Sinner, incontestable numéro1 mondial, intraitable en finale des ATP Finals
Jannik Sinner a dominé Taylor Fritz en finale des ATP Finals de Turin (6-4, 6-4) et devient le premier joueur à gagner le Masters sans perdre un set depuis Ivan Lendl en 1986.
Le numéro un du tennis mondial est italien et s’appelle Jannik Sinner. C’est écrit dans le classement ATP depuis six mois, mais c’est toujours plus marquant quand le patron joint la théorie à la pratique en faisant valoir sa supériorité lors des ATP Finals, ce Masters de fin d’année qui ne dit plus son nom. Sinner n’a laissé personne douter de quoi que ce soit dimanche en finale de la compétition en dominant Taylor Fritz en 1h24 (6-4, 6-4) devant son public à Turin.
C’est plus qu’un trophée, c’est un acte d’autorité. Sinner est le premier joueur depuis Ivan Lendl en 1986 à gagner les Finals sans perdre un set, soit cinq matches pliés sans douleur. Il est aussi le troisième joueur à réaliser le Grand Chelem virtuel des grand titres sur dur en gagnant l’Open d’Australie, l’US Open et le Masters la même année. Les précédents s’appelaient Roger Federer (2004, 2006, 2007) et Novak Djokovic (2015, 2023). Voilà où se situe la domination de Sinner cette année.
La veille Taylor Fritz, qui avait été balayé en finale de l’US Open, avait indiqué que le score de leur affrontement en poules cette semaine (6-4, 6-4) n’avait pas reflété le nivellement des valeurs entre les deux. Il n’a pas tout à fait tort. Fritz n’a pas été exactement humilié comme Ruud la veille en demi-finale. Mais avec cette précision clinique qui sied aux patrons quand ils sont sur un nuage, il a à nouveau suffi à Sinner de breaker une fois par set pour faire triompher sa volonté. Résultat, un nouveau 6-4, 6-4 sans suspense.
Les 10 sets remportés par Sinner aux ATP Finals :
- De Minaur (6-3, 6-4)
- Fritz (6-4, 6-4)
- Medvedev (6-3, 6-4)
- Ruud (6-1, 6-2)
- Fritz (6-4, 6-4)
Sinner injouable au service
A part, si l’on veut, quand il a mené 3-2 et 0-15 sur le service de Sinner, Fritz ne s’est jamais vraiment retrouvé en situation d’y croire. Il s’est bien retrouvé à un point d’annuler son break de retard à 5-4 au premier set. Mais Sinner lui a servi une première sur revers quasiment inretournable sur cette unique balle de break du match côté américain. Fritz, lui, a lâché son engagement une fois par set, à 3-3 au premier set, à 2-2 au second. Il n’en fallait pas davantage pour plier le match.
Même s’il a usé et abusé des bombes en coup droit et revers qui avaient sonné Casper Ruud la veille, et qui ont usé Fritz dimanche, à l’image de la balle de match, Sinner doit une bonne partie du gain de sa finale à la qualité de son service. 14 aces, 83% de points gagnés derrière sa première balle (pour un pourcentage de 71%), l’Italien n’a finalement pas eu besoin de plus que de prendre Fritz à son propre jeu en dominant le « serve + 1 »
La saison quasi parfaite de Sinner
Sinner termine une saison quasi parfaite à 70 victoires et 6 défaites dont la moitié contre Carlos Alcaraz, dernier joueur en date à l’avoir battu, au tie-break du dernier set à Pékin. L’Espagnol, troisième à l’ATP, a terminé la saison beaucoup plus usé que son rival et ami. Sinner a raflé tous les gros titres mis en jeu (et où il a pu s’aligner) sur le circuit depuis l’Open du Canada, la semaine qui a suivi les Jeux Olympiques. Vainqueur à Miami en avril, il a aussi triomphé à Cincinnati et Shanghaï. Sur dur, bien sûr.
« Tu joues un tennis incroyable mec, tu as réussi une année folle, félicitations » a simplement pu commenter Fritz, nouveau numéro 4 mondial, après la rencontre. Ce tableau provoque chez Sinner plus de satisfaction que de véritable émotion. Les mots qui lui viennent spontanément pour qualifier ses résultats sont “positifs”, un vocabulaire qui reste étrange alors que plane toujours la menace d’une suspension pour contrôle positif après la saisine du TAS.
A l’heure où nous écrivons ces lignes, même si c’est assez terrifiant à écrire, cette échéance juridique est la principale raison obective qui pourrait éloigner Sinner d’une réussite comparable en 2025. Sinner avait réalisé une fin de saison 2023 époustouflante avec notamment une finale aux ATP Finals et deux succès contre Novak Djokovic dont l’un en Coupe Davis. Le joueur qu’il est devenu douze mois plus tard est un monstre, en comparaison.