La surprise du chef : Draper assomme de Minaur et poursuit son sans-faute à l’US Open
Jack Draper, c’est de plus en plus fort ! A 22 ans, le Britannique s’est qualifié sans perdre un set pour sa première demi-finale en Grand Chelem en assommant Alex de Minaur (6-3, 7-5, 6-2), ce mercredi.
Mais qui l’arrêtera ? Jack Draper est en train de s’imposer comme l’épouvantail de cet US Open de tous les diables, où il a assommé ce mercredi le numéro 10 mondial Alex de Minaur, balayé 6-3, 7-5, 6-2 en 2h07. Une nouvelle victime de marque pour le jeune Britannique qui s’est ainsi qualifié, à 22 ans, pour sa première demi-finale en Grand Chelem en y mettant pour le moins les formes, puisqu’il n’a toujours pas concédé le moindre set, ce qu’aucun autre joueur n’a réussi dans le tableau masculin.
Draper égale ainsi en quelque sorte la performance réussie à Wimbledon par l’Italien Lorenzo Musetti, qui avait lui aussi atteint sa première demi-finale majeure en étant tête de série n°25. Mais après cette première partie de tournoi immaculé, les choses pourraient toutefois se corser très sérieusement pour lui en demie puisqu’il affrontera l’un des deux favoris restant du tournoi, le numéro 1 mondial Jannik Sinner ou l’ancien vainqueur Daniil Medvedev, qui vont se défier cette nuit dans l’autre quart de finale au programme de ce mercredi.
Draper aura le temps d’y penser et, à présent, il aurait tort de ne pas savourer son exploit qui lui vaut, par ailleurs, de devenir le premier Britannique à rallier les demi-finales à New York depuis Andy Murray en 2012. Ce dernier avait, cette année-là, alors décroché son premier sacre en Grand Chelem. Il avait, certes, une tout autre stature que son cadet aujourd’hui. Mais dans cet US Open de tous les possibles, on se prend à croire que plus rien ne pourrait nous surprendre…
Surtout si Draper ne se laisse pas rattraper par l’évènement et continue d’afficher un niveau de jeu aussi décoiffant, pas forcément spectaculaire mais avec tous les ingrédients du parfait empêcheur de tourner en rond : grand, puissant, gaucher, mobile et doté d’un “combo” service/coup droit ravageur. Il n’a non seulement toujours pas perdu un set depuis le début du tournoi mais pas beaucoup de jeux non plus (36), et encore moins de breaks (3).
Alex de Minaur pourra se consoler d’avoir réussi “l’exploit” de lui ravir deux fois son service, soit deux fois plus que tous ses précédents adversaires réunis (seul Botic van de Zandchulp l’avait breaké une fois au troisième tour). C’est déjà bien, mais largement insuffisant pour l’Australien qui est apparu assez émoussé, peut-être même un peu blessé. En tout cas, loin de ses standards de précision habituels, commettant beaucoup plus de fautes directes (30) que de points gagnants (21).
A vrai dire, le score aurait pu être plus lourd tant le numéro 10 mondial n’a fait que repousser l’échéance dans un match où il a toujours été largement dominé. Il a d’abord courageusement sauvé cinq balles de premier set. Puis, dans le deuxième set, il a tenu jusqu’à 5-5 après avoir effacé une balle de 4-1 double break, puis surtout cinq balles de 5-2. Mais ce jeu de 5-5 fut probablement le dernier tournant : de Minaur le perdit en accumulant plusieurs grosses fautes, notamment en revers, ce qui n’est pas du tout dans le genre de la maison.
Le sixieme de la generation 2000
Cette fois, c’était tout bon pour Jack Draper qui avait, de son côté, connu une petite alerte à la cuisse sur la balle de premier set, au point d’ailleurs de prendre un temps mort médical pour se faire strapper juste après avoir breaké au début du deuxième. Cela n’entrava en rien sa marche en avant. Et dans le troisième set, il ne donna plus le moindre signe de nervosité pour achever une victoire à classer au rayon des grand coups de massue qui peuvent vous faire rentrer subitement dans le grand monde.
Si sa très prometteuse carrière avait pris un peu de retard ces dernières années en raison d’une accumulation de blessures (cheville, épaule, poignets…), Jack Draper – qui a quitté le court avec, aux pieds, les sneakers Nike “vintage” époque Andre Agassi – semble bien décidé à rattraper le temps perdu à New York : il est le sixième joueur né dans les années 2000 à atteindre le dernier carré d’un tournoi majeur, après, dans l’ordre, Felix Auger-Aliassime, Carlos Alcaraz, Jannik Sinner, Ben Shelton et Lorenzo Musetti.
Alors qu’il a deux ans de plus et qu’il jouait déjà son quatrième quart en Grand Chelem, le troisième consécutif cette saison après Roland-Garros et Wimbledon, Alex de Minaur, lui, n’a toujours pas percé le plafond de verre. C’est injuste, peut-être. Mais c’est la dure loi du tennis…