1er août 2002 : le jour où Peter Carter, ancien coach de Federer, a perdu la vie dans un accident de voiture
Jeune, le tennis de Roger Federer a été façonné par l’Australien Peter Carter. Un coach, et un homme très important dans la vie du Suisse, décédé le 1er août 2002 dans un accident de voiture. Un évènement tragique qui a beaucoup marqué Federer
Ce qui s’est passé ce jour-là et pourquoi c’est historique : La mort du mentor de Roger Federer va marquer le Suisse
Ce jour-là, le 1er août 2002, l’Australien Peter Carter, capitaine de l’équipe suisse de Coupe Davis et ancien coach de l’étoile montante Roger Federer, perd la vie dans un tragique accident de voiture en Afrique du Sud. Carter entraînait Federer depuis l’âge de neuf ans, façonnant sa technique tout en essayant de canaliser son énergie. Son décès a un énorme impact sur le Suisse, qui parlera même de « signal d’alarme », avant de remporter 20 tournois du Grand Chelem au cours des décennies à venir, sans jamais oublier de rendre hommage à l’entraîneur de ses jeunes années.
L’histoire : Peter Carter, l’homme qui a façonné Roger Federer, décède en Afrique du Sud lors de sa lune de miel
Peter Carter est né en 1964, en Australie du Sud. Après avoir atteint la 177e mondiale en 1987, il devient entraîneur et s’installe en Suisse. C’est là, au Old Boys Tennis Club de Bâle, qu’il rencontre en 1991 un joueur âgé de neuf ans que sa mère, Lynette Federer, lui présente ainsi : « Voici Roger ». Carter pense immédiatement que cet enfant a un potentiel incroyable, bien qu’à cet âge-là, Federer ne soit même pas le meilleur joueur à Bâle. Le natif de l’Australie du Sud téléphone même à ses parents, dans la lointaine Barossa Valley, près d’Adelaïde, pour leur dire qu’il a découvert « un talent gigantesque qui pourrait aller très loin ».
Ensemble, ils travaillent d’arrache-pied pour façonner la technique qui émerveillera un jour les fans du monde entier, mais Carter aide également Federer à gérer ses émotions qui le submergent régulièrement au cours de ses jeunes années.
« Et bien, Peter a été quelqu’un de très important dans ma vie parce que je pense que s’il y a bien quelqu’un que je peux remercier pour la technique que j’ai aujourd’hui, c’est Peter. », dira Federer en 2019 au micro de la CNN. « C’est grâce à lui que j’ai cette technique et ce relâchement. Il n’a pas été mon premier coach, mais il a été mon vrai coach. Il me connaissait, moi et mon tennis, et il savait toujours ce qui était bon pour moi. »
En 2000, alors que Federer devient professionnel, Carter, qui est nommé capitaine de l’équipe suisse de Coupe Davis, est progressivement remplacé par Peter Lundgren en tant que coach permanent, mais ils restent en contact étroit, en particulier lors des rencontres de Coupe Davis.
A l’été 2002, sur une idée de Federer, Carter et sa femme Silvia partent en Afrique du Sud pour une lune de miel décalée (ils s’étaient mariés en 2001). Le 1er août, lors d’un safari, Carter et son chauffeur Sud-Africain trouvent la mort lors d’un tragique accident de voiture.
Lorsque la nouvelle parvient à Federer, le 2 août, à Toronto, il « quitte son hôtel et court au hasard des rues, en larmes, hystérique », selon The Australian.
« Je suis sous le choc et très triste », déclare-t-il. « Peter était un ami très proche. Quand j’étais petit, j’étais tous les jours avec lui. Peter était très calme mais il était marrant, avec un sens de l’humour typiquement australien. Je ne pourrai jamais le remercier pour tout ce qu’il m’a donné. »
La postérité du moment : Federer lui rendra un bel hommage en remportant son premier Grand Chelem
Au sujet des funérailles, Federer commentera : « Aucune défaite au tennis n’est comparable à un moment pareil. J’essaie en général d’éviter des événements tristes comme celui-là. C’était la première fois que j’assistais à un enterrement. Je ne peux pas dire que ça m’ait fait du bien mais cela m’a permis d’être à nouveau proche de lui par la pensée et de dire au revoir dans un cadre digne. Je me sens mieux, d’une certaine façon, surtout par rapport au tennis. »
Même s’il perdra au premier tour des trois premiers tournois qui suivront la mort tragique de Carter, Federer rassemblera ses forces et, jouant avec plus de détermination que jamais, il parviendra à se qualifier pour le Masters de fin d’année.
« Je crois qu’il ne voulait pas que je devienne un talent gâché, donc je suppose que ça a été une sorte de signal d’alarme pour moi, lorsqu’il est parti, et je me suis vraiment mis à m’entraîner dur. »
L’année suivante, à Wimbledon, Federer remportera son premier titre du Grand Chelem, et dédiera sa victoire à son ancien entraîneur, comme le rapporte la BBC : « Peter était l’une des personnes les plus importantes dans ma carrière. Je pense que nous aurions fait une grande fête s’il avait été là. J’espère qu’il a pu voir ça, de là où il est. »
Tout au long de sa fantastique carrière, le Maestro rendra régulièrement hommage à son « vrai coach ». En 2004, il s’imposera à Toronto le 1er août, exactement deux ans après l’accident fatal. Vêtu de noir, il dira simplement au public : ‘Je dédie ceci à Peter – et à Peter seulement.’ »