Le colosse Mpetshi Perricard fait plier Shelton pour soulever son deuxième trophée ATP, le plus beau

Le Français s’est imposé 6-4, 7-6⁴ face à l’Américain en finale de l’ATP 500 de Bâle.

Giovanni Mpetshi Perricard, Bâle 2024 Giovanni Mpetshi Perricard, vainqueur àBâle en 2024 (© Georgios Kefalas /AP /SIPA)
Swiss Indoors Basel •Finale • completed
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“Tu as failli me tuer sur une de tes premières balles“. Par cette hyperbole lâchée lors de la remises des prix, Ben Shelton, a imagé à merveille la surpuissance de toutes les “hyper balls” que Giovanni Mpetshi Perricard a fait pétarader ce dimanche. Et pas seulement au service. Mais, vainqueur 6-4, 7-6⁴ en finale de l’ATP 500 de Bâle, le Français a toutefois était plus proche d’une personne qui préserve la vie. Tel un as du bistouris, il a mené une opération chirurgicale.

Tout au long de ce duel de canonniers capables d’enclencher des services à plus de 240 km/h, le colosse de 2,03 m, ajoutant variation des effets et des directions à la dynamite de ses engagements, n’a pas concédé la moindre balle de break. Et, agressif dès que possible au retour, il a su sauter sur ses rares occasions. Avec réussite, face à un opposant contre lequel il s’était déjà imposé au Queen’s pour signer la meilleure perf’ de sa carrière. Un record personnel égalé samedi, en battant Holger Rune, également 14e mondial.

À 1-1, Mpetshi Perricard s’est procuré deux de ses trois balles de break du jour. S’il n’a pu renvoyer une amortie sur la première, il a converti la seconde en glissant un passing de revers plongeant que son adversaire n’est pas parvenu à redresser. S’il n’a pas transformé sa troisième opportunité – bien sauvée par le tombeur d’Arthur Fils à 6-3, 2-2, 30-40 – le Tricolore de 21 ans n’a pas tremblé pour faire fructifier une offrande dans le jeu décisif.

Mpetshi Perricard n’a pas perdu une seule fois son service cette semaine

À quatre points partout, il a bénéficié d’une volée “facile” totalement décentrée de la part du gaucher de 22 printemps pour faire le mini-break. Dans la foulée, il a terminé en patron. Sur deux aces, évidemment. Ses 21e et 22e de la rencontre. Pour seulement deux double fautes ; de quoi épastrouiller alors qu’il a pris l’habitude d’envoyer aussi de véritable bûches avec son second service.

Il a ainsi signé une semaine immaculée : aucun jeu de service perdu. En prenant, outre Shelton et Rune, James Duckworth, Félix Auger-Aliassimele double tenant du titre -, et Denis Shapovalov pour des sacs de frappe. Avec un total de 109 aces, une vitesse moyenne de 225 km/h en première balle et 208 km/h en seconde. À titre de comparaison, Shelton, dont le bras est l’un de ceux les plus animés par la foudre sur le circuit, a servi en moyenne à 193 km/h… en première balle !

“Félcitations, Ben, c’est incroyable de jouer contre toi”, a déclaré “GMP” une fois le trophée en poche. “Tu fais du super boulot avec ton équipe et ton père (qui est aussi son coach, Bryan Shelton, ancien 55e mondial). Je voudrais remercier mon coach (Emmanuel Planque), qui est déjà parti (rires), mon amie, et ma famille qui regarde à la tv. Merci aussi aux juges de lignes et ramasseurs, qui ont été courageux parce que prendre des premières (balles) à 240 km/h, ça peut faire mal. C’était une semaine fantastique, à l’année prochaine !”

Tu étais un peu au-delà du top 200 en début d’année, et te voilà proche du top 30 dix mois après. Tu peux être fier de ça.

Ben Shelton, à Giovanni Mpetshi Perricard

“Félicitations à toi, Giovanni”, s’était quant à lui exprimé Shelton un peu plus tôt, honneur au vaincu. “En plus du service, tu as tellement progressé dans plein d’autres domaines. Tu es un jeune talent en pleine ascension. Tu étais un peu au-delà du top 200 en début d’année, et te voilà proche du top 30 dix mois après. Tu peux être fier de ça.”

50e mondial cette semaine, Mpetshi Perricard est devenu le champion le moins bien classé de l’histoire à Bâle, depuis que le tournoi est devenu ATP en 1975. 205e en janvier, il s’est assuré d’atteindre le 31 rang lundi. Une ascension fulgurante en 2024, marquée par ses deuxième, troisième et quatrième titre en Challenger, avant de triompher à l’échelon au-dessus, en mai, sur la terre battue de l’ATP 250 Lyon, sa ville natale. Dès sa première finale. Avant d’enchaîner avec un huitième de finale à Wimbledon.

En Suisse, il a conservé son 100 % de succès en finale sur le circuit principal. À un palier encore supérieur, en ATP 500. “Not too bad“, comme qui dirait, pour faire dans l’euphémisme et coller à la sobriété de Giovanni Mpetshi Perricard. Lui qui, après sa victoire en demi-finale samedi, avait sobrement répondu : “Oui, c’est une bonne année.”

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