Loin du compte, Nadal voit son 93e titre lui passer au-dessus de la tête
Rafael Nadal s’est incliné 6-3, 6-2 contre Nuno Borges en finale de l’ATP 250 de Båstad, dimanche.
Il a beau peser 92 titres en simple sur le circuit principal, Rafael Nadal n’a pas fait le poids. Dimanche, sur la terre battue de Båstad, face à un Nuno Borges qui disputait sa première finale ATP, le monument espagnol s’est incliné 6-3, 6-2 en 1h27. En partie parce que ses cannes de 38 ans étaient visiblement trop lourdes.
Après s’être bagarré pendant 4h vendredi contre Mariano Navone, puis durant 2h12 samedi face à Duje Ajduković, Nadal a manqué de jus pour pouvoir imprégner un lift suffisamment lourd et long. Résultat, Borges, frappes fluides, relâchées, s’est régulièrement régalé en jouant un tennis agressif, et en sachant bonifier les erreurs adverses.
“Tout d’abord, félicitations à Nuno”, a déclaré le Majorquin lors de la remise des prix. “Tu as super bien joué toute la semaine. Tu mérites le titre plus que n’importe qui d’autre. Profite de ce moment. Gagner son premier titre, c’est spécial. Je te souhaite le meilleur pour le reste de la saison.”
Une défaite, mais des certitudes retrouvées pour Nadal
S’il a été loin du compte au moment de gravir la dernière marche, le gaucher des Baléares a tout de même pu se réjouir de l’escalier gravi. Venu pour préparer les Jeux olympiques, il a aligné quatre victoires de suite pour la première fois depuis Wimbledon 2022 – où il avait déclaré forfait avant sa demi-finale contre Nick Kyrgios – et a atteint sa première finale depuis son titre à Roland-Garros cette même année.
Surtout, il a retrouvé des certitudes physiques et une confiance en la capacité de son corps à pendant plusieurs heures à haute intensité. Puis à enchaîner le lendemain avec un nouveau succès, en ayant passé plus de 6h sur le court en moins de 24h.
“Je me suis vraiment amusé cette semaine”, a-t-il affirmé. “J’ai joué de bons matchs, longs. Aujourd’hui, ça n’a pas été mon meilleur jour, mais tout le mérite revient à Nuno. Il a très, très bien joué et m’a rendu les choses trop difficiles.”
Je me suis vraiment amusé cette semaine.
Rafael Nadal
Comme lors des deux tours précédents, le gros point négatif a été le service pour l’homme aux 22 titres du Grand Chelem. Agressé sur sa deuxième balle, il a été breaké huit fois contre Navone, cinq fois face à Ajduković, et de nouveau cinq fois par Borges.
Blessé aux abdominaux après son retour de Brisbane en début de saison, le surnommé “Rafa” s’est montré encore loin d’avoir retrouvé la plénitude de son engagement. Bien que ce coup n’a jamais été son atout maître, il lui permettait tout de même de s’offrir quelques points gratuits, qui n’ont été que trop rares en Suède, et plus globalement depuis sa reprise à Barcelone en avril.
Borges, quant à lui,sS’il a semblé tendu, par moments, en début de match, en faisant quelques offrandes qui ont permis au Transpyrénéen de débreaker à 2-0 et 3-1, a su gérer ses émotions. Et le poids de l’histoire. En plus d’être devenu le cinquième joueur – après Roger Federer (deux fois), Novak Djokovic (quatre fois), Horacio Zeballos et Andy Murray – à battre la légende Nadal en finale sur terre battue (63 titres en 72 finales sur ocre), il a marqué le tennis portugais.
Borges, deuxième joueur de l’histoire du portugal vainqueur d’un titre sur le circuit principal
Après João Sousa, quatre trophées entre 2013 et 2022, Nuno Borges est devenu la deuxième personne de l’histoire de son pays – hommes et femmes confondus – à remporter un titre sur le circuit principal en simple.
“Je ne touche plus terre, c’est un rêve qui devient réalité”, a-t-il déclaré, trophée entre les mains. “Je n’aurais jamais pu imaginer jouer contre Rafa devant un stade plein, sur terre battue. Je veux féliciter Rafa. Je lui ai dit que ce n’était pas son meilleur match aujourd’hui, j’en suis conscient. Mais tout le monde aime te voir en compétition. Les gens te suivent. Tu es une grande source d’inspiration. Surtout pour les joueurs, qui t’admirent après tout ce que tu as accompli.”
Assuré d’atteindre le 42e rang mondial lundi, son meilleur classement, à 14 unités de l’apogée portugaise atteinte par Sousa en 2016, Borges peut lui aussi être fier de ce qu’il est en train d’accomplir. À l’échelle de sa patrie, il pèse déjà très lourd.