Spectacle, rires, ambiance : Djokovic et Kyrgios débutent la saison 2025 avec une victoire en double
Le Serbe et l’Australien ont passé le premier tour de l’ATP 250 de Brisbane, face à la paire Mies/Erler.
Novak Djokovic et Nick Kyrgios, lors d’une exhibition avant le début de l’Open d’Australie 2023 (AI / Reuters / Panoramic)
Ils ne feront pas qu’un tour de manège. Attraction principale de l’ATP 250 de Brisbane, où ils sont également engagés en simple, Novak Djokovic et Nick Kyrgios ont réussi leur entrée en lice dans le tableau de double ce lundi. Le duo serbo-australien s’est imposé au super tie-break – 6-4, 6-7⁴, 10-6 – contre la paire formée par Alexander Erler et Andreas Mies, respectivement 42e et 61e au classement mondial de la spécialité.
« C’était incroyable, merci à tous d’êtres venus, l’ambiance était géniale », a déclaré Djokovic lors de l’interview sur le court. « Nick a dit que ça devrait un plaisir pour moi de jouer avec lui, ça a été le cas (sourire). Je n’ai pas joué beaucoup de doubles dans ma vie, surtout ces dernières années, donc j’ai écouté tout ce qu’il m’a dit. »
Lors des changements de côté, caméras et microphones ont capté l’auto-proclamé « king », vainqueur de l’Open d’Australie 2022 en double avec le compère Thanasi Kokkinakis, donner ses indications tactiques au surnommé « Nole ». Au point qu’il lui a été demandé, une fois la victoire en poche, s’il avait été le capitaine de l’équipe.
J’ai été surpris qu’il (Novak Djokovic) doute de lui-même par moments. Je me suis dit : ‘Tu es le meilleur de tous les temps, vas-y, fais ce que tu veux !’
« Pas du tout », a répondu l’homme à la casquette à l’envers. « J’ai été surpris qu’il (Novak Djokovic) doute de lui-même par moments. Je me suis dit : ‘Tu es le meilleur de tous les temps, vas-y, fais ce que tu veux !’ J’ai regardé les fans, ce beau stade plein, j’ai profité de l’énergie en étant heureux d’être là. La blessure a été une véritable épreuve pour moi. Je ne sais pas combien de tournées australiennes il me reste, je ne prends rien pour acquis. »
Opéré d’un kyste au ménisque gauche un peu plus de deux en arrière, puis d’une rupture d’un ligament du poignet droit datant de 18 mois, Kyrgios n’avait quasiment plus joué en compétition officielle depuis octobre 2022. Seulement un match, perdu contre Wu Yibing sur le gazon de Stuttgart en juin 2023. Aux côté d’un Djokovic qui avait quant à lui stoppé sa saison 2024 après sa défaite contre Jannik Sinner en finale à Shanghai fin novembre, le natif de Canberra est apparu en forme.
Semblant étoffé physiquement, quelques kilogrammes de muscles supplémentaires, le joueur de 29 ans a montré n’avoir rien perdu de sa facilité à faire parler la poudre au service. Tout au long du match, l’Australien et le Serbe n’ont pas concédé la moindre balle de break – même pas au point décisif à 40-40 –, en ne lâchant que dix échanges sur leurs engagements (48 gagnés sur 53 disputés en première balle, soit 91 % ; 9 points gagnés sur 14 en seconde balle, soit 64 %).
Djokovic et Kyrgios ont allié spectacle et efficacité
En fin d’acte initial, les deux hommes ont su hausser leur niveau tout en poussant le public à applaudir, hurler jusqu’à s’arracher mains et cordes vocales. À 5-4, 30-0 sur le service d’Erler, Djokovic a placé un revers slicé entre le poteau du filet et la chaise d’arbitre. De quoi transformer le stade en chaudron, et continuer à le chauffer avec un excellent retour dans le pieds, puis un lob de coup droit difficile, en reculant, pour se procurer une balle de set. Une occasion saisie par Kyrgios, qui a bouclé l’affaire avec un passing long de ligne, pas tout à fait centré, qui s’est transformé en « banana shot ».
« J’étais en positions parfaite (pour faire passer la balle à côté du filet) après la volée croisée de Mies », a expliqué Djokovic, dont le nouveau coach, Andy Murray, n’était pas présent dans les tribunes. « On a gagné le point, l’ambiance est montée, puis on a remonté dans ce jeu pour gagner le set. On a essayé de se mettre les fans dans la poche pour bénéficier de leur énergie. »
Dans la deuxième manche, un ton au-dessus de leurs adversaires, la doublette star du tournoi s’est procurée trois occasions de break. Une à 6-4, 1-0, 40-40 (point décisif) sur l’engagement d’Erler, deux à 6-4, 2-1, 30-40 sur celui de Mies. En vain. Mais pas de quoi perdre l’envie de divertir la foule. À 6-4, 3-3, Kyrgios a réussi un frontal tweener qui a permis de faire passer le score à 40-0, puis il a enchaîné avec une feinte de service à la cuillère qui provoquant l’hilarité des gradins.
Out of this world 🤯@DjokerNole goes around the net in Brisbane #BrisbaneInternational pic.twitter.com/NxLSkRlqHR
— Tennis TV (@TennisTV) December 30, 2024
Le meilleur moment de cette interview : ‘j’essaie d’être professionnel.’
« Tout le monde voulait que je fasse un service à la cuillère, mais j’essaie d’être professionnel », a-t-il souri après la victoire. Une phrase sur laquelle son acolyte belgradois s’est appuyé pour le taquiner : « Le meilleur moment de cette interview : ‘J’essaie d’être professionnel.’ J’adore, j’adore (rires) ! »
Bien que battu lors du jeu décisif – en cédant le mini-break à 3-1 suite à un service-volée de Kyrgios qui a été pris par un passing dans les chaussettes –, les favoris ont ensuite mené le super tie-break d’une main de maître. Remportant tous les points sur leurs engagements et un sur celui de leurs opposants – à 3-2 –, ils se sont détachés pour mener 5-2, puis 9-6. Avant de conclure sur leur troisième et dernière opportunité, grâce à un ace de Kyrgios, pour célébrer avec un chest bump digne des frères Bryan.
Au deuxième tour, Nick Kyrgios et Novak Djokovic sont programmés mercredi, face à Nikola Mektić et Michael Venus, têtes de série numéro 1. Avant cette échéance, l’Australien et le Serbe doivent débuter leurs aventures en simple mardi, respectivement face à Giovanni Mpetshi Perricard et Rinky Hijikata.
