Khachanov perd ses nerfs à Anvers et relance le débat sur la vidéo
Karen Khachanov a perdu ses nerfs lors de son quart de finale à Anvers contre Dan Evans. Le Russe s’en est pris plusieurs fois à l’arbitre de chaise.
La tension était à son comble pour le quart de finale entre Karen Khachanov et Dan Evans à l’ATP 250 d’Anvers. Mais pas entre les deux hommes. La cible de la colère du Russe était assise sur la chaise de l’arbitre : Adel Nour. Battu par le Britannique (3-6, 7-6, 6-4) après plusieurs décisions contestables, Khachanov n’a pas réussi à garder son calme. Et l’absence de hawk eye au niveau 250 a fait l’objet de débats enflammés sur les réseaux sociaux.
Premier set, premier incident. Sur une montée au filet, Karen Khachanov place un coup droit sur la ligne de fond de court. Le juge de ligne annonce que la balle est bonne. Il est déjugé, à tort, par l’arbitre de chaise, Adel Nour.
“Pourquoi corriger si vous avez un juge de ligne ? Je ne comprends pas” lui a alors lancé Khachanov.
“Je l’ai vu dehors”, a répondu Nour.
“Dehors ? On ira regarder ensemble après le match” lui a rétorqué le Russe.
L’absence d’assistance-vidéo à Anvers a privé le Russe d’un potentiel challenge.
Today, Adel Nour, overruling from the chair, told Khachanov he "saw" his ball "like THIS OUT"
(🎥@Eurosport_RU) https://t.co/0kjIXcDhXY pic.twitter.com/rcN0eUL3VR
— Oleg S. (@AnnaK_4ever) October 23, 2020
Un “cirque” pour Evans
Nouveau désaccord dans le deuxième set. Cette fois, c’était au tour d’Evans de jouer avec la ligne. Khachanov a vu la balle dehors, le corps arbitral l’a vue dedans.
“Qu’est-ce que vous regardez ? Les tribunes ou le court ? Pourquoi vous ne regardez pas correctement ?” s’emporte Khachanov.
Peut-être vexé d’être laissé à l’écart, Evans s’en est également pris à l’arbitre.
“C’est un p***** de cirque” lance-t-il.
Le point d’orgue a lieu dans le jeu décisif de la deuxième manche. A 7 partout, Khachanov croit obtenir une balle de match sur un coup droit croisé d’Evans. Le Russe commence à célébrer, mais réalise ensuite que les arbitres ne sont pas du même avis. “Non, non, non, non ! Elle sort de ça”, lance Khachanov, joignant le geste à la parole. Désabusé, il concède le tie-break. En revenant à sa chaise, il passe ses nerfs sur le filet puis sur la chaise de l’arbitre. Deux gestes qui lui valent un avertissement. Le troisième set tourne à l’avantage d’Evans.
Khachanov : “Il s’est excusé et moi aussi”
Khachanov went full Pliskova there pic.twitter.com/o95jCvy4dv
— Tennis GIFs 🎾🎥 (@tennis_gifs) October 23, 2020
Vendredi soir, le Russe a tempéré la situation sur son compte Instagram : “C’était un match compliqué et plein d’émotions, a écrit Khachanov. J’ai discuté avec l’arbitre après le match. Il était vraiment désolé et s’est excusé pour les erreurs commises. Moi, je me suis excusé pour mon comportement grossier. Au final, nous sommes tous des humains, capables de commettre des erreurs. Je n’ai voulu insulter personne. Je ne peux juste pas me contrôler lors de ces moments cruciaux. Et cela s’est reflété dans le score du match.”
Shapovalov s’en mêle
Les mésaventures de Khachanov ont rapidement fait réagir sur les réseaux sociaux. Notamment parmi les joueurs, dont Denis Shapovalov. Le Canadien a pointé du doigt l’absence d’assistance-vidéo. “Visiblement, on n’a plus besoin non plus du hawk-eye sur dur maintenant, a-t-il écrit. Bravo encore une fois à l’ATP.” “C’est divertissant quand cela n’affecte pas votre vie ou votre carrière, a-t-il ensuite répondu à un journaliste soulignant que les erreurs faisaient partie du show. Avez-vous déjà été volé sur le court ?”
Clearly we don’t need Hawkeye on hard courts either anymore. Well done once again @atptour 👏🏻 https://t.co/RNDFcPqxc8
— Denis Shapovalov (@denis_shapo) October 23, 2020
La place de l’assistance-vidéo dans le tennis est un débat régulier. Sur terre battue aussi bien que sur dur. Faut-il rendre le système obligatoire sur le circuit ATP ? Le coût que l’assistance-vidéo représente (entre 50 000 et 60 000 dollars par court) peut dissuader les organisateurs les plus modestes. Encore plus dans une période où les tournois sont privés des revenus de billetterie.