1er novembre 2007 : Le jour où David Nalbandian a battu Roger Federer pour la deuxième fois en 11 jours
Chaque jour, Tennis Majors remonte le temps pour revenir sur un événement marquant pour la planète tennis. Le 1er novembre 2007, 11 jours après avoir battu le numéro 1 mondial en finale du Masters 1000 de Madrid, David Nalbandian réitère son exploit en battant à nouveau Roger Federer, en huitièmes de finale du tournoi de Paris-Bercy (6-4, 7-6).
Ce qu’il s’est passé ce jour-là et pourquoi c’est historique : David Nalbandian croque à nouveau Roger Federer
Ce jour-là, le 1er novembre 2007, onze jours après avoir battu le numéro 1 mondial en finale du Masters 1000 de Madrid, David Nalbandian réitère son exploit en battant à nouveau Roger Federer, en huitièmes de finale du tournoi de Paris-Bercy (6-4, 7-6). L’Argentin confirme ainsi la grande forme qui lui a permis , à Madrid, de devenir le seul joueur de l’histoire à battre Federer, Nadal et Djokovic lors du même tournoi. A Paris, il ira une fois de plus au bout du tournoi, dominant Rafael Nadal en finale (6-4, 6-0).
Les acteurs : David Nalbandian et Roger Federer
- David Nalbandian, premier homme à avoir battu le Big Three dans un même tournoi
David Nalbandian, né en 1982, est l’un des joueurs les plus talentueux de sa génération, doté d’une technique très fluide et d’un superbe revers à deux mains. Déjà fort chez les juniors, il devient célèbre en 2002, à l’âge de 20 ans, lorsqu’il atteint la finale de Wimbledon, où il est battu par Lleyton Hewitt (6-1, 6-3, 6-2). L’année suivante, il s’incline face à Andy Roddick en demi-finales de l’US Open (6-7, 3-6, 7-6, 6-1, 6-3) et en 2004, l’Argentin se hisse dans le dernier carré à Roland-Garros (éliminé par Gaston Gaudio, 6-3, 7-6, 6-0). Il remporte le titre le plus important de sa carrière au Masters en 2005, où il bat Roger Federer en finale (6-7, 6-7, 6-2, 6-1, 7-6). En 2006, Nalbandian devient en Australie l’un des rares joueurs à avoir atteint au moins les demi-finales de chacun des tournois du Grand Chelem, défait cette fois par Marcos Baghdatis (3-6, 5-7, 6-3, 6-4, 6-4). Considéré comme l’un des meilleurs joueurs à n’avoir jamais triomphé en Grand Chelem, il est gêné par des blessures pendant une grande partie de l’année 2007. 8e mondial en début de saison, il n’est plus que 25e au mois d’octobre, lorsque soudain, au Masters 1000 de Madrid, il devient le troisième joueur de l’histoire à battre les trois meilleurs joueurs mondiaux (Nadal, Djokovic et Federer) à la suite pour s’adjuger le titre.
- Roger Federer, numéro un mondial depuis presque deux ans
Roger Federer, le génie suisse, âgé de 25 ans, est numéro 1 mondial sans interruption depuis le 2 février 2004. Depuis juillet 2003, il a remporté douze tournois du Grand Chelem : l’Open d’Australie (2004, 2006, 2007), Wimbledon (2003, 2004, 2005, 2006, 2007) et l’US Open (2004, 2005, 2006, 2007). En 2006, sa meilleure saison à ce jour, il a gagné douze tournois dont trois Grands Chelems, le Masters et quatre Masters Series, comptabilisant 92 victoires pour seulement 5 défaites, dont quatre contre son seul vrai rival du moment, Rafael Nadal. L’Espagnol est la raison principale pour laquelle Federer n’a pas encore triomphé à Roland-Garros : il s’est incliné contre lui en demi-finale en 2005 (6-3 4-6 6-4 6-3), puis en finale en 2006 (1-6 6-1 6-4 7-6). Il a commencé l’année 2007 en s’imposant à l’Open d’Australie sans perdre un set, en disposant en finale de Fernando González (7-6 6-4 6-4). Il a ensuite connu une étrange tournée Indian Wells/Miami, s’inclinant deux fois contre le même joueur, l’Argentin Guillermo Canas, de retour sur le circuit après avoir été suspendu pour dopage. Retrouvant la forme au printemps, Federer gagne le tournoi de Hambourg, où il bat pour la première fois sa bête noire espagnole sur terre battue, mais à Roland-Garros, Nadal le défait à nouveau en finale. Le Suisse prend sa revanche sur le gaucher à Wimbledon, où il s’impose à l’issue d’une finale en cinq sets (7-6 4-6 7-6 2-6 6-2), et sécurise sa première place mondiale en triomphant également à Flushing Meadows où, en finale, il prend le dessus sur Novak Djokovic (7-6, 7-6, 6-4).
