5 novembre 2006 : Le jour où Nikolay Davydenko a remporté la finale la plus courte de l’histoire de Bercy
Chaque jour, Tennis Majors remonte le temps pour revenir sur un événement marquant pour la planète tennis. Le 5 novembre 2006, Nikolay Davydenko conclut une superbe saison en soulevant son premier trophée en Masters 1000, à Paris-Bercy, et en s’arrogeant la 3e place mondiale.
Ce qui s’est passé ce jour-là : Davydenko domine Hrbaty pour s’offrir son premier titre en Masters 1000
Ce jour-là, le 5 novembre 2006, à Paris-Bercy, le Russe Nikolay Davydenko remporte son premier titre en Masters 1000, en dominant Dominik Hrbaty à l’issue de la finale en trois sets gagnants la plus courte de l’histoire du tournoi (6-1, 6-2, 6-2), en 90 minutes.
Bien que de nombreux joueurs du top 10 soient absents pour mieux préparer le Masters, le Russe démontre un niveau de jeu impressionnant tout au long de la semaine, et ce triomphe lui permet d’atteindre la 3e place mondiale, le meilleur classement de sa carrière.
Les acteurs : Nikolay Davydenko et Dominik Hrbaty
- Nikolay Davydenko, « la machine lance-balles »
Le Russe Nikolay Davydenko est né en 1981. Passé pro en 1999, il fait son entrée dans le top 100 à la fin 2001 et il gagne son premier tournoi ATP en janvier 2003, à Adelaïde (aux dépens de Kristof Vliegen, 6-2, 7-6). La même année, il intègre le top 50 après avoir remporté un deuxième tournoi à Estoril (en battant Agustin Calleri en finale, 6-4, 6-3). En 2004, ajoutant deux nouveaux titres à son palmarès, dont la prestigieuse Kremlin Cup (où il domine Greg Rusedski, 3-6, 6-3, 7-5), il finit la saison à la 28e place mondiale.
C’est en 2005 qu’il explose au plus haut niveau : il atteint les quarts de finale de l’Open d’Australie (éliminé par Andy Roddick, 6-3, 7-5, 4-1, ab.) et les demi-finales à Roland-Garros (battu par Mariano Puerta, 6-3, 5-7, 2-6, 6-4, 6-4). Qualifié pour le Masters, il y sort des poules et s’incline en demi-finales face à David Nalbandian (6-0, 7-5), terminant l’année à la 5e place du classement ATP.
Près d’un an plus tard, il occupe toujours ce rang, après une saison 2006 au cours de laquelle il a remporté pas moins de cinq titres (dont une deuxième Kremlin Cup aux dépens de Marat Safin, 6-4, 5-7, 6-4), atteint les quarts de finale de l’Open d’Australie et des Internationaux de France, ainsi que les demi-finales de l’US Open (battu par Roger Federer, 6-1, 7-5, 6-4).
Davydenko imprime une cadence de jeu très rapide, en jouant presque toutes les balles en phase montante. Sa régularité dans ce style de jeu lui a valu d’être surnommé « la machine lance-balles » par Tommy Haas.
- Dominik Hrbaty, « Dominator »
Le Slovaque Dominik Hrbaty est né en 1978. Surnommé « Dominator », il passe pro en 1996 et est élu « révélation de l’année » après être passé de la 315e place mondiale à la 78e, en douze mois seulement. Il remporte son premier titre à San Marin en 1998, écartant en finale Mariano Puerta (6-2, 7-5). En 1999, il réalise la meilleure performance de sa carrière en Grand Chelem en se hissant en demi-finales de Roland-Garros, où il est battu par Andre Agassi (6-4, 7-6, 3-6, 6-4).
