Djokovic : “Si je n’avais pas été Serbe, j’aurais été glorifié depuis des années sur le plan sportif, en particulier dans l’Occident”
Le Serbe compte désormais 24 titres du Grand Chelem, un record dans l’histoire du tennis à égalité avec l’Australienne Margaret Court.
Pour la plupart des gens, le débat est clos : Novak Djokovic est le GOAT du tennis. Grâce à sa victoire contre Daniil Medvedev en finale de l’US Open, le Serbe a remporté son 24e titre du Grand Chelem, soit deux de plus que Rafael Nadal (et quatre de plus que Roger Federer).
Dans l’histoire du tennis, la seule personne pouvant rivaliser avec le surnommé “Nole” est Margaret Court, 24 sacres en Majeur également. Mais l’Australienne en a remportés 13 avant le début de l’ère Open.
Pour certains, comme le compte Twitter ci-dessous, le Belgradois est même le plus grand sportif de tous les temps.
“Qui est le plus grand sportif de tous les temps ?” Voilà un débat qui pourrait animer les discussions de bistrot, accoudé au zinc. Evidemment, il est impossible de tomber d’accord sur une tel sujet. Comparer les monuments de différents sports et de différentes époques est presque sans intérêt.
Néanmoins, la question a été posée à Djokovic lors de la partie serbe de sa conférence de presse dans la foulée de son sacre new-yorkais. Pourrait-il être le plus grand de tous les temps, tous sports confondus ?
“Je vous laisse le soin de décider si je mérite ou non de faire partie de ce débat”, a-t-il répondu. “Mais une chose est sûre, si je n’avais pas été de Serbie, j’aurais été glorifié depuis des années sur le plan sportif, en particulier dans l’Occident.”
“Mais ça fait partie de mon parcours, et je suis reconnaissant et fier d’être Serbe – ça donne encore plus de valeur à mes accomplissements”, a-t-il ajouté.
Une histoire personnelle cruciale dans la réussite de Djokovic
Lors de son discours pendant la remise des trophées, Djokovic a répété ce qu’il avait déjà dit de nombreuses fois. Rappelant son passé, sa jeunesse, il a souligné à quel point c’était incroyable pour lui d’être devenu joueur professionnel, puis d’avoir battu le record de semaines passées en tant que numéro 1 mondial et d’avoir gagné 24 titres du Grand Chelem.
En répondant aux questions de la presse internationale, Djokovic a expliqué à quel point son histoire personnelle a rendu le fait d’atteindre ses rêves d’enfance – gagner Wimbledon et devenir numéro 1 mondial –, puis de les dépasser, encore plus extraordinaire.
“C’était déjà des ambitions extrêmement élevées pour quelqu’un issu d’une famille sans tradition tennistique, un petit garçon de Serbie, pays déchirée par la guerre, qui a connu l’embargo et les sanctions, qui pratiquait un sport très coûteux et presque inaccessible”, a-t-il rappelé.
Djokovic : “C’était extrêmement difficile, avec beaucoup d’obstacles et d’atrocités à affronter”
“Les chances étaient plutôt minces pour ma famille et moi, mais nous l’avons fait”, a-t-il continué. “Je dis ‘nous’, parce que je dois beaucoup à ma famille, à mes parents qui ont fait tellement de sacrifices pour que je sois là. Et ce n’est pas un cliché. Je le pense vraiment. Le chemin a été extrêmement difficile, ils ont dû faire face à beaucoup d’obstacles et d’atrocités quand vous y pensez. Et, dans ce contexte, soutenir votre enfant dans un sport aussi cher pourrait être la dernière chose dont vous vous souciez.”
“Il s’agissait plus d’apporter du pain sur la table, à ce moment-là”, a-t-il continué. “Donc, en repensant à tout le voyage, ça a été incroyable et nous pouvons tous être très fiers. L’éducation que j’ai eue, et les expériences traversées pendant mon enfance me permettent d’apprécier encore plus ce moment (la victoire à l’US Open), et tous les autres grands moments de ma carrière dans l’histoire du tennis.”