Le lieu : Bercy (Paris)
Le tournoi en salle de Paris-Bercy est créé en 1986. Disputé chaque année au début du mois de novembre, il s’agit en général du dernier tournoi avant le Masters et la finale de la Coupe Davis. C’est l’un des tournois en salle les plus cotés au monde, et il intègre la catégorie Super 9 (ancien nom des Masters 1000) en 1990. A son palmarès, on retrouve de grandes stars comme Boris Becker (1986, 1989, 1992), Andre Agassi (1994, 1999), Pete Sampras (1995, 1997) ou encore Marat Safin (2000, 2002, 2004).
L’histoire : David Nalbandian sur un nuage
Lors de l’édition 2007 du tournoi de Paris-Bercy, depuis que le tableau a été révélé, tout le monde attend le huitième de finale opposant Roger Federer à David Nalbandian. En effet, Nalbandian vient de battre Federer en finale du tournoi de Madrid (1-6, 6-3, 6-4) avant de remporter le tournoi, ce qui le place sous le feu des projecteurs pour cette dernière semaine de la saison. S’il gagne le tournoi, l’Argentin peut encore se qualifier pour le Masters, tandis que Federer, lui, veut prendre sa revanche après sa défaite madrilène.
Lors de ses premiers tours, Nalbandian a déjà impressionné en écartant Nicolas Almagro et Carlos Moya, à chaque fois en deux sets (6-4, 6-4). Federer, qui, étant tête de série, n’a joué qu’un seul match, a lâché un set face au géant croate Ivo Karlovic (6-3, 4-6, 6-3).
Nalbandian prend le meilleur départ, se détachant rapidement 5-2. Federer parvient à écarter cinq balles de set mais ne peut empêcher son adversaire d’empocher la premièr manche, 6-4.
Au deuxième set, l’Argentin sert pour le match à 5-4, mais le Suisse s’accroche et l’emmène finalement au tie-break. Cela ne suffit pas à perturber un Nalbandian en feu, qui remporte le tie-break (7-3) pour rejoindre les quarts de finale (6-4, 7-6). Nalbandian est à présent l’un des rares joueurs à être à égalité avec Federer dans leur tête-à-tête (8-8). Il peut encore espérer intégrer le Masters de fin d’année, ce qui semblait encore impensable deux semaines plus tôt, lorsqu’il était 25e mondial.
« Bien sûr, c’est décevant de perdre deux fois contre le même joueur en l’espace de deux semaines, surtout sur l’une de mes surfaces préférées, mais nous savons tous quelles sont les qualités de David », commente Federer.
La postérité du moment : Victoire à Bercy mais pas de Masters pour l’Argentin
David Nalbandian ira jusqu’au bout du tournoi à Paris, dominant Rafael Nadal en finale, 6-4, 6-0. Malgré ses exploits retentissants, il ne sera pas qualifié pour le Masters, qu’il avait remporté en 2005, terminant l’année à la 9e place mondiale. Ce sera sa dernière saison dans le top 10. Nalbandian, dont la motivation sera fluctuante et la forme physique parfois douteuse, ne battra plus jamais le moindre joueur du top 3, et ne disputera plus le moindre quart de finale en Grand Chelem. En 2012, il sera disqualifié en finale du tournoi du Queen’s après avoir malencontreusement donné un coup de pied à un juge de ligne lors d’un accès de colère. Nalbandian prendra sa retraite en octobre 2013.
Les deux hommes s’affronteront encore à trois reprises avant la retraite de Nalbandian, et c’est Federer qui prendra le dessus à chaque fois.