Paire s’est excusé pour son attitude à Buenos Aires, le Comite d’éthique de la FFT ne le sanctionne pas
Benoît Paire, dont le comportement avait conduit le Comité d’éthique de la FFT à s’auto-saisir, n’a pas été sanctionné pour son attitude à Buenos Aires. Le Français a envoyé un courriel d’excuses pour s’expliquer.
Une amende de l’ATP (5 500 euros, sur un prize-money de 8 300 euros), et c’est tout. Benoît Paire a échappé à une nouvelle sanction de la part du Comité d’éthique de la Fédération française de tennis. Ce dernier s’était “pour la première fois saisi d’office”, en raison du comportement du Français au deuxième tour du tournoi de Buenos Aires, face à Francisco Cerundolo. Il avait craché sur une marque litigieuse, suite à un désaccord avec l’arbitre, avait lâché les derniers jeux (deux doubles fautes volontaires pour terminer la rencontre) et avait publié un doigt d’honneur sur Twitter en réponse aux critiques.
Dans son avis en date du vendredi 12 mars 2021, “le Comité d’éthique estime que les comportements relevés s’inscrivent en contradiction avec les valeurs du tennis rappelées dans la Charte d’éthique de la FFT (respect du jeu, des lieux et des équipements, des règles, de soi-même, des autres, des institutions […] et de son pays ; fair-play ; maîtrise de soi).”
“Le Comité note de surcroît que les joueurs de haut niveau, loin d’avoir un statut, une renommée ou des revenus qui les dispenseraient de respecter les valeurs du tennis ont au contraire des responsabilités particulières dans la promotion de ces valeurs, notamment à l’égard des jeunes. Le Comité d’éthique appelle ainsi solennellement M. Benoît Paire à se conformer à tout moment aux valeurs du tennis et à adopter à l’avenir une attitude davantage compatible avec la maîtrise de soi et l’exemplarité attendue d’un joueur de son niveau.”
Paire en pleine déprime à Santiago
Mais Paire, tombé à la 31e place mondiale, a fait amende honorable dans un mail adressé au Comité d’éthique, comme c’est précisé dans l’avis complet, rendu public sur le site officiel de la FFT.
“Invité par le Comité à lui transmettre ses observations sur la compatibilité de son comportement avec la Charte d’éthique de la FFT (notamment ses principes 1.1 et 2.2), M. Paire a transmis au Comité un courriel dans lequel il présente des excuses, reconnaît que son comportement n’a pas toujours été en adéquation avec la Charte d’éthique, fait part de sa volonté de s’améliorer et invoque la crise sanitaire liée à la Covid-19, à l’origine d’une fatigue mentale et d’un manque d’entrainement expliquant un état de nervosité et de tension.”
Un constat qui colle à l’attitude et aux mots de l’Avignonnais (31 ans) pendant son match contre Holger Rune la semaine passée à Santiago.
“Je ne prends aucun plaisir, j’ai juste envie de me barrer. Ce n’est pas grave, c’est la vie. J’en ai vraiment rien à cirer”, avait-il lâché, à 6-2, 2-2.
“Tu ne vois pas que je n’ai plus envie là ?”, avait-il ajouté à 6-2, 5-3, en se tournant vers ses proches. “Après ce match, je vais rentrer à la maison. Je ne peux pas. Tu ne comprends pas en fait.”
Paire engagé à Acapulco
Le Comite d’éthique de la FFT ne souhaite pas tirer sur l’ambulance et enfoncer un joueur visiblement mal à l’aise sur le circuit.
“Le Comité prend note, toutefois, de la démarche positive de M.Paire, qui a présenté des excuses dans le courriel adressé au Comité d’éthique et a confirmé ‘travailler dur pour [s]e canaliser, devenir meilleur et apprendre de [s]es échecs’. Dans ces conditions, le Comité juge opportun de ne pas saisir la commission disciplinaire compétente des comportements de M.Paire et considère à ce stade que le constat formel et public de ses manquements à la Charte d’éthique dans le présent avis constitue une mesure suffisante.”
Paire n’est toutefois pas rentré chez lui après sa défaite à Santiago. Il est engagé au tournoi d’Acapulco, où il doit affronter Stefanos Tsitsipas au premier tour ce mardi. Dans la foulée, il devrait participer au Masters 1000 de Miami, avant de rentrer en Europe pour la tournée sur terre battue. Avec l’espoir d’y retrouver le plaisir perdu en Amérique du Sud.