Phénomène confirmé : à 18 ans, Fonseca ouvre son palmarès !
Les Brésilien s’est imposé 6-4, 7-6¹ contre Francisco Cerúndolo en finale de l’ATP 250 de Buenos Aires, dimanche.
Un chercheur d’or peut avoir dû mal à dénicher des pépites. Dans le tennis, ces dernières années, certaines ont été faciles à repérer tant elles ont brillé par leurs jeux. Après Carlos Alcaraz et Jannik Sinner, un autre phénomène s’est fait de plus en plus remarquer depuis la saison passée : João Fonseca. Ce dimanche, sur l’ocre de l’ATP 250 de Buenos Aires, le Brésilien a confirmé son statut.
À 18 ans, le natif de Rio de Janeiro s’est imposé 6-4, 7-6¹ en finale contre un Francisco Cerúndolo, notamment tombeur d’Alexander Zverev en quarts, vigoureusement poussé par le public de sa ville natale. Son premier titre sur le circuit principal, alors qu’il ne disputait que son neuvième tournoi à cet échelon. 99e mondial a l’entame du tournoi, il est assuré de grimper au 68e rang lundi, jour de l’actualisation du classement ATP.
je veux être numéro 1, gagner des titres du Grand Chelem, mais mon rêve est simplement de jouer au tennis.
« La semaine a été incroyable », a-t-il déclaré, très ému, lors de l’interview sur le court précédant la cérémonie de remise des trophées. « Même si c’était en Argentine, il y avait pas mal de fans Brésiliens pour m’encourager, c’était extraordinaire. Je vis un moment hors du commun. »
« Je veux remercier ma famille, mes amis, mes sponsors, tous ceux qui m’ont aidé à atteindre mon rêve : jouer au tennis », a ajouté le champion du monde junior 2023. « Évidemment, je veux être numéro 1, gagner des titres du Grand Chelem, mais mon rêve est simplement de jouer au tennis. Et je suis en train de vivre mon rêve. »
Fonseca avait sauvé deux balles de match en quarts de finale
Après un premier tour en deux sets face à Tomás Martín Etcheverry, Fonseca avait eu besoin de trois rounds pour envoyer au tapis Federico Coria, Mariano Navone et Laslo Djere. En mettant la gomme pour effacer deux balles de match contre Navone, et en devant faire appel au soigneur face à Djere. De quoi craindre de le voir au bout du rouleau au moment de défier l’aîné des frangins Cerúndolo, qui se sont affrontés cette semaine ; mais non.
Au contraire, le protégé de Guillherme Teixeira a été le rouleau. Compresseur. Avec son bras animé par la foudre, il a fait tomber une tempête de gifles phénoménales sur son adversaire. Résultat, il a globalement mis le 28e de la hiérarchie planétaire – pourtant du genre à vouloir prendre le jeu à son compte – sur la défensive, le laissant souvent impuissant, contraint de subir.
Fonseca a fait tomber la foudre sur Cerúndolo
Un ton au-dessus avec son coup droit puissant et bourré de lift ainsi que son service kické nécessitant un escabeau pour relancer – des qualités parfaites pour la terre battue –, Fonseca a fait étalage de toute sa palette complète. Il a aussi peint le court avec des revers percutants, quelques amorties, et des services-volées, comme celui réalisé à 6-4, 3-2 pour écarter une balle de débreak. Le défi, pour lui, a été de gérer ses émotions au moment de conclure.
Avant d’aller enlacer le trophée, il a servi deux fois pour le gain du match : à 6-4, 5-4 et 6-4, 6-5. S’il est resté fidèle à ses principes – « lors des points importants, je veux lâcher mes coups, prendre mon destin en mains », a-t-il plusieurs fois expliqué, pour reprendre la philosophie « alcarazienne » –, il n’a pas connu la réussite. Mais il n’a pas flanché pour autant. Continuant dans cette voie, ne laissant pas son cerveau se faire bouffer par le stress au point de gangréner son bras, il a réussi un tie-break épastrouillant pour s’éviter un troisième set qui aurait pu peser dans ses gambettes.
Septième plus jeune champion depuis la création de l’ATP Tour
Il est ainsi devenu le septième plus jeune joueur sacré en simple sur le circuit principal depuis la création de l’ATP Tour en 1990, comme l’a souligné Jeu, Set et Maths. Derrière Lleyton Hewitt, Andreï Medvedev, Kei Nishikori, Rafael Nadal, Carlos Alcaraz et Michael Chang (qui avait en plus gagné Roland-Garros à 17 ans, en 1989). Six d’entre eux ont triomphé en Grand Chelem, les deux autres, Nishikori et Medvedev, ayant joué une finale chacun.
De quoi envisager, à force de travail pour être polie et taillée au point de devenir bijou, une carrière dorée pour la pépite João Fonseca.