Djokovic à la télé serbe : ses 10 déclas qui le projettent jusqu’à Paris 2024 (au moins)
Dans une interview de grande envergure donnée à la télévision serbe RTS, Novak Djokovic a expliqué qu’il espérait jouer de nouveau l’Open d’Australie, et qu’il a reçu un message de Daniil Medvedev après la finale de Melbourne. Il est aussi revenu sur son extrême volonté de performer à Dubaï.
Jeudi soir, Novak Djokovic a donné une interview d’environ une heure à la chaîne du service public serbe, la Radio Television of Serbia. Un entretien plus éclairant sur son futur que l’interview de la veille, donnée à la BBC. Plus relaxé à l’évidence, en connexion directe avec ses compatriotes qui l’ont beaucoup soutenu en janvier, il a expliqué de pas regretter d’avoir posté sa photo sur Instagram, alors qu’il prenait son vol pour Melbourne. Il révélait alors avoir reçu une exemption de vaccination, provoquant une réaction politique puissante sans laquelle la suite n’aurait peut-être pas été la même.
Djokovic est également revenu sur les réactions des autres joueurs du circuit, et a admis avoir été égoïste en donnant une interview à L’Equipe tout en sachant qu’il avait contracté le Covid-19. Il explique aussi, une nouvelle fois, qu’il possède encore beaucoup d’années de tennis devant lui. Morceaux choisis.
Sur les événements en Australie : « Ça va être dur d’oublier, mais je veux revenir »
« Je me souviendrai toujours de toutes les magnifiques choses qui me sont arrivé à Melbourne. J’ai vécu de superbes moments, aussi bien professionnellement que personnellement. Malgré tout ce qui s’est passé, je garde une très bonne relation avec l’Australie. Mes résultats à Melbourne prouvent à quel point je me sens bien là-bas. »
« Je ne m’attendais vraiment pas à vivre tout cela. Ça va être dur d’oublier, mais je veux revenir en Australie et jouer à la Rod Laver Arena de nouveau. »
Sur la finale entre Nadal et Medvedev : « Peu importe qui l’emportait, j’étais perdant, pas vrai ? »
« Ça n’a pas été facile pour moi de regarder la finale. Je l’ai évidemment regardée en pointillés depuis la maison, même si je ne voulais pas. Ma femme et mon fils la regardaient, eux. Je n’ai pas vu tout le match. Nous avions à faire. Je n’avais pas de préférence. De toute façon, peu importe qui l’emportait, j’étais perdant, pas vrai (rires) ? Je ne voulais pas être émotionnellement impliqué. Je voulais être sur le court. »
Sur sa relation avec Medvedev : « Il m’a envoyé un message 45 minutes après la finale »
« Daniil est vraiment quelqu’un de bien. Nous avons une relation très respectueuse. Je pense qu’il a apprécié que je m’entraîne beaucoup avec lui. Je l’ai aussi aidé quand il était junior, en lui donnant quelques conseils et en répondant à certaines de ses questions. Nous étions aussi dans le même avion quand la Russie a joué la Coupe Davis en Serbie. Il a été très reconnaissant de tout cela. Notre relation continue de grandir. »
« Il m’a envoyé un message 45 minutes après la finale. Ça m’a surpris. Le contenu du message restera privé, mais c’était un message favorable, dans tous les sens du terme. C’est une personne très authentique. Il dit ce qu’il pense. Il n’est pas toujours politiquement correct, et certaines personnes n’apprécient pas cela. Je me retrouve en lui dans ce sens-là. »
Sur l’interview donnée à L’Equipe après avoir contracté le Covid : « J’étais positif après l’atterrissage de Franck (Ramella) à Belgrade »
« C’était une erreur. Je respecte le journaliste Franck (Ramella) qui a réalisé l’interview. Il est dans le tennis depuis plus longtemps que moi. Nous avons d’abord reporté l’interview, et j’ai ensuite appris que j’étais positif après son atterrissage à Belgrade. J’ai porté mon masque durant toute l’interview, et j’ai gardé mes distances. J’ai enlevé mon masque pour la séance de photographie, mais Franck et le photographe étaient tous les deux à plusieurs mètres de moi. J’admets que c’était un acte égoïste. C’était une erreur, je la prends pour moi. Je comprends que tout le monde ne va pas me pardonner, et je comprends les critiques. »
