et s’il pensait que l’ATP devait avoir un rôle à jouer dans l’établissement de règles lorsque les joueurs sont accusés de telles choses en rapport avec leurs vie extra-sportives.
Federer a répondu que le départ de Zverev était une décision relevant de la responsabilité de Tony Godsick, en ajoutant n’avoir aucun commentaire à faire sur les accusations de Sharypova. Mais il a donné son point de vue au moment de discuter du fait que l’ATP doive, ou non, établir un code de conduite sur et en dehors du terrain, comme cela peut être le cas dans certains sports d’équipe, notamment aux États-Unis.
“Nous sommes des travailleurs indépendants, en quelque sorte, nous ne dépendons pas d’une Ligue ou d’une équipe qui nous paient, donc j’imagine que c’est plus compliqué, a-t-il analysé. Mais, bien sûr, nous avons besoin de règles, comme celles mises en place sur le court, qui sont d’ailleurs de plus en plus strictes au fil des ans. Donc, maintenant, vous voulez aussi en mettre en place pour la vie privée. Je pense que pour ça, nous avons d’autres règlements, comme les lois mises en place par les gouvernements…”
“Je ne sais pas. Je ne veux pas parler de ça, pour être honnête. Je comprends, Ben (Rothenberg, le journaliste ayant posé la question), tu veux écrire quelque chose à ce sujet, mais tu me comprends aussi, je ne me sens pas super à l’aise pour en parler.”