Coupe Davis : Avec l’ATP et l’ITF, Piqué espère un accord à l’avenir
Face à un projet de réforme qui ne fait toujours pas l’unanimité, Gerard Piqué assure vouloir un accord entre tous les acteurs du tennis pour pérenniser la Coupe Davis.
La Coupe Davis est à un tournant de son histoire. Alors que la finale de l’édition 2018 entre la France et la Croatie se joue au Stade Pierre-Mauroy de Lille, l’épreuve centenaire va vivre une révolution poussée notamment par le fonds Kosmos dont un des dirigeants est Gerard Piqué. Dans un long entretien accordé au magazine L’Equipe, le joueur du FC Barcelone a balayé l’actualité de la compétition et est revenu sur une récente réunion de tous les acteurs du tennis masculin. « Nous avons eu une très bonne réunion avec l’ATP, les Grands Chelems, Novak Djokovic en tant que représentant des joueurs, et l’ITF, soit une vingtaine de personnes autour de la table, raconte le Catalan. On en sait désormais plus sur la position de l’ATP et sur son ATP Cup. Ils pensent, et nous aussi, qu’avoir deux épreuves n’est pas ce qu’il y a de mieux. C’est pour cela qu’on essaie de trouver un accord entre l’ATP, l’ITF et Kosmos. Pour faire une épreuve ensemble. »
Piqué : « Nous travaillons pour le futur »
Face à cette situation qui n’est idéale pour personne, mais sans s’avancer sur ce qui pourra ressortir des discussions entre joueurs, ITF et ATP, l’international espagnol veut trouver une solution qui conviendra au plus grand nombre. « On réfléchit à différentes possibilités. Nous ne pouvons rien annoncer car nous ne sommes pas arrivés à un accord à Londres. Mais on en est plus proches qu’avant cette réunion, confie Gerard Piqué dans cet entretien au magazine L’Equipe. Autrefois, la Coupe Davis courait sur quatre semaines. À présent, elle se jouera sur deux semaines. Peut-être que l’ATP pourrait utiliser les deux semaines que nous n’utilisons pas. On discute aussi pour que la Coupe Davis rapporte des points. Nous travaillons sur le futur, sur un an, deux ans, trois, pour parvenir à un accord… De l’avis général, nous devons préserver la Coupe Davis car c’est le cœur de l’ITF et du tennis. Si elle souffre, l’ITF souffrira et le tennis aussi. Mais j’ai confiance en l’avenir. » Un avenir qu’il veut voir brillant pour la Coupe Davis même si l’incertitude entoure encore la nouvelle formule de la compétition, ramassée sur une semaine qualificative en février et une phase finale à dix-huit en novembre à Madrid. « Je veux que tout cela marche, c’est une évidence, tonne Gerard Piqué. Mais, moi, je suis le petit dernier dans l’affaire et ce que je veux, d’abord, c’est le meilleur pour le tennis et la Coupe Davis, car il s’agit d’une épreuve incroyable. »
Piqué : « Pas de bataille d’égo » avec Federer
Une épreuve incroyable qui a, ces dernières années, été boudée par de nombreux joueurs de premier plan, dont notamment Roger Federer. Le Suisse n’a plus porté les couleurs de son équipe nationale depuis le barrage face aux Pays-Bas en 2015. Depuis, avec sa société Team8, il a créé la Laver Cup, compétition par équipes sur un format proche de la Ryder Cup en golf et s’est montré critique face à la réforme de la Coupe Davis, notamment quand l’idée d’avancer la phase finale au mois de septembre après l’US Open a été évoquée. Face aux critiques du Suisse, qui a notamment avancé qu’il ne fallait pas que la Coupe Davis devienne une « Coupe Piqué », Gerard Piqué veut clairement arrondir les angles avec l’influent joueur suisse. « Je ne suis qu’un des acteurs, je ne veux pas être le visage de cette Coupe. Ça ne sera pas la Coupe Piqué, assure le joueur du FC Barcelone dans la suite de cet entretien au magazine L’Equipe. La Coupe Davis appartient à l’ITF, donc aux fédérations. Elles sont le futur du tennis. Ce sont elles qui investissent sur les jeunes talents et les nouvelles générations. Il faut que la Coupe Davis soit forte pour que l’argent aille à toutes les fédérations, jusqu’aux plus modestes. Sinon le futur du tennis deviendra un désert. » S’il n’a pas été en mesure d’échanger directement avec Roger Federer, seulement avec son agent Tony Godsick, et n’étant pas sur de la volonté du Suisse de s’impliquer dans ce projet de réforme de la Coupe Davis, Gerard Piqué se refuse à laisser naître un conflit entre eux deux. « Il n’y a pas de bataille d’ego et je ne veux même pas entrer dans ces discussions ni perdre du temps avec ça, tonne l’Espagnol. On est là pour porter des valeurs, pas pour entrer dans je ne sais quel combat… Ma priorité, c’est qu’on travaille tous ensemble à la création d’une grande compétition. » Un projet ambitieux qui ne semble pas partir sous les meilleurs auspices.