Federer : “Mon jeu sans effort ? J’avais un peu de mal avec ça”
Le Suisse a pu avoir l’impression qu’on ne voyait pas son côté guerrier sur le court.
C’est devenu l’un des seuls moyens d’avoir de ses nouvelles. Roger Federer, retraité depuis bientôt deux ans, apparaît de temps à autres dans les médias pour y évoquer l’actualité de son sport et son actualité de retraité. Il n’est pas rare non plus de l’apercevoir sur certains tournois, comme à Wimbledon l’an passé, au cours de cérémonies organisées en son honneur.
L’ancien joueur suisse a accordé une longue interview à GQ ce jeudi pour y évoquer de nombreux sujets, comme sa vie de retraité paisible qui lui a permis d’arrêter de forcer sur son corps ou encore l’immense émotion qu’il a ressenti en regardant le documentaire qui sortira sur sa fin de carrière à la Laver Cup.
Considéré comme le joueur le plus élégant de l’histoire sur le circuit, ne laissant jamais l’impression de forcer, le natif de Bâle est revenu sur cette qualité qu’on lui a souvent donné. Cela ne lui a pas toujours plu.
Au début, c’était vraiment, vraiment difficile à accepter et vraiment complexe pour moi
Roger Federer
“Aujourd’hui, je le prends comme un grand compliment. Quand je jouais, j’avais un peu plus de mal avec ça parce que j’avais l’impression qu’on ne voyait pas le combattant et le gagnant que j’espérais être. Si vous n’êtes pas un battant, si vous ne pouvez pas faire d’efforts, vous ne pouvez pas réalisé ce que j’ai accompli sans effort. Je pense que ce n’est que lorsque vous avez travaillé incroyablement dur que vous pouvez donner l’impression que c’est sans effort”, a t-il expliqué.
“C’est pourquoi j’ai toujours eu du mal, surtout au début, à me dire : ‘Est‐ce qu’ils ne voient pas la passion que j’y mets ? Ne voient‐ils pas la passion, le combat et tout ce que j’ai investi ? Parce que quand je gagnais, c’était comme ‘Oh, c’est si facile’. Et quand je perdais, c’était comme : ‘J’aurais aimé qu’il tente un peu plus’.”
Avant d’avouer que c’était quelque chose qui l’avait gêné quand il était plus jeune : “Au début, c’était vraiment, vraiment difficile à accepter et vraiment complexe pour moi. C’était un peu un casse‐tête à l’époque. Et je pense que j’ai fini par me sentir à l’aise dans ma peau et je savais que je mettais tout en jeu. C’est pourquoi, lorsque je perdais un match, je pouvais littéralement, cinq minutes plus tard, me dire que le match était terminé et que ce n’était pas un problème. J’ai donné tout ce que j’avais, et on passe à autre chose.”