Il a électrisé la nuit australienne : le phénomène Fonseca s’offre Rublev d’entrée à Melbourne
Le Brésilien de 18 ans s’est imposé 7-6¹, 6-3, 7-6⁵ contre le 9e joueur mondial, mardi, au premier tour de l’Open d’Australie.
Premier match dans un tableau principal en Grand Chelem, premier duel contre un top 10, première fois dans un stade aussi important. En débarquant sur la Margatret Court Arena – 7500 places, la troisième capacité la plus conséquente de l’Open d’Australie –, João Fonseca avait de quoi ressentir un tantinet de pression. Que nenni. Il n’en a fait qu’une gorgée.
Issu des qualifications, vainqueur du Challenger de Canberra pour débuter la saison et du Masters Next Gen pour terminer la précédente, le phénomène brésilien a signé son quatorzième succès de suite. En écœurant le 9e joueur mondial, Andrey Rublev. Victoire 7-6¹, 6-3, 7-6⁵ en 2h23 du 112e du classement ATP, pour entrer virtuellement dans le top 100 en attendant la fin du tournoi.
Le talent n’est rien sans travailler dur.
« Oui, c’était pas mal », a-t-il souri le vainqueur lors de l’interview sur le court, au micro d’Andrea Petkovic. « Je voulais juste profiter du moment, de ce court, de ma première fois dans un grand stade, mon premier match en Grand Chelem. » Félicité par rapport à son niveau de jeu épastrouillant, le natif de Rio de Janeiro a rétorqué : « Comme le dit Roger (Federer, dont la marque textile sponsorise Fonseca) : ‘Le talent n’est rien sans travailler dur. C’est ce que je fais avec mon équipe. »
Doté d’une sa vitesse de bras semblant venue tout droit d’une galaxie où il serait honteux de lancer le javelot à moins de 90 m, Fonseca a fait s’abattre la foudre sur Rublev. Grâce à des éclairs dans la nuit australienne, qui, en plus de sa couverture de terrain ou encore ses amorties, ont électrisé encore un peu plus l’ambiance propre aux duels disputés en soirée.
51 coups gagnants pour Fonseca, 33 pour Rublev
Au total, le protégé de Guilherme Texeira a fait pleuvoir 51 coups gagnants (pour 31 fautes directes d’après les statistiques du tournoi), soit 18 de plus que son adversaire du jour (25 fautes directs quant à lui). De quoi le surpasser dans le bras de fer en cadence du fond de court ; la filière préférentielle du Russe, sa seule stratégie.
Face à un opposant n’ayant pas assez de tours dans son sac pour ne serait ce que se faire des illusions de plan B, Fonseca s’est montré, malgré le score serré, un léger ton au-dessus tout au long de la rencontre. Bien que breaké à 2-1 dans le troisième set, il a effacé son retard dans la foulée. Et, lors des deux tie-breaks, il a su hausser son niveau. A l’image des deux derniers points de la joute – un revers fulgurant long de ligne, puis le même en couleur côté coup droit.
C’est une chose que je sais de moi : je joue mieux dans les moments cruciaux, je n’hésite pas à lâcher mes frappes
« J’ai juste essayé de jouer mon jeu, et de faire appel au public (en célébrant pour enflammer le stade après les beaux points) », a-t-il commenté devant les tribunes. « Quel est le secret pour produire mon meilleur tennis dans les tie-breaks ? J’essaie juste de mettre de l’intensité lors des points importants. C’est une chose que je sais de moi : je joue mieux dans les moments cruciaux, je n’hésite pas à lâcher mes frappes
À force d’être saoulé de coups, Rublev, régulièrement réduit à l’état de simple punching-ball, a parfois semblé ivre. En perdant ses appuis, titubant après certains points, à 6-3, 3-0 par exemple. Comme s’il était déjà à court d’énergie, rincé physiquement. Mais le moscovite n’a rien lâché. Lui qui a expliqué travailler énormément sur l’aspect psychologique, notamment avec Marat Safin, après en être arrivé au point de « ne plus voir de raison de vivre » suite à sa défaite surprise contre Francesco Comesaña à Wimbledon, comme il l’a récemment confié au Guardian.
