Alcaraz reconnaît que tout va trop vite mais assure ne pas subir la pression de son statut
Carlos Alcaraz découvre ce qu’est la pression au sommet de son sport, mais il jure que cette course au n°1 en fin de saison ne l’angoisse pas plus que ça.
Avec seulement deux tournois joués depuis son triomphe à l’US Open (Astana et Bâle), Carlos Alcaraz ne manque a priori pas de fraîcheur au moment d’aborder ce Rolex Paris Masters 2022, qu’il débutera mercredi contre Yoshihito Nishioka. L’Espagnol ne manque pas non plus de matches puisque, malgré sa sortie d’entrée à Astana, il a atteint les demi-finales à Bâle la semaine passée.
L’ATP et la FFT ont tout fait pour que l’Espagnol ne redescende pas de son nuage en lui décernant un trophée célébrant son accession à la place de numéro un mondial – le plus jeune de l’histoire. Le Rolex Paris Masters est le premier tournoi qu’Alcaraz joue dans la peau du numéro un mondial.
Finalement, la seule inquiétude vient de cette douleur à un genou qui a semblé perturber ses derniers jours mais qu’Alcaraz a tenu à minimiser devant la presse lundi soir.
Ce que le tout jeune numéro un mondial de 19 ans a également tenu à minimiser, c’est la pression qu’il a déjà sur les épaules pour cette fin de saison. Le plus jeune n°1 mondial de l’histoire du jeu, héros de l’US Open, joue gros entre Paris et Turin avec ce trône à défendre.
Sans véritable expérience de ces luttes dans les sommets, il pourrait être rattrapé par l’enjeu mais aussi par une année où tout est allé très vite. Lui jure qu’il ne s’agit pas de s’inquiéter pour lui, qu’il gère sans se prendre la tête.
Alcaraz : “La pression fait partie du jeu”
“Je ne sens pas la pression”, a-t-il glissé d’une voix discrète mais ferme. “Oui je me mets cet objectif de finir la saison n°1 mondial. Ça va être un but difficile à atteindre : il y a de grands joueurs derrière moi qui ont leur chance aussi (Nadal, Tsitsipas et Ruud, ndlr). Mais je ne prends pas ça comme de la pression, je veux juste essayer de continuer de montrer mon meilleur niveau. Je veux prendre du plaisir sur le court, et la pression fait partie du jeu de toute manière.”
Tout de même, à 19 ans ce n’est pas rien de voir toute sa vie changer comme ça. Certes, Alcaraz avait déjà commencé son ascension en 2021 mais rien ne prépare à un premier titre du Grand Chelem ni à une place de patron du tennis mondial. Rien ne prépare non plus à se voir présenter comme la relève du Big 4 à lui tout seul.
“Mon rêve est devenu réalité mais c’était vraiment inattendu”
Alcaraz n’est pas dans le déni, et c’est bon signe. Il sait bien que ce qui lui tombe dessus cette saison est extraordinaire : “C’était mon rêve de remporter un titre du Grand Chelem et de devenir n°1 mondial mais je ne m’attendais pas à y parvenir à 19 ans ! Tout est arrivé si vite, bien plus vite que ce que j’avais pu imaginer. Je réalise que mon rêve est devenu réalité mais c’était vraiment inattendu.”
Alors qu’on s’interroge forcément sur ce à quoi sa vie ressemble désormais, sur les choses qui ont changé, sur ce qui a pu le désarçonner même dans la foulée de ses derniers exploits, Carlos Alcaraz sourit. Il serait prêt à en jurer des deux mains : ses bases n’ont pas changé, il n’a pas changé alors rien n’a changé.
“Beaucoup de choses ont changé autour de moi mais moi, je n’ai pas changé. Je suis toujours la même personne. Et c’est la même chose pour les personnes qui m’entourent : ma famille, mon équipe, mes amis, personne n’a changé dans ma vie, disons, normale.” Normal n’est pas le mot qui vient en premier quand on pense à décrire la météorite Carlos Alcaraz mais c’est bien là que ça se joue à ce niveau : transformer l’extraordinaire en routine.