Corruption : 100 000 dollars contre une défaite, c’est ce qui a été proposé à Sergey Stakhovsky
Dans une interview accordé à la télévision ukrainienne, Sergey Stakhovsky est revenu sur la tentative de corruption dont il a fait l’objet lors de l’Open d’Australie 2009.
La corruption gangrène le tennis, avec des sanctions qui commencent à tomber. Mais la manipulation de matchs peut remonter à bien plus longtemps. Actuellement 169eme joueur mondial, l’Ukrainien Sergey Stakhovsky a révélé avoir été approché afin de truquer un match en 2009. Dans un entretien accordé à la télévision dans son pays, celui qui a remporté quatre titres dans sa carrière a confié qu’on lui avait offert 100 000 dollars afin de perdre dès le premier tour à Melbourne cette année-là. « Quand j’étais à l’Open d’Australie, on m’a offert 100 000 dollars pour que je perde au premier tour contre Arnaud Clément. Il y en avait deux et ils étaient soutenus par des ‘investisseurs’, a résumé l’Ukrainien dans cet entretien. J’ai fini par perdre le match après avoir mené deux sets à un. En sortant du court, je pense que s’il avait été là, je l’aurais juste frappé avec ma raquette. »
Stakhovsky critique contre la TIU
Depuis de longues années, la Fédération Internationale de tennis a mis en place la TIU, Tennis Integrity Unit (Unité d’Intégrité du tennis) afin de lutter contre la corruption. Mais, à entendre Sergey Stakhovsky, la lutte contre ce fléau n’était pas forcément une priorité. « Après le match, je suis allé à la TIU et ils ont demandé qui c’était, rappelle l’Ukrainen. J’ai dit : ‘Attendez, êtes-vous prêt à protéger ma famille ? Parce que c’est un pion, les gens au-dessus de lui sont dangereux, et toute ma famille est en Ukraine’. Ils ont répondu qu’ils ne pouvaient rien garantir. » Si les langues manquent de se délier depuis de longues années, sans doute que le manque de protection apporté aux joueurs prêts à parler n’aide pas à sortir le tennis, surtout aux plus bas niveaux, à se sortir de l’ornière dans lequel il est.