Fonseca a déjà battu son prochain adversaire : Sonego
Contrôlant ses émotions, le surnommé « Rublo » n’a finalement craqué qu’une fois : à 4-0 contre lui dans le jeu décisif final, après une faute directe, en balançant violemment sa raquette contre le sol. Frustration évacuée, il s’est relancé pour faire passer le score à 5-5. Avant de devoir s’incliner, logiquement, sur deux derniers coups de tonnerre de son adversaire, qu’il est allé félicité chaleureusement, avec le sourire, lors de la poignée de main. Classe.
Au deuxième tour, João Fonseca est programmé face au tombeur de Stan Wawrinka, Lorenzo Sonego. Un Italien, 55e mondial, contre lequel il s’était imposé l’an passé sur l’ocre de Bucarest où il s’était hissé en quart de finale, son deuxième sur le circuit principal après celui de Rio. Sa terre natale, celle où il avait commencé à se révéler aux yeux du monde. « C’est ici qu’est ma place, je veux jouer dans ces grands stades (le court Guga Kuerten de Rio peut acueillir 6200 personnes) », avait-il alors déclaré, à 17 ans, après avoir vaincu Arthur Fils. Moins d’un an plus tard, il a fait plus que trouver sa place. Il est en train de faire son trou.
Les autres rencontres du premier tour à l’Open d’Australie (Grand Chelem, Melbourne Park, dur, 60.627.573 USD, les résultats s’affichent du plus récent au plus ancien) :
- Pablo Carreno Busta – Kamil Majchrzak (Q) : 6-4, 6-4, 6-3
- Alex De Minaur (N.8) – Botic van de Zandschulp : 6-1, 7-5, 6-4
- Corentin Moutet – Alexei Popyrin (N.25) : 4-6, 6-3, 6-4, 6-4
- Denis Shapovalov – Roberto Bautista Agut : 3-6, 6-4, 6-4, 7-6 [8]
- Marcos Giron – Yannick Hanfmann : 2-6, 7-5, 6-1, 7-5
- Tomas Martin Etcheverry – Flavio Cobolli (N.32) : 6-7 [8], 6-3, 7-5, 6-1
- Mitchell Krueger (Q) – Rinky Hijikata : 6-4, 6-4, 6-3
- Tristan Boyer (Q) – Federico Coria : 6-3, 6-7 [3], 4-6, 7-5, 6-1
- Lorenzo Sonego – Stan Wawrinka (WC) : 6-4, 5-7, 7-5, 7-5
- Ben Shelton (N.21) – Brandon Nakashima : 7-6 [3], 7-5, 7-5
- Lorenzo Musetti (N.16) – Matteo Arnaldi : 7-6 [4], 4-6, 7-6 [5], 6-3
- Daniel Altmaier – Francisco Comesana : 6-2, 3-6, 7-6 [4], 4-6, 6-4
- Daniil Medvedev (N.5) – Kasidit Samrej (WC) : 6-2, 4-6, 3-6, 6-1, 6-2
- Facundo Diaz Acosta – Zizou Bergs : 6-7 [5], 6-4, 1-6, 6-3, 6-4
- Hubert Hurkacz (N.18) – Tallon Griekspoor : 7-5, 6-4, 6-4
- Gael Monfils – Giovanni Mpetshi Perricard (N.30) : 7-6 [7], 6-3, 6-7 [6], 6-7 [5], 6-4
- Francisco Cerundolo (N.31) – Alexander Bublik : 7-6 [1], 6-3, 6-2
- Cristian Garin (Q) – Borna Coric : 7-5, 6-1, 6-2
- Learner Tien (Q) – Camilo Ugo Carabelli : 4-6, 7-6 [3], 6-3, 5-7, 6-4
- Taylor Fritz (N.4) – Jenson Brooksby : 6-2, 6-0, 6-3
- Holger Rune (N.13) – Zhizhen Zhang : 4-6, 6-3, 6-4, 3-6, 6-4
- Karen Khachanov (N.19) – Adrian Mannarino : 7-6 [5], 6-3, 6-3
- Gabriel Diallo – Luca Nardi : 6-7 [1], 7-6 [3], 5-7, 6-1, 6-2
- Matteo Berrettini – Cameron Norrie : 6-7 [4], 6-4, 6-1, 6-3
- Miomir Kecmanovic – Dusan Lajovic : 7-5, 3-6, 6-3, 3-6, 6-3
- Tommy Paul (N.12) – Christopher O’Connell : 6-2, 3-6, 6-1, 6-7 [5], 7-5
- Francesco Passaro (LL) – Grigor Dimitrov (N.10) : Passaro qualifié (7-5, 2-1 ab.)