En 2004, il réalise un début de saison exceptionnel en remportant ses deux premiers tournois de l’année, à Adelaïde (aux dépens de Michael Llodra, 6-4, 6-0) et à Auckland (où il domine Rafael Nadal, 4-6, 6-2, 7-5). Il gagne ensuite un troisième tournoi, à Marseille, battant en finale Robin Soderling (4-6, 6-4, 6-4), et, après avoir atteint les quarts de finale de l’US Open (éliminé par Tim Henman, 6-1, 7-5, 5-7, 6-2), il grimpe au 12e rang mondial, le meilleur classement de sa carrière.
Le lieu : Paris-Bercy
Le tournoi en salle de Paris-Bercy est créé en 1986. Disputé chaque année au début du mois de novembre, il s’agit en général du dernier gros tournoi avant le Masters et la finale de la Coupe Davis. C’est l’un des tournois en salle les plus cotés au monde, et il intègre la catégorie Super 9 (ancien nom des Masters 1000) en 1990. A son palmarès, on retrouve de grandes stars comme Boris Becker (1986, 1989, 1992), Andre Agassi (1994, 1999), Pete Sampras (1995, 1997), Marat Safin (2000, 2002, 2004), Roger Federer (2012) et bien sûr Novak Djokovic, devenu le maître des lieux avec 6 titres (2009, 2013-2015, 2019, 2021).
L’histoire : La plus courte finale de l’histoire du tournoi
Arrivé à Paris en tant que 5e mondial, Nikolay Davydenko devient l’un des principaux favoris du tournoi après les forfaits de dernière minute des trois premières têtes de série (Roger Federer, Rafael Nadal et David Nalbandian). Dès les premiers échanges, il confirme ce statut. Installé sur sa ligne de fond de court, le 5e mondial humilie Christophe Rochus au premier tour (6-0, 6-0) avant de démolir son compatriote Dmitry Tursunov au deuxième tour (6-2, 6-2). En quart de finale, c’est au tour de Mario Ancic d’être balayé (6-3, 6-3). « Quand il joue comme ça, il n’y a rien à faire, à part peut-être s’asseoir et le regarder jouer », commente le Croate.
En demi-finale, Davydenko lâche toutefois un set face à Tommy Robredo, 7e mondial, mais il reprend largement le dessus au troisième set (6-3, 5-7, 6-2). Son ultime adversaire, Dominik Hrbaty, est l’invité surprise de cette finale. Classé 27e mondial, il a éliminé le tenant du titre, Tomas Berdych, en quart de finale (6-4, 1-6, 6-2), et en demi-finale, il a bénéficié de l’abandon de Tommy Haas à l’issue du premier set, que le Slovaque a remporté 6-4.
Le public assiste ce jour-là à une finale à sens unique, la plus courte de l’histoire du tournoi. Davydenko avale les cinq premiers jeux, bouclant la première manche 6-1. Au deuxième set, il se détache 4-0 avant de conclure 6-2. Au troisième set, Hrbaty parvient à coller au score jusqu’à 2-2, mais le Russe coupe court au suspense. En 90 minutes, Davydenko l’emporte 6-1, 6-2, 6-2, soulevant ainsi son premier trophée en Masters 1000.
La postérité du moment : Davydenko couronné au Masters 2009
Au Masters, Nikolay Davydenko sera éliminé au stade des poules. Il atteindra les demi-finales en Grand Chelem à deux reprises, en 2007, à Roland-Garros puis à l’US Open, battu à chaque fois par Federer. Il remportera deux Masters 1000 supplémentaires, le premier à Miami, en 2008, et le deuxième à Madrid, en 2009, à chaque fois aux dépens de Nadal.
L’apogée de sa carrière sera le Masters 2009, où il remportera le plus grand titre de sa carrière en dominant Juan Martin del Potro en finale (6-3, 6-4). A la suite de ce succès, le Russe déclinera, redevenant un “simple” joueur du top 50 jusqu’à sa retraite, en 2014.
Dominik Hrbaty ne disputera plus la moindre finale sur le circuit principal. Il quittera même le top 100 à la fin 2007 et n’y reviendra jamais. A la fin 2010, pointant au 417e rang mondial, il annoncera officiellement sa retraite.