26 janvier 2000 : le jour où est mort Don Budge, le premier homme à avoir réussi le Grand Chelem
Chaque jour, Tennis Majors remonte le temps pour revenir sur un événement marquant pour la planète tennis. Le 26 janvier 2000, le monument Don Budge, premier homme à avoir réussi le Grand Chelem, s’éteignait.
Ce qui s’est passé ce jour-là, et pourquoi cela a marqué l’histoire du tennis
Ce jour-là, le 26 janvier 2000, Donald Budge, l’homme qui a réalisé le premier Grand Chelem de l’histoire du tennis, en 1938, est décédé à l’âge de 84 ans.
Le personnage : Don Budge
- Carrière en amateur : le premier homme à réussir le Grand Chelem
Don Budge est né en Californie en 1915. Après avoir pratiqué différents sports au cours de son enfance, il se tourne vers le tennis, un sport où, bien aidé par sa taille (il mesure 1m85), il développe un service très puissant qui le mènera jusqu’au sommet. En 1933, Budge arrête ses études à Berkeley pour jouer dans l’équipe de Coupe Davis amércaine. Ayant été élevé sur les courts en dur de la Californie, il lui faut un certain temps pour s’adapter au gazon de la côte Est, mais il finit par maîtriser cette surface assez bien pour remporter Wimbledon en 1937, aux dépens de Gottried von Cramm (6-3, 6-4, 6-2).
Quelques semaines plus tard, les deux hommes s’affrontent à nouveau lors d’une rencontre de Coupe Davis restée célèbre, au cours de laquelle Hitler en personne téléphone à von Cramm pour lui donner l’ordre de gagner. A l’issue de l’un des plus beaux matches de l’histoire du tennis, Budge finit par prendre le dessus, 6-8, 5-7, 6-4, 6-2, 8-6. Il rencontre von Cramm une fois encore en 1937, en finale de l’US Nationals, et s’impose 6-1, 7-9, 6-1, 3-6, 6-1. A la fin de cette année-là, Budge décline plusieurs offres pour devenir professionnel, afin de pouvoir continuer à jouer la Coupe Davis, mais aussi parce que sa large domination lui donne l’idée de tenter de réaliser le “Grand Chelem”. Cette expression, issue du bridge, avait été appliquée au tennis pour la première fois par un journaliste américain en 1933, lorsque l’Australien Jack Crawford avait gagné les trois premiers tournois majeurs de l’année et était passé un un set seulement de remporter le quatrième.
En 1938, Budge continue sa série victorieuse, triomphant aux Championnats d’Australie (aux dépens de John Bromwich, 6-4, 6-2, 6-1), à Roland-Garros (battant en finale Roderich Menzel, 6-3, 6-2, 6-4) et à Wimbledon (surclassant Henry Austin, 6-1, 6-0, 6-3). Il est à présent le numéro 1 mondial incontesté du tennis amateur. Son principal rival, l’Allemand Gottfried von Cramm, a été arrêté par les nazis en raison de son homosexualité (Budge a tenté de lui venir en aide en écrivant à Hitler pour demander qu’il soit libéré), et aucun autre amateur ne semble être en mesure de lui tenir tête.
Il n’y avait personne qui pouvait me battre. Imaginez combien de fois j’aurais ou gagner Wimbledon.
Don Budge
“Jouer au tennis contre lui, c’était comme jouer contre un mur “, a expliqué un jour Sidney Wood, l’un des principaux joueurs de l’époque. “Il n’avait aucun point faible”.
Budge a remporté les trois premiers tournois majeurs avec une telle facilité qu’à l’époque, un journaliste du New York Times avait écrit : « C’est ironiquement son destin de jouer si bien qu’il rend inintéressants les tournois auxquels il participe ».
Aux US Nationals de 1938, Don Budge devient le premier joueur de l’histoire du tennis à faire le Grand Chelem – mais il est également le premier, et le dernier, à remporter six titres majeurs consécutifs. Pour parvenir à cet exploit, l’Américain domine en finale du tournoi son partenaire de double, Gene Mako, 6-3, 6-8, 6-2, 6-1. Le numéro 1 mondial s’impose également en double (associé à Mako) et en double mixte (avec Alice Marble).
Son défi consiste maintenant à prouver qu’il est à la hauteur face à des joueurs professionnels. Budge passe pro à la fin de l’année, ce qui, à l’époque, signifie qu’il ne peut plus participer aux tournois du Grand Chelem.
« J’étais le champion amateur pendant deux ans, et ensuite le champion chez les pros pendant de nombreuses années », dit un jour Budge, selon le Washington Post. « Il n’y avait personne qui pouvait me battre. Imaginez seulement combien de fois j’aurais pu gagner Wimbledon. »
- Carrière chez les professionnels et dernières années
Lors de son premier match professionnel, en janvier 1939, il bat Ellsworth Vines au Madison Square Garden (6-3, 6-4, 6-2) devant 16 000 spectateurs. Dans une série de matches contre Fred Perry, Budge l’emporte également, 28-8. Jusqu’en 1942, il est le joueur dominant : il accumule quatre titres professionnels majeurs, les Pro Slams. Il faut cependant garder à l’esprit qu’après septembre 1939, il n’y a plus de Pro Slam à Paris ni à Londres – avant que sa carrière ne soit interrompue par la Seconde Guerre mondiale.
Après la guerre, Budge est dépassé par Bobby Riggs, le vainqueur de Wimbledon 1939, qui avait déjà montré de quoi il était capable en battant Budge en finale des US Pro Championships 1942, et qui le bat en finale de ce tournoi en 1946, 1947 et 1949. Après une dernière finale perdue à l’US Pro, en 1953, Budge ne joue plus qu’épisodiquement jusqu’à sa retraite définitive en 1961.
C’est l’année suivante, en 1962, 24 ans après Budge lui-même, que l’Australien Rod Laver réalise le deuxième Grand Chelem du tennis masculin – un exploit qu’il réitère même en tant que professionnel, en 1969, après le début de l’ère Open. Depuis lors, un seul joueur, Novak Djokovic, a disputé la finale de l’US Open après avoir remporté les trois premiers tournois majeurs de l’année – sans succès.
Une fois sa carrière terminée, Don Budge, qui a été introduit à l’International Tennis Hall of Fame en 1964, devient entraîneur, s’installant dans différents country clubs au fil des ans.
En décembre 1999, il est victime d’un accident de voiture dont il ne se remettra jamais complètement. Il s’éteint dans une maison de repos, en Pennsylvanie, le 26 janvier 2000.