- Benjamin Bonzi – David Goffin : 6-1, 6-2, 7-6 [7]
- Jacob Fearnley – Nick Kyrgios : 7-6 [3], 6-3, 7-6 [2]
- Novak Djokovic (N.7) – Nishesh Basavareddy (WC) : 4-6, 6-3, 6-4, 6-2
- Carlos Alcaraz (N.3) – Alexander Shevchenko : 6-1, 7-5, 6-1
- Alejandro Davidovich Fokina – Juncheng Shang : Davidovich Fokina qualifié (7-6 [1], 5-2 ab.)
- Felix Auger-Aliassime (N.29) – Jan-Lennard Struff : 6-3, 6-0, 4-6, 6-1
- Jaime Faria (Q) – Pavel Kotov : 6-1, 6-1, 7-5
- Sebastian Korda (N.22) – Lukas Klein (Q) : 6-3, 0-6, 6-3, 7-6 [6]
- Yoshihito Nishioka – Aziz Dougaz (Q) : 3-6, 6-4, 7-6 [3], 6-3
- Arthur Cazaux – Sebastian Baez (N.28) : 6-3, 5-7, 3-6, 6-0, 6-3
- Thanasi Kokkinakis – Roman Safiullin : 3-6, 6-3, 6-3, 7-6 [5]
- Jack Draper (N.15) – Mariano Navone : 4-6, 6-3, 3-6, 6-3, 6-2
- Aleksandar Vukic – Damir Dzumhur : 6-7 [3], 6-0, 3-6, 6-3, 6-4
- Tristan Schoolkate (WC) – Taro Daniel : 6-7 [6], 7-6 [4], 6-1, 6-4
- Jordan Thompson (N.27) – Dominik Koepfer (Q) : 7-6 [3], 6-4, 4-6, 6-3
- Jannik Sinner (N.1) – Nicolas Jarry : 7-6 [2], 7-6 [5], 6-1
- James McCabe (WC) – Martin Landaluce (Q) : 6-4, 6-3, 6-4
- James Duckworth – Dominic Stricker : 6-2, 6-4, 6-2
- Fabian Marozsan – Thiago Seyboth Wild : 6-3, 6-7 [5], 7-5, 5-7, 7-5
- Nuno Borges – Alexandre Muller : 6-7 [2], 6-3, 6-2, 7-5
- Roberto Carballes Baena – Alejandro Tabilo (N.23) : 1-6, 6-2, 6-3, 7-6 [1]
- Jakub Mensik – Nikoloz Basilashvili (Q) : 6-1, 6-7 [3], 6-3, 6-3
- Frances Tiafoe (N.17) – Arthur Rinderknech : 7-6 [2], 6-3, 4-6, 6-7 [4], 6-3
- Alex Michelsen – Stefanos Tsitsipas (N.11) : 7-5, 6-3, 2-6, 6-4
- Alexander Zverev (N.2) – Lucas Pouille (WC) : 6-4, 6-4, 6-4
- Quentin Halys – Adam Walton : 4-6, 4-6, 6-4, 7-6 [4], 7-5
- Reilly Opelka – Gauthier Onclin (Q) : 3-6, 7-6 [4], 6-3, 6-2
- Ugo Humbert (N.14) – Matteo Gigante (Q) : 7-6 [5], 7-5, 6-4
- Pedro Martinez Portero – Luciano Darderi : Martinez Portero qualifié (6-3, 4-1 ab.)
- Tomas Machac (N.26) – Sumit Nagal : 6-3, 6-1, 7-5
- Jiri Lehecka (N.24) – Li Tu (WC) : 6-1, 3-6, 6-3, 7-6 [1]
- Hady Habib (Q) – Yunchaokete Bu : 7-6 [4], 6-4, 7-6 [6]
- Casper Ruud (N.6) – Jaume Munar : 6-3, 1-6, 7-5, 2-6, 6-1
- Kei Nishikori – Thiago Monteiro (Q) : 4-6, 6-7 [4], 7-5, 6-2, 6-3
- Arthur Fils (N.20) – Otto Virtanen : 3-6, 7-6 [4], 6-4, 6-4
- Hugo Gaston – Omar Jasika (WC) : 6-2, 3-6, 6-2, 6-2