Au bout d’une saison en pointillés, Djokovic arrive en pleine forme au Rolex Paris Masters
Dernier tournoi de la saison “régulière” avant les ATP Finals dans deux semaines, le Rolex Paris Masters est peut-être aussi le premier que Novak Djokovic disputera dans des conditions de préparation optimales.
En attendant son entrée en lice au Rolex Paris Masters mardi ou mercredi, Novak Djokovic n’a pas ménagé son temps de présence sur le site de l’Accor Arena, ce week-end. On l’a vu s’y livrer à des séances d’entraînement particulièrement studieuses et prolongées notamment samedi avec Sebastian Korda, puis ce dimanche avec Karen Khachanov, son vainqueur en finale de l’édition 2018. Pas vraiment des sparring-partners de seconde zone ; le Serbe a mis le bleu de chauffe d’entrée.
C’est que le sextuple vainqueur du tournoi, en cette fin de saison, est là pour rattraper le temps perdu, en 2022, au gré d’une saison que l’on qualifiera de particulière. Exclu d’Australie dans le contexte grand-guignolesque que l’on sait, interdit de territoire aux Etats-Unis, Djokovic n’a joué que dix tournois en donnant à chaque fois l’impression d’arriver sur le retour, et même un peu rouillé pour reprendre le mot qu’il avait lui-même employé à Astana, ce qui ne l’avait pas empêché de s’y imposer.
A Bercy, rien de tout cela. L’ancien numéro 1 mondial va arriver sur la lancée de deux tournois indoor disputés au préalable (Astana, donc, mais aussi Tel-Aviv qu’il avait également remporté), et même trois si l’on rajoute la Laver Cup. C’est la première fois cette année qu’il parvient à enchaîner autant de tournois sur une même surface depuis la saison printanière sur terre battue. Où le contexte, toutefois, était différent.
“Disons que la première partie de saison a été difficile pour moi”, a expliqué Djokovic lors de son traditionnel Media Day ce dimanche. “Émotionnellement et mentalement, tout ce qui s’était passé en Australie a affecté mon jeu et je suis resté un moment à la recherche de mon meilleur niveau. C’est bien revenu vers la fin de la saison sur terre battue, ce qui m’a permis de gagner à Wimbledon, un tournoi qui est toujours tombé au bon moment dans ma carrière.”
J’ai toujours eu de très bons résultats en indoor, mais j’ai particulièrement de bons souvenirs à Paris. Dans un sport comme le tennis qui se joue souvent à la marge, ça peut compter…
Novak Djokovic
Un tournoi que Djokovic a effectivement remporté sans le moindre tournoi préparatoire sur gazon et dans un contexte là encore particulier, en l’absence des joueurs russes et biélorusses, bannis. Mais après avoir décroché son 21e Grand Chelem et ainsi refait le plein de confiance, “Nole” n’a pas pu enchaîner : l’arrivée de la tournée américaine l’a coupé dans son élan et il n’a véritablement pu reprendre une vie de joueur de tennis normale que lors de la saison indoor, toujours particulièrement prolifique pour lui.
Finalement, a-t-on vraiment pu voir encore le meilleur Novak Djokovic face aux meilleurs joueurs du monde en 2022 ? Pas certain. Ce Rolex Paris Masters pourrait en être le théâtre d’autant que le tirage au sort a placé celui est tête de série n°6 dans la même moitié de tableau que son grand rival Rafael Nadal, lui aussi de retour.
S’il est écarté de la course à la place de numéro 1 en fin de saison – il aurait été le plus proche poursuivant de Carlos Alcaraz s’il n’avait pas été “privé” des 2000 points de sa victoire à Wimbledon -, Djokovic aura néanmoins le couteau entre les dents pour poursuivre son retour vers les sommets. Et prouver au passage qu’il demeure, au moins officieusement, le meilleur joueur du monde. Particulièrement en indoor.
“J’ai toujours eu de très bons résultats en indoor, dans n’importe quel tournoi, mais j’ai particulièrement de bons souvenirs à Paris”, a par ailleurs averti le tenant du titre. “Je me suis bien entraîné ces derniers jours et le fait de revenir dans un endroit où on a des bons souvenirs contribue à vous donner un bon feeling sur le court. Dans un sport comme le tennis qui se joue souvent à la marge, ça peut compter…”
Tout le monde est prévenu : Novak Djokovic arrive “pleine balle” et, enfin, vent dans le dos…