Sur son post Instagram avant de s’envoler pour l’Australie : « Je voulais être transparent, je ne le regrette pas »
« J’apprécie l’honnêteté. J’ai grandi avec cela. Depuis deux ou trois mois, tous les médias voulaient savoir si j’allais jouer. En accord avec mes valeurs profondes, je voulais être transparent. Je ne le regrette pas. Je ne sais pas si les choses auraient été différentes si je n’avais pas posté cette photo. Je n’aurais jamais pensé devoir dévoiler mon dossier médical pour pouvoir jouer au tennis. »
Sur ses chances s’il avait joué à Melbourne : « Sans manquer de respect à Rafael Nadal… »
« Rien n’est garanti dans la vie, mais compte tenu de tous les paramètres, j’avais mes chances en Australie cette année. J’ai l’impression d’être dans mon jardin à la Rod Laver Arena. Sans manquer de respect à Rafael Nadal, qui a gagné, ni à tous les autres joueurs, je ne dirais pas que j’aurais remporté le tournoi, mais j’avais une bonne chance. »
Sur la réactions des autres joueurs : « Merci Kyrgios, merci Cornet »
« Je respecte tous les joueurs, et je comprends aussi bien ceux qui n’ont pas voulu parler, que ceux qui m’ont critiqué sur la manière dont je suis entré sur le sol australien. J’espère juste qu’ils ont écouté ma version de l’histoire. Se positionner n’était pas facile. Il y avait tellement d’intérêt pour toute cette « saga », ils voulaient naturellement qu’on parle plus d’eux et du tournoi. »
« Nick Kyrgios m’a agréablement surpris. Je le remercie, lui, et tout ceux qui ont pris position en ma faveur. Alizé Cornet par exemple. J’ai reçu beaucoup de messages en privé de certains joueurs. Ils ne voulaient pas parler publiquement. Je le comprends, la situation était compliquée. »
Sur le fait d’être appelé « Novax » : « J’ai été appelé de nombreuses façons différentes »
« J’ai eu de nombreux surnoms dans ma carrière. Ce n’est pas juste en ce moment. Il y en a toujours qui vous soutiennent, et d’autres non. C’est tout ce que je peux dire. »
Sur la vaccination : « Si quelque chose change de 0,5% dans mon corps, je le sens »
« En tant qu’athlète de haut niveau, je veux vérifier par trois fois tout ce qui entre dans mon corps. Si quelque chose change de 0,5% dans mon corps, je le sens. Je suis juste prudent avant de prendre n’importe quelle décision. Je prends mon temps et je garde mon esprit ouvert. Je vivrai en acceptant les conséquences. »
« Chacun doit pouvoir faire ses propres choix, de manière autonome, sur le plan sanitaire. Je n’aime pas qu’on me colle une étiquette, où être associé à certaines initiatives ou mouvements. Je n’ai jamais annoncé les soutenir. J’ai toujours essayé de respecter les choix de chacun. J’espère que les gens pourront respecter les miens, aussi. »
Sur le futur, et la possibilité de manquer certains tournois majeurs : « J’espère être à Paris en 2024 »
« J’ai décidé de m’appuyer sur ce que j’ai déjà réalisé et j’en suis reconnaissant. Je ne sais pas ce que le futur me réserve. J’espère le meilleur. Je pense qu’il me reste encore du temps. Tout ce qu’il s’est passé va impacter mon retour à Dubaï. Je vais tenter de canaliser tout cette énergie, pour la transformer en carburant mental et physique. C’est un surplus de motivation, de manière évidente. »
« Une médaille olympique, surtout en or, reste un objectif très spécial. Malheureusement, je n’ai pas pu défendre mes chances pour l’or dans le passé. J’espère être à Paris en 2024. J’ai visionné mon match contre (Alexander) Zverev à Tokyo, en essayant de comprendre ce qu’il ne s’était pas bien passé. J’ai joué superbement jusqu’à un certain point. Je crois que j’ai saturé, aussi bien mentalement que physiquement. »