Cazaux, à Montpellier pour le tournoi d’après : “J’ai hâte de voir ce que ça va donner”
Après son Open d’Australie plein de promesses, le Tricolore de 21 ans entre en lice à Montpellier, sa ville natale.
Il a été propulsé dans le grand bain, celui tout chaud des cent meilleurs joueurs du monde. Arthur Cazaux ne s’y était peut-être pas préparé aussi vite mais son parcours à l’Open d’Australie l’a vite rappelé à ses ambitions d’antan, celles qui avaient été ralenties par d’innombrables blessures. À Melbourne, le jeune tricolore de 21 ans a grillé les étapes à la vitesse de l’éclair : première victoire et premier huitième de finale en Grand Chelem, premier succès face à un top 10…
Grâce à ces succès, Cazaux a fait une entrée fracassante dans le top 100 avec une 83e place mondiale, meilleur classement de sa carrière qu’il compte évidemment améliorer le plus vite possible. En Australie, le protégé de Stéphane Huet assurait avoir la tête sur les épaules, rester celui qu’il avait toujours été et surtout ne pas se voir trop beau après son triomphe face à Holger Rune, joueur qu’il avait maîtrisé plusieurs fois quand ils étaient encore dans le petit bain des juniors. Son retour en France allait être scruté.
Ironie du calendrier, le tournoi d’après, le plus dur de tous après les promesses, a lieu à Montpellier, dans la ville natale d’Arthur Cazaux, là où sont toutes ses attaches, selon ses propres mots. En conférence de presse avant le début du tournoi (29 janvier – 4 février), difficile de passer à côté : son sourire n’a pas disparu. Même si ses premières interactions, à son retour avec un autre statut, l’ont un peu surpris.
“Il y avait beaucoup de personnes qui venaient me voir, qui me félicitaient, qui me disaient merci. Je ne comprenais pas. Ils me remerciaient pour les émotions. Ça fait super plaisir de voir que j’ai pu en transmettre” reconnaissait le principal intéressé. Avec Adrian Mannarino et Océane Dodin, aussi qualifiés en huitièmes de finale à Melbourne, ils ont fait vibrer le public français.
Un nouvelle image à DIGÉRER
Maintenant, il va falloir passer au-dessus de cette attente qui peut vite se transformer en pression maladive. Arthur Cazaux a l’air d’avoir été sensibilisé à ce piège, surtout quand un journaliste lui demande s’il ne va pas être considéré comme une tête de série à l’Open Sud de France.
Je n’ai pas l’habitude, tout le monde vient me voir, me pose plein de questions
Arthur Cazaux
“Ce n’est pas parce que j’ai fait un gros tournoi où j’ai battu trois gros joueurs, surtout Rune, que cela va changer. Je suis qui je suis. Je ne suis que 80e mondial. C’est sûr, les médias s’enflammaient beaucoup mais c’est chaque fois comme ça en France. Je reste le même et je sais que j’ai encore beaucoup à prouver. Le plus dur reste à venir. Le chemin est tellement long, donc on ne va pas s’enflammer” temporise t-il.
Cazaux enchaîne les sollicitations depuis qu’il est revenu en France : invitation pour une interview sur France 3, coup d’envoi fictif donné lors de la rencontre de Ligue 1 entre Montpellier et Lille (NDLR : c’est un grand fan du MHSC)… Il sait qu’il ne devra pas trop s’épuiser dans tout ce qu’il se passe à côté du court.
“Il va falloir gérer tout ça, ne pas perdre trop d’énergie. Ça peut être une approche différente de d’habitude. Je n’ai pas l’habitude, tout le monde vient me voir, me pose plein de questions, donc là dessus, ça va changer. Mais franchement je le prends bien, c’est quand même un bon signe”, rassure t-il.
Objectif top 50 à la fin de la saison
Pour la première fois dans le tableau final d’un tournoi ATP grâce à son classement, Arthur Cazaux pourrait retrouver Holger Rune, tête de série numéro une. Le Montpelliérain est persuadé qu’il sera attendu plus que jamais et il a hâte d’en découdre.
“Je sais que j’ai les capacités de battre n’importe quel joueur. Ça va être dur de gagner le tournoi, d’aller au bout. Mais je suis prêt mentalement et physiquement. J’ai acquis de la confiance avec mon beau mois de janvier. J’ai hâte de voir ce que ça va donner ici”
L’Open Sud de France sera surtout la première étape d’un long processus, celui d’une saison, espérons pour Cazaux, sans blessure. La première étape d’une première saison parmi les meilleurs joueurs du monde. Avec un objectif en termes de classement à la conclusion.
“Pendant la pré-saison, j’ai bien bossé avec mon équipe, on s’était fixé l’objectif d’être top 50 à la fin de l’année. C’est un gros objectif mais je pense que j’en suis capable, je mets tous les moyens de mon côté pour essayer d’y arriver. Pour l’instant je joue bien, j’ai eu des bons résultats, j’espère continuer sur cette lancée là et on verra bien ce que l’avenir et ce que l’année me réservent.” En attendant, Arthur Cazaux devra s’attarder sur ce que lui réserve son premier adversaire à Montpellier : ce sera l’Allemand Maximilian Marterer, 92e joueur mondial.