Federer se bat pour revenir au plus haut niveau, mais ce sera trop long pour qu’il revienne à Wimbledon
Trois mois après une nouvelle opération au genou, Roger Federer donne des nouvelles qui devraient rassurer ses fans dans un entretien à La Tribune de Genève et 24 heures. Il se dit prêt à refaire tous les sacrifices pour revenir au plus haut niveau.
Son coach Ivan Ljubicic avait pavé la route en début de semaine. Roger Federer lui-même vient de confirmer son intention d’un retour en 2022 dans la presse suisse. L’homme aux vingt Grands Chelems donne tous les détails, y compris sur la nature de sa blessure et de son protocole de retour après une nouvelle opération au genou droit subie à la fin de l’été.
Ces nouvelles devraient pour la plupart procurer un plaisir fou à ses fans, même si le Suisse prévient que le processus sera long. Si long qu’il ne se sent pas capable de revenir pour… Wimbledon 2022.
« La vérité, c’est que je serais incroyablement surpris de jouer Wimbledon (ndlr. en juillet); autant dire que l’Australie n’entre même pas en ligne de compte”, déclare Federer au journaliste Mathieu Aeschmann, ancien jeune joueur suisse de haut niveau que Federer a fréquenté pendant sa formation, auteur de cette interview parue dans 24 Heures et La Tribune de Genève.
“On savait avant l’opération que sa nature nécessiterait de longs mois de pause. Le premier check-up des médecins est très encourageant. J’ai donc commencé un long processus de rééducation dans lequel je mets tout mon cœur. La situation n’a rien à voir avec celle de 2016. Il faut être patient pour laisser le temps à mon genou de récupérer à 100%.
Deux types de soin en simultané
Le Suisse, âgé de quarante ans depuis le mois d’août, explique qu’il mène deux processus de guérison simultanés. Sur le plan sportif, Federer révèle une nouvelle « lésion au ménisque interne droit ». Il confirme ce faisant que le terme de « rechute », employé au moment de son forfait aux J.O. n’est pas usurpé. Ce ménisque a été « suturé ».
En parallèle, les médecins traitent le cartilage du genou de Federer, pour son confort et l’avenir de sa mobilité – son désir souvent répété de faire du ski avec ses enfants plus tard.
Je veux voir une dernière fois ce dont je suis capable comme joueur de tennis professionnel.
Roger Federer
Le Suisse refuse de donner un objectif exact pour sa reprise. « J’estime mon retour à la compétition pour l’été 2022. Mais les quatre ou cinq prochains mois vont être décisifs et on y verra beaucoup plus clair ce printemps. » Federer ne confond pas « retour sur les courts » et « retour au meilleur niveau ». C’est ce qui le rend pessimiste sur une participation à Wimbledon (27 juin – 10 juillet).
Le calendrier est annoncé est : retour sur un terrain de tennis en janvier, retour à des entraînements dignes de ce nom en mars et avril, préparation physique adaptée au haut niveau dans la foulée.
Le rêve d’une finale de Grand Chelem
L’objectif sportif annoncé est ressemble à celui qu’il avait formulé à Doha en 2021 avant son précédent retour, quand Federer avait dit son intuition que « l’histoire (n’était) pas finie ». « Je veux voir une dernière fois ce dont je suis capable comme joueur de tennis professionnel. » L’homme qui a quitté Wimbledon sur un 6-0 contre Hubert Hurkacz espère « dire au revoir à (sa) manière et sur un court de tennis ».
Cette manière peut-elle être proche d’un Sampras remportant l’US Open 2002 avant de ranger la raquette (à…31 ans ?), ou apporter une dernière contribution au record du nombre de Grands Chelems remportés (si Djokovic et Nadal ne l’ont pas distancés d’ici là) ? Federer a une lueur d’espoir mais n’en fait pas une maladie.
Soyons clairs, ma vie ne va pas s’écrouler si je ne rejoue plus une finale de Grand Chelem. Mais ce serait le rêve ultime d’y retourner.
Roger Federer
“Même si je sais pertinemment que la fin est proche, je veux essayer de jouer encore quelques gros matches. Ce ne sera pas facile mais on va essayer” dit-il. Il poursuit et conclut : « Est-ce que je reviendrai pour un petit tour ou pour quelque chose de plus grand? Personne ne le sait. Mais je me bats pour ça. Soyons clairs, ma vie ne va pas s’écrouler si je ne rejoue plus une finale de Grand Chelem. Mais ce serait le rêve ultime d’y retourner. Et en fait, j’y crois encore. Je crois à ce genre de miracles. J’en ai vécu. L’histoire du sport en écrit parfois. Je suis réaliste: il s’agirait d’un énorme miracle. Mais en sport, les miracles existent. »