Medvedev : “Cette journée fait partie du top 3, top 5 de mes plus grandes émotions”
Battu en simple mais vainqueur en double avec Roman Safiullin pour battre la France en ATP Cup, Daniil Medvedev a classé cette victoire parmi les plus fortes de sa carrière sur le plan des émotions.
Vainqueur de l’US Open, deux autres finales en Grand Chelem, un Masters, six Masters 1000, une ATP Cup, une Coupe Davis… À 25 ans, Daniil Medvedev a déjà connu beaucoup de grands moments dans sa carrière. Ce dimanche, pour les débuts de la Russie, tenante du titre, dans l’ATP Cup 2022, il ne s’attendait sans doute pas à en inscrire un de plus dans son panthéon.
Battu 7-6, 5-7, 7-6 par Ugo Humbert après une empoignade titanesque de 2h56, le numéro 2 mondial est ensuite allé au charbon en double avec Roman Safiullin, vainqueur du premier simple contre Arthur Rinderknech. Face à Fabrice Martin et Édouard Roger-Vasselin, spécialistes de l’exercice, les Russes se sont imposés 6-4, 6-4 pour glaner le point de la victoire face à la France.
Ça nous a donné tellement d’émotions, je ne peux pas les décrire.
Daniil Medvedev
“Cette journée a été riche en émotions”, a confié Medvedev en conférence de presse après avoir passé 4 heures et 14 minutes sur le terrain. “Des moments d’émotion, j’en ai eus dans ma carrière, et ce dimanche fait partie de mon top 3, top 5. La façon dont Roman (Safiullin, vainqueur 2-6, 7-5, 6-3 en simple) s’est battu après un premier set perdu, disons-le, assez facilement pour finalement gagner en jouant de manière irréelle…”
“Et en double, bien que nous ne soyons vraiment pas les meilleurs du monde dans cette spécialité, le niveau auquel nous avons joué pour permettre à la Russie de gagner nous a donné tellement d’émotions”, a-t-il ajouté. “Je ne peux pas les décrire. Evidemment, c’est toujours mieux de gagner 2-0 (après les deux simples) avec deux succès 6-0, 6-0, mais ça ne procure pas les mêmes émotions.”
Gagner en double avec quelqu’un à vos côtés, c’est différent.
Daniil Medvedev
Généralement stoïque après une victoire, hormis en cas de premier titre du Grand Chelem, par exemple, ou dans la foulée d’une rencontre épique, Medvedev a cette fois été démonstratif. “Gagner en double, avec quelqu’un à vos côtés, c’est différent”, a expliqué le récent vainqueur de la Coupe Davis. “Et comme je l’ai dit, j’ai ressenti beaucoup d’émotions pendant le match. Dans le deuxième set, quand nous avons breaké (à 6-4, 4-4), c’était incroyable. Je pense que j’aurais pu les retenir (ses émotions, ndlr), mais je n’en avais pas envie.”
La fatigue a peut-être aussi facilité l’extériorisation de sa joie. Bien que lessivé après la joute face à Humbert, le natif de Moscou a été aligné en double, la seule autre option étant Evgeny Karlovskiy (211e mondial en simple, 222e en double). La faute aux absences d’Andrey Rublev et Aslan Karatsev – habituellement alignés dans cette discipline – initialement sélectionnés avant d’être testés positifs à la covid-19, tout comme Evegeny Donskoy, ou encore celle de Karen Khachanov par choix.
Je joue pour mon pays. Si je dois mourir sur le court pour essayer de gagner, je le ferai.
Daniil Medvedev
“Quand j’ai appris que j’avais 25 minutes pour me préparer avant le double, je n’étais pas vraiment heureux”, a-t-il répondu devant les journalistes. “Ce n’est clairement pas suffisant quand vous sortez d’un match de trois heures avec des crampes. Mais je me suis dit que je ne jouais pas pour moi-même ici (à Sydney). Je joue pour la Russie, pour mon pays. Si je dois mourir sur le court pour essayer de gagner, je le ferai. Je ne sais pas comment mon corps va se sentir demain (lundi), mais je suis heureux d’avoir réussi à aider mon équipe à gagner.”
“Mon match de simple était irréel”, a enfin analysé Medvedev. “Je suis déçu de l’avoir perdu, mais c’était un vrai combat de plus, où je ne suis pas passé loin de la victoire (il a mené 7-6, 3-0, puis 3-1 dans le troisième, ndlr) malgré des crampes dès la fin du deuxième set. Ça (les crampes) arrive quand vous jouez pendant trois heures à haute intensité. Quand j’ai gagné le tournoi de Sydney (en 2018, son premier titre sur le circuit principal), il n’y avait pas encore de toit. Ensuite, j’ai joué deux matchs ici avec le toit, contre Diego (Schwartzman, victoire en ATP Cup) et Novak (Djokovic, défaite en ATP Cup). Je n’ai pas aimé.”
Jouer sous le toit (pendant le simple) c’était une torture.
Daniil Medvedev
“C’est une torture”, a-t-il poursuivi. “Il fait tellement chaud et humide là-dessous, c’est incroyable. La dernière fois que j’avais ressenti ça, c’était à Tokyo pendant les Jeux olympiques. Mais aujourd’hui (dimanche), énormes félicitations à Ugo (Humbert), il semblait frais pendant le match, même si je ne sais pas si c’était le cas ou non. Pour moi, comme je l’ai dit, c’était une torture. Pas d’air, rien à respirer, très grande humidité, transpiration. Je crois que j’ai changé quatre ou cinq fois de tee-shirt. C’était vraiment dur.”
L’an passé, Daniil Medvedev avait qualifié Aslan Karatsev “d’arme secrète” de la Russie en cas de besoin pendant l’ATP Cup, avant que celui-ci n’explose à la face du monde en atteignant les demi-finales de l’Open d’Australie. Cette année, il est sûr “à 100 %” que Safiullin, pourtant 167e mondial, peut tenir ce rôle. Et si Karatsev n’avait disputé aucun match à enjeu dans la compétition en 2021, le prénommé Roman s’est déjà affirmé comme la belle histoire d’un jour. Au moins. En espérant pouvoir continuer à écrire celle-ci tout au long de la semaine.