Djokovic : « Il y a deux écoles pour savoir quand arrêter sa carrière, voici la mienne… »
A l’issue d’une année où il a encore gagné trois tournois du Grand Chelem sur quatre, Novak Djokovic n’a eu aucune difficulté à se projeter dans le futur lors sa conférence de presse de rentrée au Rolex Paris Masters. « J’ai l’impression que mon corps est encore jeune » prévient le chasseur de records.
« J’aime mon job. » A celles et ceux qui s’étonnent ou s’émeuvent que sa faim de records soit en apparence sans fin, Novak Djokovic a entamé sa semaine au Rolex Paris Masters en confirmant qu’il se sentait toujours poussé par une perpétuelle quête de titres et de records, six semaines après avoir remporté son 24e tournoi du Grand Chelem à l’US Open, record absolu de l’ère Open hommes et femmes confondus.
« J’aime la compétition, c’est aussi simple que ça » a répondu le Serbe, qui a de très fortes chances de conserver sa première place mondiale devant Carlos Alcaraz à l’ATP, mais doit encore la verrouiller, sur un parquet où il a déjà triomphé six fois dans le passé (2009, 2013, 2014, 2015, 2019, 2021).
Le “luxe” de Djokovic : faire son planning à a main
« Chez les joueurs, il y a eu deux écoles, dans le passé, sur la meilleur façon de choisir son moment pour arrêter sa carrière, a développé Djokovic. Il y a ceux qui pensent qu’il faut partir au sommet. Il y a ceux qui pensent qu’il faut arrêter quand vous ne pouvez plus battre les jeunes joueurs pour gagner les plus grand tournois. Je suis plutôt de cette école. »
Les autres raisons de continuer – le plaisir, l’argent, l’absence de plan B – n’ont même pas effleuré ce compétiteur-né qu’est Djokovic. « J’ai le luxe, reconnaît-il, de pouvoir choisir les tournois qui me permettent de paramétrer ma saison autour des gros objectifs que je poursuis. »
Toujours gagner en Grand Chelem, rester numéro un mondial, finir l’année numéro un mondial, la Coupe Davis, les Jeux Olympiques 2024, car j’aime représenter mon pays.
Novak Djokovic
Ces gros objectifs, les voici : « Toujours gagner en Grand Chelem, rester numéro un mondial, finir l’année numéro un mondial, la Coupe Davis, les Jeux Olympiques 2024, car j’aime représenter mon pays. » Sollicité sur la phrase de Rafael Nadal selon laquelle il n’y avait « plus de débat » sur l’identité du meilleur joueur de l’histoire, Djokovic a concédé « être très fier » que son plus grand rival ait pu prononcer une phrase pareille, mais il insiste : c’est un sujet sur lequel il n’a pas de mot à avoir. « Ça me détournerait de mes objectifs. »
“Privilégié” (Djokovic)
« Je me suis sens toujours jeune dans mon corps, s’est recentré Djokovic, qui avait pourtant indiqué au cours de la saison sur terre qu’il ressentait pour la première fois le poids des ans. C’est un appui important pour moi. Je me sens privilégié d’en être là où j’en suis aujourd’hui dans ma carrière et dans l’histoire de notre sport. »
« Aussi longtemps que je ferai partie des prétendants aux grands titre, je n’arrêterai pas » a conclu Djokovic. « Sauf si mentalement, quelque chose de sérieux se passe et que je perds la motivation, mais ce n’est pas le cas. Je m’en excuse d’ailleurs après de ceux que ça ne satisfait pas » a-t-il souri en conclusion.
Au-delà des records qu’il détient déjà et est en capacité d’étendre, Djokovic jouera à Paris pour rester dans la course au nombre de tournois professionnels remportés en carrière. Il en est à 96, dépassé seulement par Roger Federer (103) et Jimmy Connors (109).
Shelton et Rune au menu ?
Pour ce faire, Djokovic, aperçu récemment en train de jouer au golf, d’assister à des matches de basket à Belgrade, se prépare depuis trois semaines. « J’ai profité de mon temps libre, indique celui qui n’a pas joué en compétition depuis le 15 septembre, en Coupe Davis contre Alejandro Davidovitch Fokina. Mais en trois semaines j’ai beaucoup joué et j’ai fait un gros travail physique pour m’assurer d’être prêt. Le tennis me manquait, c’est aussi simple que ça. »
Djokovic débutera son tournoi contre Miomir Kecmanovic ou Tomas Martin Etcheverry avec potentiellement des revanches très attendue en huitième de finale contre Ben Shelton (demi-finale de l’US Open) puis Holger Rune (finale perdue en 2022 au Rolex Paris Masters).