Djokovic et le débat du GOAT : La régularité comme numéro 1 mondial aussi importante que les Grands Chelems
Après avoir quasiment assuré la première place du classement en fin d’année en battant Borna Coric mercredi à Vienne, Novak Djokovic a évoqué en conférence de presse les critères du GOAT, le meilleur joueurs de tous les temps.
Au temps du Big 3, les records du tennis tombent régulièrement. Un a été égalé officieusement mercredi, après sa victoire en deux manches (7-6, 6-3) contre Borna Coric en huitièmes de finale de l’ATP 500 de Vienne : Novak Djokovic devrait terminer la saison comme numéro 1 mondial pour la sixième fois, à moins d’un improbable scénario.
Le Serbe devancé désormais Roger Federer et Rafael Nadal, tous deux numéro un mondial au terme de cinq saisons différentes. Il est désormais à égalité avec son héros d’enfance, Pete Sampras.
Djokovic a réalisé des saisons exceptionnelles en 2011 et 2015, en remportant trois Grands Chelems à chaque fois. Il a également terminé numéro 1 en 2012, 2014 et 2018. Cette nouvelle prouesse est un argument supplémentaire en faveur de Djokovic dans l’interminable débat sur le meilleur joueur de tous les temps, le fameux GOAT, un débat auquel il ne se sent pas autorisé à participer.
Novak, vous avez déclaré avant le tournoi de Vienne que vous ne vouliez pas entrer dans le débat sur le GOAT. Mais en même temps, vous aimez beaucoup le tennis – alors, de votre point de vue, quels sont les aspects les plus importants, les principaux critères lorsque les gens débattent de qui doit être considéré le meilleur joueur de l’histoire du tennis ?
C’est vraiment difficile à dire. D’après ce que j’ai vu, et c’est évidemment le cas, la plupart des gens qui suivent et aiment le tennis mettent l’accent sur les titres du Grand Chelem, et les semaines passées comme numéro un mondial, ainsi que les saisons finies comme numéro un. Je ne sais pas ce que j’estime comme plus important. Pour moi, ces deux éléments sont peut-être aussi importants l’un que l’autre.
Cela dépend bien sûr de la perspective. Les tournois du Grand Chelem sont historiquement les plus importants dans notre sport, il n’y a aucun doute à ce sujet. Gagner un Majeur, c’est comme gagner un championnat du monde, sauf que nous avons cette possibilité quatre fois par an – ce sont deux semaines épuisantes dans tous les sens du terme pour chacun d’entre nous. Les Grands Chelems sont le summum de notre sport et chaque joueur essaie d’être à son meilleur niveau lorsqu’ils arrivent, c’est ce qui les rend si essentiels et si stimulants.
D’un autre côté, on pourrait dire qu’un joueur a plus de chances de s’épanouir, de jouer le tennis de sa vie pendant ces deux semaines et de gagner un Majeur que de maintenir ce rythme et ce niveau de jeu tout au long de l’année. C’est pourquoi être numéro un historique est mon objectif le plus important en ce moment, car je sais combien c’est difficile et exigeant.
Je suis très proche et j’espère atteindre cet objectif (Djokovic pourrait éclipser Federer en nombre de semaines passées numéro un mondial le 8 mars 2021, ndlr), c’est peut-être le but ultime parce que vous devez être au meilleur de votre forme pour chaque tournoi, pas seulement lors des Grands Chelems. Vous devez le faire dans un environnement extrêmement compétitif. Dans la génération des Sampras et des Agassi, et avant, il n’était pas rare que quelqu’un ne joue pas un Grand Chelem. Mais depuis que j’ai commencé à jouer professionnellement, cela ne s’est jamais produit, sauf en cas de blessure. Je n’ai sauté qu’un seul tournoi du Grand Chelem de toute ma carrière, l’US Open 2017, à cause d’une blessure au coude. La qualité est grande et l’intensité est élevée. Mais encore une fois, je ne me sens pas bien, je ne me sens pas à l’aise pour juger de qui est le GOAT, je laisse cela aux autres.
À part ces deux critères, quels autres critères mettriez-vous en avant dans ce débat, compte tenu de votre point de vue unique en tant qu’acteur ?
Il y en a beaucoup. Les face-à-face, les titres en Masters 1000… A l’exception des Grands Chelems, les Masters sont les plus grands tournois de tennis, il y en a beaucoup dans une année et dans 95 % des cas, tous les meilleurs sont là – Federer et Nadal, mes plus grands rivaux, puis Murray, Wawrinka… Les Masters sont très exigeants. C’est ce qui me vient à l’esprit maintenant.
Djokovic doit affronter vendredi le vainqueur du match Sonego-Hurkacz en quarts de finale de l’Erste Bank Open de Vienne, où il vise son 82e titre en carrière.
Traduit par Victor Lengronne
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