Fabian Marozsan, ce poil à gratter des Masters 1 000

Révélé l’an dernier à Rome par sa victoire sur Carlos Alcaraz, Fabian Marozsan (24 ans) jouera à Miami son deuxième quart de finale en Masters 1 000 en quatre participations. Nous l’avons rencontré après son succès face à Alex de Minaur.

Fabian Marozsan Miami 2024 sourire © Julien Nouet / Tennis Majors

Outre une certaine ressemblance physique avec le cycliste français Romain Bardet, Fabian Marozsan a une vrai particularité dans le sport qui est le sien : il est le joueur qui présente le meilleur pourcentage de victoires en Masters 1 000, du moins parmi ceux ayant disputé au moins dix matches dans cette catégorie de tournois créée en 1990. Avec 82,3%, il devance, excusez du peu, Rafael Nadal (82,2%) et Novak Djokovic (81,1%).

Des statistiques que le Hongrois a soignées à Miami où il s’est qualifié mardi pour son deuxième quart de finale en désormais quatre Masters 1 000 disputés, après Shanghai en fin de saison 2023. Ses deux autres expériences dans les épreuves Premium de l’ATP Tour ? Un huitième de finale à Rome l’année dernière, pour ses grands débuts, en causant une énorme sensation face à Carlos Alcaraz après être sorti des qualifications ; et un huitième de finale tout récent à Indian Wells, où il a été victime de la revanche de l’Espagnol.

Au passage, en Californie, Alcaraz a été le premier joueur du top 10 à battre Marozsan depuis le début de sa carrière. Ah oui, on ne vous l’avait pas encore dit mais c’est une autre spécificité du garçon : il adore affronter les gros poissons et compte désormais quatre victoires en cinq matches face à des joueurs du top 10, après avoir battu Holger Rune et Alex de Minaur sur sa route à Miami. Next : Alexander Zverev, jeudi, au Hard Rock Stadium.

Si vous m’aviez dit, en mars 2023, qu’un an plus tard j’aurais fait tout ça, je ne l’aurais pas cru. A l’epoque, je ne croyais plus en moi, je ne savais plus quoi faire.

Fabian Marozsan

“Si vous m’aviez dit, en mars 2023, qu’un an plus tard j’aurais fait tout ça, je ne l’aurais pas cru”, nous a-t-il confié à Miami dans la foulée de son succès contre de Minaur. “A l’époque, j’étais dans le dur mentalement. Pourtant, j’avais bien démarré le mois de mars en gagnant un Challenger en Turquie puis en enchaînant avec une demi-finale chez moi en Hongrie. Mais après ça, je m’étais mis à très mal jouer et à rentrer dans une spirale de défaites. Je ne croyais plus en moi, je ne savais plus quoi faire. Finalement, j’ai changé mon équipe et j’ai commencé à travailler avec mon entraîneur actuel (György Balàzs, NDLR). J’ai commencé à mieux m’entraîner, à mieux jouer et tout s’est déclenché d’un coup, à Rome. A partir de là, les choses se sont mises en place.”

Et comment, en effet : entrée dans le top 100 au mois de juin après un titre au Challenger de Pérouse, entrée dans le top 50 la semaine dernière après son huitième à Indian Wells et entre-temps un troisième tour atteint à l’Open d’Australie pour sa troisième expérience en Grand Chelem, preuve supplémentaire que le garçon a de la moelle et n’a surtout pas peur des grands rendez-vous. Quoi qu’il lui arrive désormais à Miami, il sera dans le top 40 lundi prochain. On appelle ça une progression exponentielle.

Une progression que le joueur, désormais numéro 1 hongrois devant Marton Fucsovics, accueille avec un mélange d’insouciance et d’incrédulité qui participent à son charme, et certainement aussi à sa dangerosité, en plus de la pureté de sa frappe de balle. Après avoir collé 1 et 1 en une heure à un Holger Rune certes malade au troisième tour, il disait ne pas avoir réalisé ce qui s’était passé. Ce qui ne l’a pas empêché de réussir brillamment le test toujours délicat de la confirmation contre Alexei Popyrin, avant donc d’enchaîner contre Alex de Minaur.

https://www.youtube.com/watch?v=pBBjTMMUR4I

“C’est ma première à Miami, je profite au maximum de chaque match et je suis heureux de pouvoir enchaîner ce type de victoires”, s’enthousiasme-t-il, heureux de ce cap soudainement passé, à 24 ans, après avoir passé les cinq premières années d’une carrière lancée dès 2017 à végéter sur le circuit Future, puis Challenger. “Vous savez, j’étais déjà très heureux de pouvoir évoluer sur le circuit Challenger, c’est une autre qualité de tournois par rapport aux Futures. Au final, je ne sais pas vraiment ce qui a “cliqué” pour moi. Sans doute le travail, une plus grande confiance en moi et mon excellente relation avec mon nouvel entraîneur. Il n’a pourtant pas changé mon tennis, juste poussé à m’investir à 100% dans tout ce que je fais, sur le court et hors du court. Disons qu’il a personnalisé davantage mon entraînement.”

Malgré ses statistiques favorables et son état d’esprit impeccable, Fabian Marozsan n’en sera pas pour autant favori de son quart de finale face à Alexander Zverev, qui n’a toujours pas perdu un set depuis le début de son tournoi à Miami. Mais il serait une erreur, désormais, de ne pas croire en ce Hongrois qui ne cesse de croître.

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