Alcaraz : “J’ai retrouvé la joie et l’énergie grâce aux évènements par équipes”
Lessivé pendant la tournée nord-américaine, Carlos Alcaraz, sacré à Pékin mercredi, est revenu au sommet de sa forme grâce à la Coupe Davis et la Laver Cup.
Il était au bout du rouleau, il est redevenu rouleau compresseur. Lessivé après s’être envoyé Roland-Garros et Wimbledon – pour devenir le plus jeune joueur de l’ère Open à réussir ce doublé, et le plus précoce de l’histoire sacré sur trois surfaces différentes en Grand Chelem – avant d’enchaîner avec une médaille d’argent aux Jeux olympiques, Carlos Alcaraz avait perdu de son éclat lors de la tournée nord-américaine.
Battu d’entrée à par Gaël Monfils à Cincinnati, puis au deuxième tour de l’US Open, sèchement, par Botic van de Zandschulp, il était apparu rincé émotionnellement comme l’avait analysé Patrick Mouratoglou dans L’Œil du Coach. Au point de le voir fracasser sa raquette comme jamais auparavant sur le circuit principal à “Cincy” ; lui, l’homme ayant toujours expliqué son besoin vital de plaisir, et de sourire, pour briller.
Invaincu depuis la fin de l’US Open
Pour retrouver du jus, on aurait pu penser qu’il serait judicieux pour lui d’aller en siroter au soleil pendant quelques jours. Que nenni, il a choisi l’option inverse. Enquiller les matchs. Disputer la Coupe Davis, puis la Laver Cup avant de s’envoler pour l’Asie. Choix payant : il a remporté neuf simples de suite (en comptant la Laver Cup), avec en point d’orgue la finale monumentale de l’ATP 500 de Pékin contre le numéro 1 mondial Jannik Sinner.
Peut-être un peu schizophrène sur les bords, le phénomène espagnol, au beau milieu de ce rythme infernal, a pointé du doigt le calendrier très – trop – chargé, ne permettant plus d’avoir “assez de temps pour récupérer ou se réserver des blocs d’entraînements.” Critique juste, le tennis étant peut-être le seul sport s’étalant sur onze mois de l’année ; mais contradictoire, puis qu’il a alourdi son menu déjà copieux avec des exhibitions – la Laver Cup en septembre, le Six Kings Slam en octobre.
je suis prêt pour les prochains tournois, j’ai retrouvé le plaisir.
Néanmoins, cette discordance entre ses paroles et ses actes n’est pas restée sans explication. Le surnommé “Carlitos” et son équipe ont misé sur l’enchaînement de rencontres, au risque d’un surmenage physique, pour revenir au top sur le plan de la “fraîcheur mental”. Vous avez beau être pris dans le tambour de la machine, finalement, c’est quand celui-ci est à l’arrêt qu’il ne génère plus d’énergie.
“Comment avez-vous retrouvé de l’énergie pour la tournée asiatique ?”, a-t-il été demandé au protégé de Juan Carlos Ferrero en conférence de presse, ce jeudi, à Shanghai. “Par l’entraînement”, a d’abord répondu le Transpyrénéen. “J’ai eu un très bon mois d’entraînement au retour des États-Unis. La Coupe Davis et la Laver Cup m’ont beaucoup aidé à retrouver mon énergie, à être de nouveau motivé.”
PAs de répit prévu avant fin novembre
“J’adore jouer en équipe, être avec mes partenaires, tous les gens autour, pour l’ambiance hors du court aussi, aspect très important pour moi”, a-t-il ajouté. “Ces évènements (la Coupe Davis et la Laver Cup) m’ont permis de retrouver la joie d’être sur le terrain. Je suis arrivé en Asie avec beaucoup d’énergie, en profitant de chaque seconde passée sur le court, ce qui est essentiel à mes yeux. Maintenant, je suis prêt pour les prochains tournois, j’ai très envie de les disputer, j’ai retrouvé le plaisir.”
Lancé, Carlos Alcaraz ne devrait pas souffler avant fin novembre, période du Final 8 de la Coupe Davis, où on pourrait à nouveau le voir en double avec Rafael Nadal. Avant ça, le Masters est son objectif majeur de fin de saison. Celui pour lequel il affirme “vouloir jouer autant que possible” afin d’engranger de l’expérience sur dur intérieur. Le rouleau compresseur veut se donner les moyens d’être complètement tout-terrain.