Double tenante du titre, Sabalenka jouera à nouveau la finale de l’Open d’Australie
La numéro 1 mondiale s’est imposée 6-4, 6-2 contre son amie Paula Badosa, samedi, en demi-finale, à Melbourne.
« Elle va probablement me détester pendant les prochaines heure, voire les prochains jours, mais après tout ira bien. »
Pour la sixième fois de suite, Aryna Sabalenka s’est imposée face à Paula Badosa, sa meilleure amie sur le circuit, sa « BFF » (best friend forever). Jeudi soir, heure locale, la numéro 1 mondiale a vaincu – 6-4, 6-2 en 1h26 – la 11e du classement WTA en demi-finale de l’Open d’Australie. De quoi mener désormais six victoires à deux dans leur face-à-face.
Double 20/20 pour Sabalenka
Double tenante du titre et gagnante de l’US Open l’an passé, la Biélorusse, impératrice du dur, a ainsi signé un double 20/20 : 20e victoire de suite dans le Majeur de Melbourne, 20e victoire de suite en Grand Chelem sur dur. Sur cette surface dans la catégorie de tournois la plus prestigieuse, elle n’a plus connu la défaite depuis la finale contre Coco Gauff à Flushing Meadows en 2023.
« C’était un match très dur contre une amie », a déclaré la gagnante au micro de Jelena Dokić, ancienne 4e de la hiérarchie planétaire, lors de l’interview sur le court. « Je suis vraiment très heureuse de la (Paula Badosa) voir à ce niveau. Comment gère-t-on le fait qu’on soit amies ? Après quelques batailles l’une contre l’autre, on a parlé et on a décidé de mettre ça de côté. »
Je le promets, nous irons faire les magasins et je lui paierai tout ce qu’elle voudra.
« Peu importe ce qui se passe sur le court, on reste amies après », a-t-elle détaillé. « C’est difficile à faire, mais on s’est mise d’accord là-dessus, et on y arrive bien. (…) Je le promets, nous irons faire les magasins et je lui paierai tout ce qu’elle voudra (rires). (…) Je vais (quand même) mettre une limite, parce qu’elle peut devenir folle (quand elle fait les magasins). »
Après une mise en route difficile, le rouleau-compresseur de Minsk s’est mis en marche. Menée 2-0, 40-0 par une Badosa en pleine résurrection – première demi-finale en Grand Chelem, après avoir songé à arrêté sa carrière l’an passé à cause d’une fracture de fatigue au dos –, Sabalenka a écarté quatre balles de 3-0. De quoi se libérer d’un poids, puis se donner des ailes pour planer vers la victoire en déplumant petit à petit l’Espagnole de sa confiance.
Début de match accroché, puis Sabalenka a tout écrasé
À 3-2, après un jeu de dix minutes, elle a de nouveau pris l’engagement de la Transpyrénéenne. Dans la foulée, au changement de côté, après quelques gouttes de pluie, le toit de la Rod Laver Arena a été fermé. Ne concédant qu’une seule balle de break tout au long du duel, Sabalenka a remporté 77 % (24/31) des points derrière son premier service, et 61 % (11/18) après le second.
Écrasante de puissance, comme très souvent – euphémisme –, la joueuse de 23 ans n’a cessé d’agresser la tombeuse de Gauff dès que possible. Au point de remporter 59 % (20/34) des échanges en retour de deuxième balle. Profitant de deux doubles fautes consécutives de son adversaire pour faire passer le score 6-4, 2-1, la protégée d’Anton Dubrov s’est ensuite envolée, 6-4, 4-1, avec un caramel bien salé envoyé un coup droit. Un de plus.
Sabalenka vise un exploit inédit depuis Hingis en 1999
Laissant, après cette gifle violente, son adversaire perdue, regard hagard et désespérée traduisant un « je n’ai aucune solution » lui torturant probablement l’âme, Sabalenka a terminé la rencontre sans trembler. En patronne, par un jeu blanc. En demi-finale, elle a rendez-vous avec la gagnante du match entre sa plus grande rivale, Iga Świątek, et Madison Keys. Avec l’objectif de devenir la première femme titrée trois fois de suite à l’Open d’Australie depuis Martina Hingis en 1999.
Un duel qu’elle abordera avec le cœur léger. La rancœur crainte – et compréhensible – de Paula Badosa due à une défaite difficile à digérer en demi-finale de Grand Chelem n’a pas pesé bien lourd face à l’amitié : les caméras ont montré les deux femmes en train de se bidonner ensemble, en coulisse. Quelques minutes, seulement, après la rencontre.