Sinner met fin à l’aventure de Machac et s’assure de terminer l’année numéro 1 mondial, sous les yeux de Federer
Jannik Sinner a écarté Tomas Machac (6-4, 7-5) samedi, lors du tournoi de Shanghai et se mesurera au vainqueur du match à venir entre le Serbe Novak Djokovic, tête de série n°4, et l’Américain Taylor Fritz, tête de série n°7 pour le trophée.
Jannik Sinner, Shanghai 2024 (Imago / Panoramic)
Une pierre, deux coups. En mettant fin à l’épopée de Tomáš Macháč – tombeur de Carlos Alcaraz au tour précédent – avec une victoire 6-4, 7-5 en demi-finale du Masters 1000 de Shanghai, Jannik Sinner s’est assuré de terminer l’année en tant que numéro 1 mondial. Une première pour lui.
“C’est incroyable, c’est quelque chose dont on rêve quand on est enfant”, a-t-il commenté lors de l’interview sur le court. “Terminer l’année numéro 1, c’est encore une sensation différente que d’accéder à ce rang. C’est spécial. Mais ça se produit en plein tournoi, donc je ne vais pas trop y penser. Demain, j’ai la finale.”
Et pour tenter de soulever le trophée, il pourrait affronter Novak Djokovic – face auquel il a gagné ses deux deniers duels – pour la sixième fois de sa carrière. À condition que le monument Serbe inflige une dixième défaite en autant de rencontres à Taylor Fritz dans la seconde demi-finale.
Terminer l’année numéro 1, c’est encore une sensation différente que d’accéder à ce rang.
Jannik Sinner
Pour se donner une chance d’aller soulever un trophée qui pourrait être son quatrième en Masters 1000 – et le troisième en 2024 après Miami et Cincinnati – Sinner a dû produire un excellent tennis contre un Macháč très offensif et attiré par le filet.
Étouffé par l’agressivité de son adversaire à l’entame de la partie, le Transalpin a perdu son service d’entrée. Le seul break qu’il a concédé dans ce match. Car, ensuite, en débreakant dans la foulée, il a su être un léger ton au-dessus du champion olympique du double mixte. Notamment lors des points les plus importants.
À 5-4, alors que son opposant s’est un peu précipité sur certains coups, le natif de San Candido en a profité. À 30-40, il a a glissé un passing de revers dans les pieds, forçant à une volée compliquée à redresser et qui est sortie en longueur, pour boucler l’acte initial.
Sinner, clinique sur les points importants
Dans le deuxième round, Sinner s’est montré clinique, comme souvent, dans les moments à pression forte : il a sauvé les deux opportunités de break qu’il a dû affronter, et a converti la seule qu’il s’est procurée, qui était également la balle de match.
Les deux dangers, non consécutifs, pour lui ont eu lieu à 6-4, 4-4. Il les a écartés sans trembler, côté avantage : le premier d’un service gagnant au T, le deuxième d’un enchaînement service extérieur suivi d’un coup droit dans l’ouverture.
Quelques minutes plus tard, à 6-4, 6-5, 30-0 sur le service de son rival du jour, le protégé de Simone Vagnozzi et Daren Cahill a aligné quatre points consécutifs pour plier l’affaire. “On connaît tous son talent (celui de Tomáš Macháč), la puissance qu’il peut mettre”, a-t-il déclaré devant le public. “J’ai dû faire tres attentions sur mes services, il a été très agressif au retour.”
Federer, ce perturbateur
Vainqueur de 61 % des points disputés derrière ses deuxièmes balles, et de 50 % de celles jouées sur celle de l’actuel 33e mondial assuré d’atteindre son meilleur classement en passant 25e, Sinner a brillé. Peut-être la raison pour laquelle un spectateur de prestige a sorti les lunettes de soleil en tribunes : Roger Federer.
Une présence qui a donné lieu a des scènes cocasses. À 3-2, 0-15 service Macháč, ce dernier a dû stopper son geste pour patienter quelques secondes, le temps que la foule finisse d’acclamer un Federer à l’allure “jamesbondesque” montré sur l’écran géant pour la première fois.
À 3-3, après un “JE T’AIME ROGER!” crié par un fan suivi d’un “JE T’AIME SINNER !” hurlé par un autre, le Tchèque a provoqué l’hilarité de tout le stade – le Suisse et l’Italien compris – en faisant preuve d’une répartie bien senti avec un : “Et moi alors ?” Comme pour se plaindre, avec humour, de n’être qu’un quidam au milieu des deux vedettes. Tomáš Machin.
L’autre demi-finale à Shanghai (Masters 1000, Qi Zhong Tennis Center, dur, 8.995.555 USD) :
- Novak Djokovic – Taylor Fritz : programmé samedi
