Fonseca : “Je veux être comme Alcaraz et Sinner”

À 18 ans, depuis fin août, le Brésilien fait partie des grandes révélations de la saison. Tant par son ascension au classement que par son style de jeu.

João Fonseca, Coupe DAvis 2024 João Fonseca, Coupe Davis 2024 (Imago / Panoramic)

Il entre toujours sur le court avec une pierre précieuse : une qualité de frappe purement exceptionnelle. De celles qui marquent la rétine et dilatent les pupilles dès qu’on a le bonheur de les contempler. Champion du monde junior l’an passé et vainqueur de l’US Open dans cette catégorie d’âge, João Fonseca a réussi son passage chez les “grands” cette saison.

En février, sur sa terre (battue) natale à Rio de Janeiro, en tant que wild card, il est devenu le plus jeune Brésilien à atteindre les quarts de finale sur le circuit principal dans l’ère Open. À 17 ans et demi, devant le monument auriverde Guga Kuerten qui avait réussi cette performance à 19 balais et 11 mois. Le tout en s’offrant ses premiers membres du top 100 – Arthur Fils, 36e mondial, puis Cristian Garín, 88e – pour sa deuxième expérience ATP après l’invitation déjà reçue l’année précédente pour le tournoi carioca.

Déjà signé par Rolex, et courtisé par l’agence de management de Federer

Depuis, la pépite a continué à briller pour confirmer. Après une finale en Challenger sur l’ocre paraguayenne d’Asuncion en mars, il a soulevé son premier trophée à ce niveau en juillet sur le dur de Lexington, dans le Kentucky. À l’échelon supérieur, il a encore fait parler de lui en battant notamment, sur brique pilée, Lorenzo Sonego à Bucarest (61e) – où il a de nouveau atteint les quarts – et Alex Michelsen (71e) à Madrid, ou encore Botic van de Zandschulp (68e) sur dur intérieur en phase de poule de Coupe Davis la semaine dernière.

730e mondial au 1er janvier, Fonseca, 18 printemps désormais, a entamé une ascension impressionnante. En choisissant les escalators, et en avalant les marches quatre par quatre : le voilà déjà 157e cette semaine. Grâce à une gifle de coup droit bourrée de lift, un revers percutant plus à plat, et un kick de service forçant les adversaires à prendre l’escabeau pour relancer. Des qualités qui ont charmé des éminences du tennis : Rolex l’a signé, et Roger Federer l’a courtisé avec Team 8, son agence de management.

Federer est mon idole depuis que je suis enfant.

João Fonseca, pour Clay Tennis

Si le jeune homme de 1,85 m a déjà opté pour la marque On, dont Federer est actionnaire, pour équipementier textile, il a préféré refuser les avances du Suisse en gardant ses parents pour agent, comme il l’a expliqué dans une interview publiée par Clay Tennis, mardi. Décision sans doute (très) compliquée, puisque consistant à repousser son joueur préféré.

“Federer est mon idole depuis que je suis enfant”, a-t-il expliqué. “J’ai toujours adoré le regarder jouer, avec son style classique, élégant. C’est une référence. J’aimerais savoir ce qu’il a traversé, comment gérer les moments difficiles, ce qu’il ressentait lorsqu’il avait mon âge. Il était talentueux, mais beaucoup de gens disent qu’il n’était pas très bosseur quand il était jeune. J’aimerais l’entendre sur ce sujet, il pourrait m’apprendre beaucoup de choses. Si j’avais la chance de lui parler directement, j’essaierais d’en tirer le plus de bénéfice possible.”

Alcaraz et sinner me servent d’inspiration pour continuer à travailler de plus en plus dur.

João Fonseca

Histoire de se donner les moyens de tutoyer les sommets. Là où se sont déjà installés deux joueurs comptant respectivement cinq et trois ans de plus que lui : Carlos Alcaraz et Jannik Sinner. “Je les vois dans leur rivalité, et c’est là que je veux aller”, a-t-il confié. “Parfois, je me dis : ‘Je vais viser le top 100, le top 50’. Non. C’est eux que je vais viser. Je veux être comme eux. Je veux gagner des titres du Grand Chelem et d’autres grands tournois. Alcaraz et Sinner me servent d’inspiration pour continuer à travailler de plus en plus dur.”

Au point de se rêver “en troisième élément d’un ‘Big 3 du futur ?”, lui a-t-il été demandé. “C’est difficile de parler de ça, mais c’est là où je veux aller”, a-t-il répondu. “Ce n’est pas quelque chose à quoi je pense, ce doit juste être le résultat de mon travail.” Car, il en a bien conscience, avant de devenir bijou, une pierre précieuse a besoin d’être taillée et polie pour briller de mille feux.

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