Fils, qui a servi pour le match contre Bautista Agut : “Je me suis tendu, c’était mental”
Arthur Fils a servi pour le match avant de s’incliner 2-6, 7-5, 6-3 face à l’Espagnol Roberto Bautista Agut vendredi en Coupe Davis.
Il avait bâti sa victoire en maître architecte, en imposant son agressivité du fond de court au métronome Roberto Bautista Agut. Mais dans un match de tennis, chaque construction n’est qu’un château de carte pouvant s’écrouler à la moindre turbulence. C’est ce qui est arrivé à Arthur Fils.
Alors qu’il menait 6-2, 5-3 vendredi lors du premier simple de la rencontre de Coupe Davis opposant l’Espagne à la France, Fils, jusqu’alors patron du duel, a senti toute la tension venir paralyser son esprit, et par extension son corps, au moment de servir pour le gain du duel à 6-2, 5-4. En commettant notamment deux doubles fautes, dont une sur la balle de débreak.
Quand j’ai dû servir pour le match, avec la foule et tout ça, ça a été difficile, de toute évidence
Arthur Fils
“Quand j’ai dû servir pour le match, avec la foule (qui s’est mis à jouer son rôle pour soutenir bruyamment Bautista Agut) et tout ça, ça a a été difficile, de toute évidence”, a expliqué le Tricolore en conférence de presse, comme l’a rapporté L’Équipe. “J’avais très bien servi jusqu’à ce jeu (12 aces lors des deux premiers sets, 13 sur l’ensemble du match), puis j’ai fait deux doubles fautes (4 au total dans le match). J’étais tendu… Ça fait partie du jeu.”
Au point de sentir son corps se tétaniser face à l’enjeu. Compréhensible pour un jeune homme de 20 ans en quête de sa première victoire en trois matchs dans cette compétition, alors que les Bleus devaient impérativement vaincre l’Espagne pour conserver une chance de qualification.
Un peu de tension avec des petites crampes. Pas pour des raisons physiques, mais mentales.
Arthur Fils
“Vous faites le match quasi parfait jusqu’à 6-2, 5-4, que se passe-t-il à ce moment-là ?”, lui a demandé un journaliste. “Un peu de tension, avec des petites crampes, mais rien de fou”, a-t-il répondu. “Le public aussi, ça joue. Les nerfs on joué une grande part là-dedans. Dans ces conditions, on se tend, on ressent un peu de crampes. Pas pour des raisons physiques, mais mentales. Et c’est pour ça que je n’ai pas réussi à tennis mon service ensuite à 5-6 au deuxième set.”
L’an passé, pour sa première empoignade en Coupe Davis, il avait connu une (més)aventure similaire. Alors qu’il menait 6-3, 3-1 face à Dan Evans en étant autoritaire, il avait ensuite subi le retour du Britannique qui avait su enflammer le stade à Manchester. Défaite 3-6, 6-3, 6-4 ; mais le revers face à “RBA” a été encore plus rageante. Au point que le natif de Bondoufle en a fracassé sa raquette après la balle de match.
L’une de mes défaites les plus frustrantes ? Oui.
Arthur Fils
“Est-ce l’une de mes défaites les plus frustrantes et décevantes ? Oui, je pense”, a-t-il répondu. “L’un des matchs les plus durs, c’est sûr. Après une défaite comme ça, il faut juste continuer à bosser dur. (…) Mais c’est OK, je vais encore avoir 30 ou 40 matches de Coupe Davis à jouer, je trouverai le chemin”.
L’équipe de France a encore une dernière rencontre a disputé ce samedi contre la République tchèque. Pour du beurre, les deux nations étant déjà éliminées, mais avec un peu de sel tout de même : ne pas rentrer bredouille. Que ce soit pour les Bleus, ou Arthur Fils.