Shapovalov : « Je ne savais pas si j’allais pouvoir rejouer au tennis »
Vainqueur de l’ATP 500 de Dallas dimanche pour remonter au 32e rang mondial, Denis Shapovalov a parfois cru que sa carrière était terminée suite à sa blessure au genou en 2023.
La joie de Denis Shapovalov, vainqueur de l’ATP 500 de Dallas en 2025 (Zuma / Psnewz)
Il pouvait à peine marcher, il a fini par trouver des ailes. Sacré sur le dur intérieur de Belgrade, en sortant des qualifications, pour terminer sa saison 2024, Denis Shapovalov a remporté l’ATP 500 de Dallas – son plus beau trophée – dimanche. Ses deuxième et troisième titres sur le circuit principal, le premier datant de Stockholm, également sur dur intérieur, en 2019.
Entretemps, le canadien monté sur ressorts a connu l’ascension et la chute. Finaliste en Masters 1000 à Bercy dans la foulée de l’ouverture de son palmarès en Suède, top 10 en septembre 2020, demi-finaliste de Wimbledon en 2021 – stoppé par Novak Djokovic – pour revenir dans la caste des dix meilleurs du monde, et quart-de-finaliste de l’Open d’Australie en 2022 – battu par Rafael Nadal –, il est retombé au 140e rang en juillet 2024. La faute à une blessure au genou droit.
Blessure aux genoux, et critiques publiques de son ancien coach
Ressentant la douleur dès octobre 2022, lors de sa finale contre Daniil Mevdedev à Vienne, le gaucher au bras animé par la foudre n’a pu empêcher l’addition de se saler jusqu’à devoir arrêter les frais après Wimbledon 2023 suite à sa défaite contre Roman Safiullin en huitième de finale. L’opération a été évitée, mais il n’a pu reprendre la compétition que six mois plus tard. En devant essuyer d’autres plâtres : les critiques, publiques, de son ancien coach qui n’y est pas allé de main morte.
« Il écoute mais il ne fait pas entièrement ce qu’il a besoin de faire afin d’être l’un des meilleurs », avait déclaré Mikhail Youzhny lors d’un entretien accordé à Tennis Majors en décembre 2023. « La chose principale est qu’il doit essayer de faire du tennis sa priorité : ça l’est la plupart du temps mais, à mon avis, il a pris quelques mauvaises décisions où le tennis n’était pas la priorité. »
Parfois, je ne pouvais même plus marcher.
Ce à quoi le surnommé « Shapo », coaché par Janko Janko Tipsarević depuis la fin d’année dernière, avait répondu, via X : « Horrible de voir comment quelqu’un peut se permettre d’aller trop loin en disant que je donne pas tout pour le tennis, alors que j’y dédie ma vie entière depuis l’âge de 5 ans. Sans parler du fait que je suis blessé depuis Wimbledon, et que je fais tout ce que peux, chaque jour, pour revenir sur le court. » En étant alors dans une période de doute profond.
« Ça a été très, très difficile », a-t-il déclaré à Dallas, comme l’a relayé l’ATP. « Il y a eu plein de moments pendant lesquels je ne savais pas si j’allais pouvoir revenir sur le court, rejouer au tennis », a-t-il confié. « J’ai vécu beaucoup de journées compliquées, même quand j’ai recommencé à jouer. Parfois j’avais de bons jours et ensuite je ne pouvais même plus marcher parce que mon genou me faisait mal. »
À Dallas, il s’est offert ses quatrième et cinquième succès contre des membres du top 5
Mais Shapovalov le claudiquant a fini par pouvoir gambader à nouveau, au point de marcher sur la concurrence à Dallas. Au Texas, il a écarté les trois premières têtes de série : Taylor Fritz (n° 1) en huitième de finale, Tommy Paul (n° 3) en demie, puis Casper Ruud (n° 2) pour soulever le trophée. Trois membres du top 10, alors qu’il restait sur huit défaites de suite face à cette élite depuis Vienne en 2022.
En battant Fritz et Ruud, respectivement 4e et 5e du classement ATP, il s’est même offert les quatrième et cinquième succès de sa carrière face à des joueurs du top 5. Lui qui avait éclos aux yeux du monde en volant dans les plumes du numéro 2 mondial, un certain Nadal, à Montréal en 2017. En tant qu’oiseau à peine tombé du nid : à 18 ans.
