Pour le moment, Zverev ne classe pas la victoire contre Nadal parmi les plus marquantes de sa carrière

112 victoires, 4 défaites. À Roland-Garros, seuls trois hommes ont vaincu Rafael Nadal. Robin Söderling en 2009, Novak Djokovic en 2015 et 2021, et Alexander Zverev. Ce lundi 27 mai 2024, en s’imposant 6-3, 7-6⁵, 6-3, c’est presque une ligne de palmarès en soi que l’Allemand s’est offert, tant vaincre l’Espagnol sur l’ocre parisienne relève du défi digne de l’un des douze travaux imposés à Hercule.

Mais le Nadal de cette saison, 38 ans dans quelques jours, à court de préparation, n’était pas celui d’antan. Zverev en avait parfaitement conscience. Même s’il lui a fallu produire un tennis d’excellent niveau pendant 3h05 pour venir à bout d’un Majorquin qui a montré son meilleur visage depuis son retour de blessure.

“Les progrès qu’il (Rafael Nadal) a accomplis lors de ces dernières semaines, et la différence de niveau par rapport à celui montré lors des tournois précédents est incroyable”, a déclaré le surnommé “Sascha” en conférence de presse. “Je pense que c’était vraiment un très bon match. Je crois que s’il reste en bonne santé, qu’il continue à progresser et redevient tête de série, les choses seront plus faciles pour lui.”

Est-ce la victoire la plus marquante de ma carrière ? Si je finis par gagner le tournoi, peut-être que nous pourrons dire oui ou non.

Alexander Zverev

Une analyse partagée par Patrick Mouratoglou sur France TV dans la foulée de la balle de match : “Zverev a fait un match extraordinaire. Ça laisse des regrets parce que Rafa a joué un bon tennis. Il avait juste besoin de compétition. Avec un tableau plus clément (dans les premiers tours), il aurait peut-être pu faire quelque chose.”

Résultat, pour Zverev, face à ce Nadal-là, on était bien plus proche de l’étape à passer pour poursuivre la route, que de l’exploit. “Comment je classe ce moment dans ma carrière ? Gagner des tournois reste toujours au-dessus, mais c’était spécial”, s’est-il exprimé. “Parce qu’on sait pas si c’était son dernier Roland-Garros ou non. (…) Est-ce la victoire la plus marquante de ma carrière ? Si je finis par gagner le tournoi, peut-être que nous pourrons dire oui ou non. Mais au final, je pense que mon match contre Novak (Djokovic) aux Jeux olympiques (de Tokyo, en demi-finale, avant de gagner l’or) est toujours au-dessus.”

“Je pense que battre (Roger) Federer (en demi-finale) et (Novak) Djokovic (en finale) à la suite pour gagner le Masters (2018) est toujours au-dessus”, a ajouté le premier joueur à avoir battu le Serbe et le Suisse lors d’une même édition du “tournoi des maîtres”. “Mais c’est assurément l’un des matchs les plus à part de ma carrière, rien que sur le plan de l’ambiance et du contexte. Mais, je le répète, il faut attendre (pour classer ce match) et voir ce que je vais faire dans ce tournoi.”

J’ai l’impression que c’est un nouveau tournoi qui commence.

Alexander Zverev

En quête d’un premier titre du Grand Chelem, le finaliste de l’US Open 2020 n’a finalement, en restant purement pragmatique, franchi qu’un premier tour. La route est encore longue pour atteindre son objectif. S’il devait s’incliner dès le duel suivant, son succès contre Nadal perdrait sans doute tout son sel. En revanche, s’il venait à soulever le trophée, il aurait des allures de cerise sur son gâteau.

“J’ai l’impression que c’est un nouveau tournoi qui commence maintenant”, a-t-il confié. “Je m’étais préparé pour ce match, et je crois que tout le monde du tennis l’attendait depuis le tirage au sort. Mais, au bout du compte, ce n’était qu’un premier tour, dans des circonstances particulières. Donc, oui, c’était une rencontre clairement différente, mais je dois rester concentré. Je sais que je vais encore devoir affronter de grands joueurs.”

Au deuxième tour, Alexander Zverev aura rendez-vous avec un homme qui, comme lui, a remporté son titre le plus prestigieux au Masters, David Goffin, ou un jeune en pleine ascension : Giovanni Mpetshi Perricard, 20 ans, nouveau membre du top 100 – 66e – grâce à son premier titre ATP gagné chez lui, à Lyon, le week-end dernier.

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