Le parcours de Fritz à l’US Open donne de l’espoir : plus de joueurs peuvent aller loin en Grand Chelem

Passé à côté de sa finale, et loin de son meilleur niveau pendant la quinzaine, Fritz a montré par ses performances qu’il est peut-être plus facile d’aller loin en Grand Chelem.

Taylor Fritz et Jannik Sinner - US Open 2024 Taylor Fritz et Jannik Sinner – US Open 2024 © Zuma / Panoramic

Taylor Fritz n’a peut-être pas remporté son premier titre du Grand Chelem, battu par Jannik Sinner dimanche, mais le parcours de l’Américain jusqu’à la finale de l’US Open a au moins prouvé une chose : il existe une fenêtre, de plus en plus ouverte, pour les joueurs qui veulent avoir une chance de remporter un Majeur.

C’est très différent de l’époque du Big Three, où il était difficile pour quiconque ne s’appelait pas Roger Federer, Rafael Nadal et Novak Djokovic. Ils ne se contentaient pas de rafler les plus grands titres, ils s’affrontaient aussi souvent en finale. À l’époque, pour atteindre une finale, il fallait probablement battre au moins l’un d’entre eux, voire deux.

Avec la retraite de Federer, la fin de carrière de Nadal et les 37 ans de Djokovic, les choses ont changé.

Fritz est le premier joueur à atteindre sa première finale en Grand Chelem en deux ans, depuis Nick Kyrgios à Wimbledon en 2022. Et même si Jannik Sinner et Carlos Alcaraz ont partagé les titres en Grand Chelem cette année, cela permet au moins à d’autres, comme les demi-finalistes Frances Tiafoe et Jack Draper, de savoir qu’atteindre une finale n’est pas l’impossibilité qu’il semble parfois y avoir. Tiafoe jouait sa deuxième demi-finale en Majeur (après celle à l’US Open 2022), Draper sa toute première.

“Il est évident que Carlos, Novak et d’autres ont perdu au début de ce tournoi, ce qui a permis d’ouvrir le tableau. Vous ne pouvez battre que ceux qui sont devant vous”, a exprimé Taylor Fritz en conférence de presse.

Fritz : “Je n’ai pas l’impression d’avoir joué un tennis extraordinaire”

Fritz pense qu’il est possible d’y parvenir sans avoir besoin de jouer un tennis exceptionnel à chaque match.

“Je pense que c’est vraiment positif pour moi, parce que je n’ai pas l’impression qu’à un moment précis de ces deux semaines, je jouais un tennis extraordinaire. J’ai l’impression que je jouais bien, mais rien de spécial. J’ai l’impression que je n’ai pas frappé mon revers aussi bien que je l’aurais voulu, que je n’ai pas servi aussi bien que je l’aurais voulu. Heureusement, j’arrive encore à m’en sortir et à tenir le coup.”

Taylor Fritz - US Open 2024
Taylor Fritz – US Open 2024 © Chryslène Caillaud / Panoramic

“Peut-être que c’est un peu plus ouvert. Je ne pense pas qu’il faille, je ne sais pas, jouer de manière incroyable pour aller loin dans les tournois et être compétitif. Comme je l’ai dit, c’est différent. Novak et Carlos ont perdu. Il aurait fallu que je joue un très, très grand match si j’avais joué Novak ailleurs dans le tableau. Je pense que l’on peut se retrouver un peu plus loin dans le tableau, en quart de finale par exemple, si l’on joue un tennis solide. Je pense toujours que pour battre les meilleurs, il faut juste donner le meilleur de soi-même”

Tiafoe : « Personne n’est imbattable »

S’exprimant avant les demi-finales, Tiafoe a insisté sur le même point : “C’est ouvert. Ce n’est plus comme avant, quand on atteint les quarts de finale, qu’on joue Rafa et qu’on a de grandes chances de se faire éliminer. C’était la réalité. Aujourd’hui, c’est totalement différent.”

“Personne n’est imbattable. Surtout plus tard dans la saison où les gars sont peut-être un peu cuits. Ils ne sont peut-être pas aussi frais et ils sont vulnérables.”

Fritz a déclaré que son parcours jusqu’à la finale lui donnerait beaucoup de confiance pour l’avenir.

“La chose la plus importante est, comme je l’ai déjà dit, j’ai joué solidement cette semaine, mais j’ai joué très en-dessous de mon niveau. Je ne pense pas qu’à un moment donné, je me sois dit ‘wow, je joue incroyablement bien’ ou ‘je joue comme un fou’.”

Frances Tiafoe, US Open 2024
Frances Tiafoe, US Open 2024 (Chryslène Caillaud / Panoramic)

“Je pense que c’est extrêmement rassurant pour moi d’avoir pu arriver à ce stade en jouant un tennis solide. Je sais qu’il y a encore beaucoup de choses à améliorer. C’est quelque chose que j’ai dit tout au long de ma carrière, que ce soit quand j’ai gagné mon premier point ATP ou mon premier tournoi Challenger ou mon premier huitième de finale en Grand Chelem, j’ai toujours dit qu’une fois que j’ai fait quelque chose une fois, je me sens beaucoup plus confiant dans ma capacité à le faire à nouveau.”

“C’est quelque chose qui m’a toujours marqué. Parfois, il m’a fallu du temps pour atteindre un certain niveau, mais j’ai toujours eu l’impression qu’une fois que j’ai fait quelque chose, j’ai beaucoup plus confiance en moi et je sais que je peux le refaire. C’est donc un sentiment formidable d’être arrivé à ce stade, en sachant que je joue bien et j’ai l’impression que c’est reproductible.”

Les Américains en pleine ascension

Bien que les États-Unis n’aient toujours pas eu de vainqueur masculin dans un tournoi du Grand Chelem depuis qu’Andy Roddick a remporté l’US Open en 2003, Fritz est le premier depuis l’ancien joueur américain à atteindre la finale d’un tournoi du Grand Chelem depuis 2009 (Andy Roddick, encore, à Wimbledon).

Tiafoe, qui s’est exprimé après avoir été battu par Fritz en demi-finale, a déclaré que l’optimisme régnait désormais, en particulier parmi les joueurs américains, dont cinq sont classés dans 20 premiers à l’ATP.

“Cela a ouvert les vannes. Je pense que les gars vont commencer à croire qu’ils peuvent aller loin dans les Grands Chelems. Tommy (Paul) a déjà atteint les demi-finales, Ben (Shelton) aussi… Fritz est maintenant en finale. Beaucoup de gars vont pouvoir penser qu’ils peuvent le faire, surtout dans ce tournoi où il est plus tard dans la saison, avec le public américain.”

“Je pense que c’est important et que cela montre que c’est tout à fait possible. Comme je l’ai dit, le jeu est ouvert. Même avec Alcaraz, Sinner et les autres, ce n’est plus ce que c’était.”

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